Le postulat de base dans la première partie est que la pulsion sexuelle s'apparente à l'instinct animal de reproduction. Or Freud note plusieurs déviances vis-à-vis de cette hypothèse.
La première est une déviation par rapport à l'objet sexuel, avec l'exemple de l'inversion. Il entend ici par inversion le choix d'objet d'amour sexuel non adéquat avec le principe de reproduction, à savoir le choix d'amour d'un homme pour un autre homme, ou d'une femme pour une autre femme. L'auteur exclut alors la thèse de la dégénérescence nerveuse comme explication de l'inversion, ou encore celle de son caractère inné, en prenant l'exemple d'interventions environnementales pouvant influencer ce phénomène, ou encore en expliquant que l'hypnose pouvait retourner ce processus vers la normale (ou « norme-mâle » !).
[...] La zone anale est également zone de manifestations sexuelles masturbatoires. Cette zone érogène, porteuse de stimulations, va être éveillée lors de la digestion et lors de la défécation. La muqueuse anale est alors excitée, et la sensation voluptueuse doit surgir à côté de la douleur L'infans, véritable pelote de sensations, va donc s'attacher à tous les stimuli endogènes qu'il perçoit, et tentera donc de les réitérer en fonction de la satisfaction que ceux-ci lui auront procurée. Plus tard, l'enfant considérera ses selles comme faisant partie de lui-même, aura peut- être du mal à s'en séparer, selon l'état d'unification de son moi, et pourra offrir en cadeau aux éducateurs ses matières, ou les punir en les retenant. [...]
[...] Dans l'organisation prégénitale, on retrouve le stade oral/cannibalique et ses avatars ; incorporation, identification, muqueuse buccale. On retrouve également le stade sadique-anal, avec ses deux pôles, actif et passif, la pulsion d'emprise, les muscles et la muqueuse anale. Il insiste sur la notion de rythme qui guide le sexuel chez l'enfant ; le bercement, les battements du cœur, les secousses mécaniques et l'activité musculaire dans l'onanisme, le contact tactile avec autrui. Freud aborde, en dernière partie de son essai, la puberté et ses avatars. [...]
[...] Du fait même que le choix d'objet se porte sur un objet total, de toutes les anomalies qui sont l'apanage de fixations des positions liées aux destins de la perversion polymorphe chez l'enfant, c'est encore elle qui, tout en ayant le statut d'une position très répandue de la pulsion sexuelle, lui paraissait être la plus proche de la normalité. Freud aborde ensuite le cas de la pédophilie et de la zoophilie. On notera ici que les valeurs morales passent au second plan pour ces personnes, par rapport à la force de la poussée du but sexuel vers l'objet sexuel, quel qu'il soit. Au sujet des déviations vis-à-vis du but sexuel, Freud notera les transgressions anatomiques, c'est-à-dire l'utilisation de partie du corps autre que génitale pour l'acte sexuel. [...]
[...] Une fois le festin consommé, le remords se serait emparé des fils rebelles, qui érigèrent en l'honneur du père, et par peur de ses représailles, un totem à son image. Afin que la situation ne se reproduise pas, et pour ne pas risquer l'ire du père incorporé, les fils établirent des règles, correspondant aux deux tabous principaux : la proscription frappant les femmes appartenant au même totem (inceste) et l'interdiction de tuer le totem (meurtre et parricide). La loi véhiculée par le meurtre du père de la horde sera donc celle de l'interdit de l'inceste, permettant la structuration du sujet ainsi que celle du collectif. [...]
[...] De même, l'homoérotisme de sujet dont parle Freud touche un fondement très archaïque de la construction de la personnalité, une identification primaire inversée préœdipienne en quelque sorte, alors que l'homoérotisme d'objet relève de la période œdipienne de la construction psychique de l'enfant. Peut-on alors tenter d'analyser les processus qui se sont déroulés dans la construction psychique de l'inversé ? Il me semble qu'il faut ici différencier la construction psychique chez la fille de celle du garçon. Chez la petite fille, au moment du complexe d'Œdipe vont s'opérer deux renoncements majeurs ; renoncement à la mère faite phallique puis renoncement au père, mari de la mère. [...]
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