A l'approche de Noël, les catalogues de jouets envahissent nos boîtes aux lettres et posent l'immuable question de la construction des identités sexuées. Aujourd'hui l'évolution des sociétés occidentales remettrait en cause la répartition des rôles traditionnels ; l'image de la masculinité, de la virilité, change, nous rappelant que l'identité de chacun est une construction et « qu'on ne naît pas homme mais on le devient ».
Quelles sont les origines de la différenciation sexuelle ? Comment s'est construit et se construit aujourd'hui l'identité masculine ? Quelles sont les évolutions et les permanences du rapport entre les hommes et les femmes ?
[...] B Des différences socialement construites Des approches plus sociales sont également proposées, Pierre Bourdieu considère que la domination masculine est produit d'un travail incessant de la reproduction auquel contribuent les hommes et les femmes, par des habitus qui s'inscrivent jusque dans la manière d'utiliser son corps. Dans son livre, La domination masculine, il explique que cette domination bénéficie en fait du consentement des dominés donc de l'acceptation des femmes à être dominées par les hommes. Cette approche ouvre la voie d'une analyse des rapports hommes/femmes non plus basés sur la différence naturelle mais sur une construction par de multiples interactions, on peut alors s'interroger sur la construction de l'identité masculine. [...]
[...] La France était alors lanterne rouge avec la Grèce dans la représentation féminine au Parlement. Ce nombre peut s'expliquer par la manière dont est formé le personnel politique, après-guerre la Seconde Guerre Mondiale, le Général de Gaulle décide de s'entourer de personnels issus des grandes écoles françaises, or à l'époque l'ENA n'est composée qu'à 10% de femmes. Bien que Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand aient pris conscience du lien entre la modernité et les femmes, on a assisté à plus de continuité que de rupture depuis 50 ans. [...]
[...] La peur de castration comme punition de ce désir aboutit au refoulement du désir incestueux, permettant la construction du Surmoi par identification au père. Au-delà des analyses psychologiques on peut se pencher sur des analyses plus constructivistes : On ne naît pas homme on le devient Cet apprentissage commence dès l'enfance, si l'on observe les catalogues de jouets, on s'aperçoit qu'ils divisent les univers masculins et féminins selon des domaines qui suivent les rôles traditionnels attribués aux garçons et aux filles, dressant même une vision du monde pour reprendre l'expression de Lukacs. [...]
[...] Le garçon doit donc aujourd'hui se construire dans une multiplicité des modèles androgynes et virils au sein desquels il se doit de trouver un équilibre, complexifiant considérablement la construction de l'identité masculine. On peut tenter maintenant d'observer les conséquences de cette évolution sur les rapports sexués et la diminution éventuelle de la domination de l'homme sur la femme. III Evolution et permanences des différences A Un nouveau modèle de mixité On assiste actuellement à un apparent mouvement de similitude entre les 2 sexes, mais malgré de nombreux changements dans les comportements dans les milieux politiques, familiaux et professionnels, des différences profondes subsistent. [...]
[...] La construction de l'identité masculine est aujourd'hui en pleine remise en question avec l'apparition d'une multitude de modèles qui complexifie l'image même de la virilité. On assisterait donc à une fin de la domination masculine ? Oui mais aussi bien dans les domaines familiaux que professionnels et politiques, on constate des permanences flagrantes dans les rapports entre les hommes et les femmes qui consacre le modèle masculin sans jamais le remettre en cause. Bibliographie - BOURDIEU P. La Domination masculine, Paris, Minuit - BEAUVOIR S.D. [...]
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