Comment un pays qui a prôné, dès l'Ancien Régime, l'instruction de tous-faisant de l'éducation un enjeu social majeur- s'est-il ouvert à un courant de pensée différent, aujourd'hui référence de l'enseignement dit social ?
[...] Conscientisation, émancipation et autogestion venant encore éclairer de leur audace plusieurs nouveaux mouvements de contestation. Références : - L'Éducation populaire : Histoire et pouvoirs de Geneviève Poujol. - L'éducation populaire réinterrogée de JEAN Bourrieau. - Éducation populaire et puissance d'agir» de Christian Maurel. - Une histoire de l'éducation populaire de Jean-Marie Mignon. [...]
[...] L'Éducation Populaire «( . ) le genre humain (est) partagé entre deux classes : celle des hommes qui raisonnent, et celle des hommes qui croient. Celle des maîtres et celle des esclaves» (Condorcet, Rapport sur l'organisation générale de l'Instruction publique présenté à l'Assemblée nationale législative au nom du Comité d'Instruction publique avril 1792) . Voici un extrait de la doctrine, apparue dans un XVIIIe s en lutte contre l'obscurantisme religieux et érigée dès 1792 par Condorcet qui prévoyait l'aménagement d'une instruction académique centralisée et peu à peu contestée au fil de l'Histoire en un apprentissage actif et destiné à tous. [...]
[...] C'est sans doute qu'elle est née, comme nous l'avons vu, d'un contexte spécifié, portant alors avec une force consentie toute l'action de sa doctrine. Enfin, souvent récupérée politiquement et mal usée, elle ne profite pas d'un questionnement de fond sur son fonctionnement et sa fédéralisation à l'échelle nationale. De ce fait, noyée dans une situation paradoxale où sa force d'action et son impact ont été réduit à une marginalisation et une présence égrenée, connue du grand public comme une idée de gauche qui n'aurait pas abouti, elle offre pourtant un brassage inespéré d'initiatives pédagogiques toutes émancipatrices, qui dans leur ligne de force, inscrivent une vision alternative, dont quelques idées font encore école. [...]
[...] Si les trois branches enrichissent, tout le long de la période, l'Histoire sociale de principes et visions complémentaires, telle que la morale et l'universalisme de l'instruction, il convient d'observer que leurs influences entrent parfois en contradiction directe, notamment lorsque l'anarcho-syndicalisme s'interroge sur le bien-fondé de l'instruction bourgeoise héritée des principes de Jules Ferry. Enfin, toujours liée au développement historique du positionnement social et à une action politique, une nouvelle refonte du mouvement est pensée après la Libération, qui a mis en lumière l'impuissance de l'instruction face à la démagogie fasciste ou nazie. L'Éducation Populaire impactée se transformera à nouveau en s'institutionnalisant. Elle acquiert à cette occasion un véritable statut dans l'État. [...]
[...] Il faut d'abord considérer l'évolution historique du mouvement social en France pour mieux comprendre ses origines. Débutée par la laïcisation de la société, avec la séparation de l'Église et de l'État, au début du XIXe elle s'est poursuivie à l'époque industrielle puis renforcée après les chocs socio-culturels engendrés par les deux grandes guerres et la prise de conscience d'une identité propre à inscrire en lien avec les autres peuples. Dès lors, l'Instruction Publique institutionnelle, née sous l'Ancien Régime, alors divisée en un grand système éducationnel privilégié d'une part et en une instruction élémentaire obligatoire d'autre part, s'est progressivement vue désacraliser. [...]
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