Normal, anormal, comportement, sexuel, hérédité, phylogénétique, perversion
Dès l'aurore des temps historiques et dans presque toutes les civilisations, les différentes formes de l'activité sexuelle ont été considérées soit comme acceptables soit comme répréhensibles. La société a toujours cherché à contrôler le comportement de ses membres. Ce contrôle est la rançon même de ceux qui veulent bénéficier des avantages qu'on trouve à faire partie d'une société organisée.
Les contrôles de la société ne sont pas limités, bien entendu, à l'activité sexuelle individuelle. L'agressivité naturelle de l'homme, sa façon de s'habiller ou de manger, les formalités et cérémonies qu'il doit respecter dans ses rapports quotidiens avec ses congénères, ainsi que la plus grande partie de ses autres activités, sont réglées, dans une certaine mesure, par l'usage, sinon par la loi écrite de son pays. Il n'en existe pas moins, cependant, des restrictions très particulières pour tout ce qui touche à l'activité sexuelle.
La prohibition de certaines formes du comportement sexuel qui peuvent nuire à la santé corporelle d'autrui peut être considérée comme un prolongement des restrictions imposées à l'agressivité en général. L'interdiction du viol, comme des autres formes de rapt, relève des mêmes raisons. Les maladies vénériennes, l'inceste et la complicité d'adultes à la délinquance des jeunes enfants sont évidemment nocifs et il est naturel que de telles pratiques soient considérées comme criminelles.
[...] Certains individus sont sexuellement non conformistes parce qu'ils trouvent dans leur comportement quelque chose de plus direct et, à la longue, de plus avantageux que ce que leur propose la société. On peut attacher une valeur relative très différente à ces avantages, ainsi qu'aux promesses des avantages que peuvent procurer la continence et un comportement sévère. Des personnes ignorent les impératifs sociaux pour tout ce qui touche au comportement sexuel et peuvent réagir par conséquent sans inhibition, aux excitations présentes. [...]
[...] Certaines différences dans le goût que peut avoir le sujet pour les excitations buccales, anales, des seins, ou pour d'autres localisations, peuvent dépendre des variations de l'influx nerveux ou d'autres raisons physiologiques ou de structure. Comme autres facteurs génétiques, on peut citer les variations montrées par différents individus au cours de l'orgasme. Ces différences vont du spasme localisé à certaines parties du système génital aux convulsions les plus violentes et les plus prolongées. Il est possible qu'une expérience, même antérieure au premier orgasme d'un individu, ait influé sur son mode de réaction, mais aucun homme de science ne se refusera à admettre que ces variations individuelles peuvent tenir à l'hérédité. [...]
[...] Les recherches originales en physique et en chimie, et chaque progrès dans les nouveaux domaines de la biologie, ont été contrecarrés de la même façon. Le droit de publier des découvertes scientifiques a été souvent attaqué dans le passé. Mais c'est une donnée historique que les faits scientifiquement établis font, à la longue, le bonheur de l'homme, tandis que l'ignorance et la dissimulation de la vérité ont causé beaucoup de mal à la race humaine. Dans toute tentative pour découvrir des relations causales entre les phénomènes, l'animal-homme incline à chercher quel facteur unique peut être tenu pour responsable du résultat final. [...]
[...] Les adultes qui pratiquent une activité sexuelle non conforme ont eu souvent une expérience satisfaisante de ces pratiques, avant ou pendant leur adolescence. Leur comportement d'adulte peut dépendre, en partie, de leurs expériences de jeunesse. Une grande proportion de ceux qui deviennent homosexuels à l'âge adulte en avaient fait une première expérience dès leur très jeune âge. Pour la même raison, les pratiques bucco-génitales et anales commencent souvent pendant l'enfance. Les rapports avec des animaux, chez les jeunes fermiers, tiennent, d'habitude, au fait qu'ils imitent des camarades adolescents ou plus jeunes. [...]
[...] Troisièmement, l'hérédité individuelle du sujet peut tenir à quelques ressemblances ou différences entre son comportement et celui d'autres individus de son espèce. Quatrièmement, le comportement de chaque espèce peut résulter, à long terme, de l'hérédité phylogénétique du groupe biologique auquel elle appartient. Pour y voir clair, nous devons admettre que chaque comportement particulier peut être le résultat d'une conjonction des quatre facteurs énumérés ci-dessus. Pendant des années, l'intérêt porté au problème du subconscient fait négliger les autres sources possibles du comportement. Il est certain que la période de la petite enfance influence grandement le développement du comportement ultérieur. [...]
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