LE MÉTIER DE CONSEILLER EN INSERTION PROFESSIONNELLE

Résumé du document

Dans un monde devenu sans cesse plus compétitif, aux situations économiques complexes, contrastées et instables générant un taux de chômage élevé, en moyenne de 9,4% depuis 2004, les problématiques d'accès à l'emploi sont devenues des priorités sociétales fortes et permanentes. Conscients de ces observations, les gouvernements cherchent aujourd'hui à articuler, de manière idoine, offre et demande. Or, le métier de conseiller en insertion professionnelle (C.I.P) constitue le principal trait d'union entre ces attentes macroéconomiques et les mécanismes d'accompagnement propres à enclencher des corrélations positives et à endiguer les préoccupations socio-économiques.

Extraits

[...] Le travail est donc à la fois individuel mais également collectif. En effet, il participe d'une vision d'ensemble du conseiller pédagogique qui envisage la cohorte, c'est-à-dire une classe d'age arrivée aux portes du processus d'insertion professionnelle. Il s'agit, en outre, d'une démarche « ascendante », partant du public et de ses besoins, son cœur d'action, vers des solutions exécutoires. Or, si on observe que le procédé de prise en charge correspond peu ou prou à l'axiome énoncé au titre du « dispositif d'insertion », les réalités vécues offrent pourtant une série d'actions pouvant être diamétralement opposées car on sait dans ces structures que les parcours proposés ne « vont pas de soi ». [...]

[...] - 4 Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), Fiche : Devoir de réserve, discrétion et secret professionnels dans la fonction publique,13 août 2018. - Astier Isabelle, Les nouvelles règles du social - Vincens Jean, art. L'insertion professionnelle des jeunes, quelques pistes théoriques, Formation-Emploi n°61, p.59. [...]

[...] Or, cette dualité complexe fonde la problématique du métier de C.I.P. Ainsi, si le « devoir de réserve » fonde l'action du conseiller en insertion, comme celle des autres acteurs de la fonction publique et consacré par la jurisprudence française, il est aussi une des limites que le métier de chargé d'insertion questionne. Ainsi, par ses devoirs et statuts, le professionnel est tenu à la fois par le « secret professionnel » à l'égard des informations détenues concernant les usagers mais également par « l'obligation de discrétion »[4] au regard du fonctionnement de son administration, le Ministère du Travail. [...]

[...] Les MDE offrent, elles, des réponses plus institutionnalisées aux usagers. Cela tient sans doute à la différence de présupposés que nous avons évoquée plus haut ainsi qu'à la différence entre les publics rencontrés. En effet, s'observe4 une plus grande diversité des problématiques rencontrées auprès du public de MLJ et une plus grand uniformité des demandes en MDE. Cette étude met donc en relief la diversité du travail structurel des conseillers en insertion professionnelle qui dépend intrinsèquement du type de structure dans lequel il est établi mais également et plus largement de l'environnement territorial dans lequel il s'inscrit. [...]

[...] On observe, par exemple que la sociologie s'allie à la psychologie. Or, ces parcours s'allient encore à des philosophies personnelles et individuelles comme celle du vieil adage « quant on veut on peut ». Il s'agit d'un des aspects invisibles de la problématique du lien entre chargé d'insertion et public bénéficiaire que les dispositifs institutionnels manquent souvent de considérer. Si la théorisation de la profession de conseiller en insertion se double de considérations éthiques individuelles, en pratique, la mise en place opérationnelle des dispositifs annoncés est tout autant aléatoire que normalisée. [...]