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Dans Sex-Shops, une histoire française, le jeune normalien Baptiste Coulmont tente de retranscrire l'histoire sociale de ces boutiques fortement controversées dans le paysage urbain. A travers l'étude du contexte d'émergence de ces magasins, des conditions d'existence de tels lieux dans une ville moderne et de l'organisation interne de ces officines ; le sociologue va penser les sex-shops comme un objet sociologique. Cette entreprise semble être plus un défi pour l'auteur qu'un véritable besoin pour la sociologie. En effet, Baptiste Coulmont met en avant dès l'introduction de son ouvrage le caractère original et « ridicule » d'une telle étude. S'intéresser aux sex-shops comme objet de la sociologie, c'est démontrer que tout sujet, même les plus intimes et personnelles, sont en mesure d'être analyser dans cette perspective. Pour permettre une réflexion comme celle ci, Baptiste Coulmont va s'appuyer sur une lecture approfondie de nombreux textes d'archives (Préfecture de police, Archives de Paris et de l'Assemblée Nationale.) ainsi que sur des entretiens réalisés auprès des vendeurs et gérants de sex-shops. Aucunes données statistiques ni tableaux ici, l'auteur utilise une approche empirique pour explorer l'univers particulier de ces magasins.
Ainsi Baptiste Coulmont va s'intéresser aux sex-shops en retraçant leur histoire sociale et en dressant un portrait fidèle des « travailleurs du sexe ». Pour cela, il va s'intéresser dans un premier temps à l'étude du sex-shop vu de l'extérieur en tant que phénomène récent et troublant la société française. Puis, dans un deuxième temps de son ouvrage, l'auteur va se concentrer sur l'intérieur même de ces officines, sur leurs organisations et sur les structures sociales qui les composent. Cette présente fiche de lecture suivra donc ce cheminement pour tenter de comprendre en quoi l'objet du sex-shop est il un objet sociologique.
[...] Pour les associations de parents d'élèves, de protection de la vie d'un quartier ou directement ciblées contre les commerces pornographiques ; la présence de ces établissements est un facteur de nuisance dans un quartier. Les gens fréquentant les sex-‐shops sont désignés comme étant perturbateurs pour l'ordre public et pervertissant les enfants. Dès lors, ce ne sont plus les sex-‐shops en eux même qui gênent, c'est la clientèle perçue comme dangereuse. Le problème de mœurs devient alors un problème social qui trouve va trouver une réponse par le biais de l'urbanisme. [...]
[...] Le sex-‐shop a donc su accompagner l'évolution de la société dans le cadre de l'émancipation sexuelle. Pourtant, après la lecture de l'ouvrage de Baptiste Coulmont, on peut aisément penser que la révolution sexuelle entamée en 1968 par la jeunesse a échoué. Le sex-‐shop s'est terni au fils des années pour devenir un lieu glauque Raphaël GEORGE peu fréquentable même s'il a connu des améliorations à l'aube du XXIème siècle. La sociologique a donc une forte légitimité à s'intéresser à l'objet que représente le sex-‐shop en France. [...]
[...] Le sex-‐shop devient alors un commerce nocturne. La vente se centralise sur la masturbation masculine dans des cinémas individuels ou collectifs. Baptiste Coulmont traduit ces transformations par une dérive de la misère sexuelle Le sex-‐shop qui devait offrir l'émancipation se retrouve à simplifier le sexe dans sa forme la plus réduite. L'image de ces lieux devient alors malfamée et les quartiers où ils se situent sont qualifiés de chaud Mais l'industrie de la pornographie a su réinventer le concept de la boutique érotique à la veille du XXIème siècle et gommer sa mauvaise réputation. [...]
[...] A l'inverse, dans les arrondissements parisiens les plus aisées (5ème, 6ème, 7ème, 16ème), on remarque aisément l'absence totale de ces boutiques. Une analyse sociologique spatiale aurait été intéressante pour recouper les réflexions de cet ouvrage. Enfin, une seconde critique serait le manque cruel d'observation sur l'outil internet dans le domaine de la pornographie et du commerce sexuel. En effet, les sites érotiques et les ventes en ligne représentent une part importante du marché pornographique en France. Il serait intéressant de joindre les observations de cette étude avec celles sur l'érotisme sur internet. [...]
[...] Ces mouvements prônent en outre la masturbation féminine solitaire. Mais cela ne diffère pas alors grandement de l'équivalent masculin dans les sex-‐shops et les mêmes dérives sont possibles. Ainsi, l'industrie pornographique va solliciter l'aide de célébrités et de grands groupes commerciaux pour populariser les nouveaux objets du plaisir quotidien : les sextoys. Pour cela, on abandonne les formes vulgaires et les couleurs réalistes ; on privilégie au contraire des formes de dauphins et de couleur rose ou bleu. Le sextoy devient rapidement un objet tendance qui n'est pas connoté pornographique. [...]
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