Serait-il possible d'apaiser les tensions par une bonne didactique de l'histoire ? Connaitre et comprendre son passé peut-il aider à éviter des risques futurs ? A rendre son jugement plus neutre ? Quels risques court-on lorsque qu'une génération ou plus est privée de connaissances concernant son histoire propre et ses questions vives ? Au niveau de la didactique, comment enseigner les parties conflictuelles de son histoire propre, les parties controversée, douloureuses, vives ?
[...] De fait, l'école n'est pas la responsable de l'occultation de la mémoire autour des traumatismes liés avec l'héritage du fait coloniale. Elle est globale et sociétale avant tout. Ce qui va être intéressant d'apprécier, c'est la façon dont les enseignants, actuellement, traite le rapport qu'à l'histoire face à l'Autre et aux cultures extra-européennes. En effet trois axes principaux se détachent dans l'enseignement actuel de l'histoire en France : « L'introduction d'une approche des civilisations précoloniales La place désormais importante accordée aux traites négrières et à l'esclavage. L'introduction de l'histoire de l'immigration ». [...]
[...] Nous verrons donc par la suite comment l'école par le biais de l'enseignement de l'histoire a pu s'accaparer ce déficit de connaissances. Dès lors, ce processus a été affecté par la conviction croissante de la communauté internationale quant à la nécessité de faire face aux aspects négatifs du passé national. La politique de dissimulation a fondamentalement affecté ces processus de mémoire récents. Les « fournisseurs de mémoire non étatiques », comme des associations ou des ONG ont également accru leurs activités au cours des dernières années, tentant de transmettre leur expérience historique et d'influencer la culture officielle de la mémoire dans le processus. [...]
[...] Les défis liés à l'enseignement de l'histoire des Amérindiens dans les classes des collèges sont donc vastes. Ils sont de nature culturelle, institutionnelle et politique. Mais ces défis ne sont pas insurmontables pour les enseignants. En effet, une éducation libérale qui considère la pédagogie comme un moyen d'impliquer, d'intervenir et de repenser la place et les rôles des autochtones dans l'histoire américaine constitue une expérience éducative que l'on peut qualifier de stimulante pour les étudiants et cultive un discours historique plus ouvert et plus démocratique. [...]
[...] En effet, pour chaque cas, nous tenterons d'apprécier comment ces questions vives sont abordées, comment enseigne t'on l'histoire propre dans un contexte conflictuel spécifique. Ainsi, nous commencerons par apprécier la situation de la France avec son histoire coloniale, dont nous avons commencé à en parler avec le conflit algérien des années 1950-1060, puis, nous nous focaliserons sur le cas du Liban qui retiendra le plus notre attention dans la mesure où le conflit qui a déchiré ce pays est relativement proche (1975-1990) et qu'il est symptomatique des divisions communautaires qui peuvent malheureusement traverser un pays dans son histoire. [...]
[...] « Des apprentissages d'histoire balancés entre pacification et mise à distance », In Actes du colloque international de didactique de l'histoire, de la géographie et éducation à la citoyenneté, INRP, Lyon, en ligne : http://ecehg.ens-lyon.fr/ECEHG/colloquehgec (consulté le 20 janvier 2019) Kanafani-Zahar, A. (2000). « Liban, mémoires de guerre, désirs de paix ». La pensée de midi, 75-84. Kipré, P. (2003). « De la guerre et de la paix en Afrique ». Afrique contemporaine, 207(3), 133-146. Lamont, M. (2002). [...]
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