Ce texte a été écrit par Michel BOZON, chercheur de l'INED (Institut National d'Etudes Démographiques) et membre de l'unité fécondité, famille, sexualité, démographie et société ainsi que François HERAN, directeur de l'INED. Le texte est un article issu de la revue Population, paru en 1988. Ce document explique et analyse les différentes formes de rencontre. L'auteur pose l'hypothèse suivant laquelle les personnes choisissent un conjoint qui leur ressemble.
[...] La danse en couple est majoritaire face à la danse en groupe, cela amène aux deux personnes un langage commun et une solution toute faite pour aborder une autre personne. Les danseurs s'accordent suivant la musique, le rythme et la lumière, ainsi, ils parviennent à une sorte de transe commune. L'alternance entre rythme rapide et rythme lent représente le rituel habituel : l'observation préalable et le rapprochement. Les danses qui demandent d'avoir acquis une technique laissent sur le bord de la piste les danseurs débutants, ce qui leur permet de repérer d'éventuels partenaires. Durant les danses en solo, les personnes peuvent se déplacer vers celles qu'elles ont repérées auparavant. [...]
[...] Cependant nous constatons parmi ces jeunes deux types d'attitudes: les plus jeunes, les moins établis professionnellement, ne pensent qu'à s'amuser et les autres avec une stabilisation de leur situation professionnelle, se mettent à envisager avec plus de sérieux et de méthode la découverte et la fréquentation d'un partenaire durable. Nous avons pu remarquer que dans l'enseignement supérieur, il ne s'agit plus cette fois d'une institution intermittente, mais d'un milieu de vie permanent. Le rendement matrimonial est plutôt modeste mais cela varie en fonction de l'origine sociale et du sexe. [...]
[...] Mais, lorsque la rencontre a lieu dans un lieu ouvert, leurs conjoints sont majoritairement des ouvriers des cas). Mais il existe de très grandes différences entre deux employées : celles qui ont rencontré un ouvrier dans un lieu public sont souvent celles qui ont un métier peu qualifié. Celles qui ont rencontré un mari-cadre dans un lieu fermé sont très souvent plus qualifiées et mieux rémunérées. De là, on pourrait se dire qu'en ayant accès à un lieu donné, on peut y trouver un certain type de partenaire. [...]
[...] La danse, la fête et le rendement du capital On peut constater que la danse s'estompe peu à peu. Cela devient une activité rare pratiquée uniquement dans les grandes occasions et par une catégorie de personnes bien ciblée. Les rencontres dans les lieux dansants se révèlent être plus rares dans les catégories supérieures que dans les classes inférieures. Les catégories supérieures prennent plus de distance et ne favorisent pas le rapprochement, ainsi elles cherchent à se distinguer des autres classes sur le plan économique et culturel. [...]
[...] Pour certains, le choix du conjoint est l'héritage du milieu social d'origine (bals et fêtes pour les enfants d'agriculteurs, fêtes privées pour les enfants de cadres). En revanche, pour d'autres, il résulte de la position sociale en voie d'être atteinte par l'individu (par rapport à ses études ou à son travail). II/ Le choix du lieu est-il une stratégie ? On pourrait se dire que c'est normal qu'une personne rencontre son conjoint dans un univers familier, par exemple un cadre sur son lieu d'étude. [...]
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