Freud n'étudie pas ici les causes psychiques d'une névrose ou d'une psychose, mais celles de l'homosexualité d'une jeune fille. Il avait déjà auparavant écrit sur l' "inversion", mais c'est le seul cas d'homosexualité que Freud ait rapporté. Reprise de l'interprétation, approfondissement du complexe de castration, du type masculin de choix d'objet.
[...] A l'âge de cinq ans elle substitua à son père son grand frère en tant qu'objet, duquel elle compara les organes génitaux aux siens, cette découverte du pénis lui laissant une très forte impression. L'analyse ne fournit aucun détail sur l'onanisme et les rêves infantiles. Elle vit naître son second frère entre sa cinquième et sa sixième année, ceci sans émotion particulière. Elle eu connaissance de la vie sexuelle à la pré puberté, réagissant normalement, telle une jeune fille de son âge. [...]
[...] Cette réaction est suivie généralement du développement féminin normal. La petite fille peut vivre dans certains cas plus mal cette découverte et se détourner globalement de la sexualité. Dans le cas de la jeune fille dont Freud entreprend la psychogenèse, la position dominante est la volonté de recevoir un pénis, le fantasme de devenir un homme, autrement dit le complexe de masculinité pouvant dans les situations extrêmes entraîner un choix d'objet homosexuel. Quant à la sexualité masculine, Freud écrit sur Les aberrations sexuelles, dans ses Trois essais sur la théorie sexuelle, que la surestimation de l'objet, soit entre autre la soumission crédule, se rencontre fréquemment chez l'homme alors que la femme ne surestime que son enfant. [...]
[...] Lorsque vers quatorze elle se passionna pour un petit garçon, il fallait y voir en fait la représentation de son désir d'enfanter, et précisément d'un enfant de sexe masculin, de son propre père. Elle se trouve à ce moment dans la régénération du complexe d'Œdipe infantile Or c'est la mère, sa rivale, qui mit au monde un garçon du père. Dès lors la jeune fille se détourna du géniteur et de l'homme en général, prenant sa mère comme objet d'amour, à laquelle elle s'était identifiée, régressant ainsi au narcissisme infantile. En cherchant à séduire des femmes, elle cède la gente masculine à sa mère, encore jeune et soucieuse de plaire. [...]
[...] En distinguant à la fin du texte les caractères sexuels somatiques, les caractères sexuels psychiques et le mode du choix d'objet, Freud brise les préjugés, prépondérants à l'époque, sur la question de l'homosexualité, selon lesquels un hermaphrodisme physique serait synonyme d'inversion. [...]
[...] Lorsqu'à la puberté le garçon prend connaissance de la sexualité de ses parents, puis de l'existence de la putain, la mère et cette dernière s'adonnent pour lui à la même activité. Cette condition de la femme dépravée permet et facilite l'existence de la dernière ; la volonté de sauver la dame, soit rendre la vie à celle qui l'a donnée. Freud et la psychanalyse tentent ici d'expliquer les processus psychiques qui ont conduit une jeune fille à un choix d'objet homosexuel, mais ne prétendent en aucun cas la transformer en hétérosexuelle. [...]
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