Collection « Terre humaine/poche », édition PLON (1963).
Margaret Mead (1901-1978) était une célèbre anthropologue américaine. Elle intégra, dans les années 20, l'Université de Columbia où elle rencontra celui qui deviendra son mentor, Franz Boas (souvent surnommé « le père de l'anthropologie »). Sous la direction de ce dernier, elle partit en Océanie pour étudier les moeurs et les croyances de quatre tribus indigènes, son objectif étant d'éclairer les problèmes de la société américaine à la lumière de ce qui se passe dans d'autres types de sociétés.
C'est dans le cadre de ce voyage que s'inscrivent ses deux principaux ouvrages, Coming of age in Samoa (1928) et Sex and temperaments in three primitive societies (1935), regroupés sous le titre de Moeurs et sexualité en Océanie. L'anthropologue y décrit l'organisation sociale de chacune des tribus, en insistant notamment sur la place de l'individu dans la communauté, les rapports hommes/femmes, l'éducation des enfants...
Ce que veut démontrer Mead, à travers cette étude comparative, est que la nature humaine est malléable et que la personnalité des individus est en premier lieu façonnée par la culture et non par la nature. Selon elle, bon nombre de comportements que nous pensons liés à la nature humaine n'est en réalité que le fruit de notre milieu social. Ainsi, les troubles qui accompagnent l'adolescence ou les différences de caractère et d'attitude entre homme et femme ne seraient selon Mead que les conséquences de certaines données sociales et culturelles. Elle eût cette intuition dès son enfance, comme en atteste ce passage extrait de son autobiographie, intitulée Du givre sur les ronces (1977) : « Dans les différents endroits où nous avons vécu quand j'étais petite, lorsque certains de nos voisins se comportaient différemment des autres ou de nous, je compris que les causes étaient à rechercher dans des événements de leur passé...et non dans la couleur de leur peau ou la forme de leur crâne ».
[...] Margaret Mead : Moeurs et sexualité en Océanie, Collection Terre humaine/poche édition PLON (1963) Présentation de l'auteur et de son oeuvre Margaret Mead (1901-1978) était une célèbre anthropologue américaine. Elle intégra, dans les années 20, l'Université de Columbia où elle rencontra celui qui deviendra son mentor, Franz Boas (souvent surnommé le père de l'anthropologie Sous la direction de ce dernier, elle partit en Océanie pour étudier les moeurs et les croyances de quatre tribus indigènes, son objectif étant d'éclairer les problèmes de la société américaine à la lumière de ce qui se passe dans d'autres types de sociétés. [...]
[...] Des penseurs tels que Bertrand Russell partageaient eux aussi cette position. Dans le même sens, le psychologue John Watson considérait les enfants comme presque totalement malléables, et les freudiens mettaient en lumière l'influence des traumas de l'enfance sur la personnalité future de l'adulte. Résumé de Moeurs et sexualité en Océanie Le premier ouvrage de Mead, Coming of age in Samoa, vise à démontrer que la transition de l'enfance à l'âge adulte n'est pas forcément une période de tensions. Constatant que les Samoans ne connaissent pas ce que nous appelons communément la crise d'adolescence l'anthropologue en conclut que cette période de troubles et d'angoisse n'est pas fatalement dictée par la nature, mais s'analyse au contraire comme une donnée culturelle. [...]
[...] On reproche en effet à Mead sa naïveté, et ses conclusions un peu hâtives. En atteste par exemple, le livre de l'anthropologue D. Freeman, intitulé Margaret Mead and Samoa: The making and unmaking of an anthropological Myth (1983). Alors que Mead avait décrit la société Samoan comme une société très libérée où la crise d'adolescence était inconnue, des travaux plus récents révélèrent le caractère extrêmement répressif de cette tribu. Il en résulte qu'aujourd'hui, certains sont tentés de classer l'oeuvre de Mead dans la catégorie des contes philosophiques plutôt que dans celle des études anthropologiques. [...]
[...] Une donnée fondamentale manquait cependant à Mead pour rendre compte de façon exhaustive des forces qui déterminent le comportement humain: le rôle de la psyché sur le comportement et le développement des individus . BIBLIOGRAPHIE - Gordan J Margaret Mead: the complete bibliography 1925-1975. Traduction sous le titre français Margaret Mead : bibliographie complète 1925-1975, La Haye, Mouton. - Lévi-Strauss C Hommage à Margaret Mead. Courrier de l'UNESCO (Paris), vol - Freeman D Margaret Mead and Samoa: the making and unmaking of an anthropological myth. Traduit sous le titre français Margaret Mead et Samoa : comment s'est fait et s'est défait un mythe anthropologique. [...]
[...] Ainsi, Mead reconnut, comme aujourd'hui la majorité des scientifiques, que la nature comme la culture avaient une influence sur le développement des individus. Cette position plus nuancée était déjà perceptible dans Moeurs et sexualité en Océanie, comme en attestent les chapitres consacrés aux déviants, c'est-à-dire aux hommes et aux femmes qui, du fait de leur nature innée, ne parvenaient pas à se conformer aux normes édictées par leur groupe social. En définitive, Mead tenta de montrer comment le milieu social pouvait déterminer les comportements humains, sans pour autant exclure l'influence de la nature sur ces comportements. [...]
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