Résumés d'articles, Boris Noguès, Annie Bruter, Histoire de l'éducation, université impériale, études secondaires, enseignement, scolarité, facultés napoléoniennes, censure politique, auditeurs libres, vulgarisation, Ecole Normale, IIIe République, cours magistraux
Lors de la naissance de l'Université impériale en 1808, les universités sont clairement établies dans le prolongement des études secondaires. Le public qui les fréquente est composé d'élèves (et non d'étudiants, dont le concept apparaitra plus tard), les programmes d'enseignement sont précis et détaillés, l'enseignement y est scolaire. L'accès est possible à tous, mais la priorité est donnée à des élèves sélectionnés, désireux de continuer leurs études.
[...] Enfin, le cours magistral est également souvent un lieu de débats et d'échanges d'idées et de controverse, même si l'idée de cours magistral semble au départ antinomique de celle du débat. Le cours magistral a été souvent un cours de production du savoir, lorsque les professeurs disposaient d'une liberté suffisante pour élaborer leurs cours comme bon leur semblait. Il a été également, de façon indéniable, un acteur majeur dans la circulation et le partage du savoir, ainsi que dans la crédibilisation des avancées et des nouvelles connaissances liées à la recherche. [...]
[...] Nombreux sont les professeurs à voir leurs salles de classe déborder d'auditeurs, composés notamment de commerçants, de magistrats, d'hommes politiques. Pendant la Restauration, la censure politique est très forte, et les salles d'enseignement se transforment en tribunes politiques, lieux d'affrontement d'idées et d'opinions politiques de toutes sortes. Le décret de 1808 imposait aux étudiants de lycée d'assister à des cours à l'université, et les cours d'université étaient de fait souvent dispensés le soir. De fait, de nombreux badauds venaient y assister. [...]
[...] Les enseignants et les méthodes ne sont pas les mêmes, les contenus sont complémentaires. C'est ainsi seulement sous la IIIe République que l'université a revêtu sa fonction de formation, après avoir pendant longtemps plutôt vulgarisé voire diverti son auditoire. Les auditeurs sont peu à peu remplacés par des élèves, motivés, déterminés, zélés, assidus. Le cours magistral comme objet d'histoire, Annie BRUTER Annie Bruter, Le cours magistral comme objet d'histoire , Histoire de l'éducation https://journals.openedition.org/histoire-education/1834 Le rôle du cours magistral est difficile à établir, en tant qu'objet d'histoire, au cours des derniers siècles. [...]
[...] Mais le cours magistral a été maintenu malgré ce contexte de désertion des bancs de la faculté. Les cours publics se sont peu à peu développés, permettant un accès plus large à l'université, non sélectionné, basé sur le simple volontariat. Les XVIIIe et XIXe ont été symboles de l'avènement de ces cours ouverts à tous. Certains étaient même dispensés par des particuliers, du moins jusqu'en 1808, date à laquelle la réforme a rendu obligatoire l'obtention d'une autorisation spéciale d'enseignement, jusqu'en 1875 et la réforme suivante qui instaura la liberté totale de l'enseignement secondaire. [...]
[...] Certains instaurent par exemple des cours supplémentaires accessibles seulement après une sélection de l'auditoire. Certains choisissent également de donner deux types de leçons, l'une accessible à tous et bien davantage rhétorique et cours spectacle, l'autre plus difficile et plus détaillée, réservée aux étudiants désireux d'acquérir une formation plus pointue et plus complète. Cela permet, pour une partie des enseignements, d'améliorer l'encadrement et le suivi des étudiants. Certains professeurs profitent également de la liberté qui leur est conférée concernant le contenu des enseignements, pour donner à leurs cours une visée pratique et terre-à-terre, plutôt que seulement théorique et académique. [...]
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