Dans Trouble dans le Genre, Judith Butler revient sur les diverses positions des discours féministes traditionnelles pour s'intéresser au large problème de la construction identitaire.
L'identité ne peut se réduire seulement au sexe biologique. Effectivement ce qui est prépondérant plutôt que l'identité corporelle, est la question du genre, c'est-à-dire la représentation sociale des sexes qui peut correspondre à des identités corporelles sexuées ou non.
Le sexe comme le genre sont produits par des relations de pouvoir, ils sont liés l'un à l'autre. L'entrechoquement de ces genres, sexes et sexualités produit ce que Butler appelle le trouble du genre. Elle développe l'idée que ce genre serait performatif, prenant forme par le fait même d'être énoncé comme tel.
[...] L'existence de ce type d'individu remet en cause la binarité des sexes. Butler qui est à l'origine de la diffusion des théories Queer, introduit l'idée que l'identité sexuelle est instable. Ainsi les individus queer ont une identité qui n'est pas visible forcement au premier coup d'œil. Elle revendique donc le fait qu'il n'est pas possible de fixer des identités à partir d'une sexualité ou d'un sexe. L'identité sexuelle est construite socialement, et ce sont nos pratiques corporelles qui montrent que l'on appartient à telle ou telle identité. [...]
[...] En termes de méthodologie pure, Judith Butler procède à la manière de fiches de lecture d'auteurs. Elle effectue une relecture sélective, notamment des auteurs post structuralistes de la French Theory. Elle va alors opérer une déconstruction des présupposés identitaires du French Feminism (page Au fil de l'ouvrage, elle mène une véritable discussion interne avec les positions traditionnelles du discours féministe et dresse un bilan critique généalogique des catégories de genre. Quoi qu'il en soit, l'ouvrage apparaît complexe, notamment par rapport à l'interdépendance de chacune des idées développées ; une idée en entraînant une autre. [...]
[...] Le genre n'est en quelque sorte pas vrai c'est une imitation que l'individu s'oblige inconsciemment. Au delà de toute attente Butler affirme que le sexe est également l'effet d'une performativité. Ainsi elle refuse l'idée d'une identité stable et revendique le trouble qu'évoque cette notion de genre, d'où le titre de l'ouvrage. Critique personnelle Peu familière avec les théories féministes et les théories de genre, j'ai choisi d'étudier cet ouvrage qui est une référence en termes de gender studies et de théorie queer. [...]
[...] Cette dernière, comme le précise Butler à été développée par Austin en 1962. La performativité caractériserait certaines expressions qui produisent ou font ce qu'elles énoncent au niveau du langage. Selon le même auteur une expression est performative quand elle ne se borne pas à décrire un fait mais qu'elle fait elle-même quelque chose. Dans cet ordre d'idée, Butler reprend la notion de performativité pour caractériser l'imposition des rôles sexuels et de la sexualité. Se dire hommes ou femmes, avoir une sexualité d'hommes ou de femmes correspond en réalité au fait d'adhérer à une norme préétablie. [...]
[...] En cela, Butler incarne un féminisme post-moderne. De manière plus générale la théorie développée par Butler pose la question de la distinction nature /culture. Elle propose une dialectique entre nature et culture Le genre est un produit de la culture et non de la nature. De la même manière, le sexe, socialement construit est également un produit de la culture et non comme on le pense de la nature. En prônant le fait que le sexe est une disposition naturelle et que le genre découle naturellement de ce sexe, on aboutit à une conception binaire du genre : homme ou femme. [...]
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