Rôle d'un éducateur de jeunes enfants, construction de l'identité d'un enfant, épanouissement d'un enfant, future vie personnelle et sociale, Agent Territorial Spécialisé des Ecoles Maternelles (ATSEM), socialisation, théorie de l'attachement de Bowlby, construction identitaire, rapport aux autres, actions éducatives, développement psychoaffectif, différenciation, séparation
Ma première expérience de travail auprès des enfants a été en tant qu'Agent Territorial Spécialisé des Ecoles Maternelles (ATSEM) dans une classe de petite section. Je m'occupais d'enfants de deux à trois ans qui, pour certains, n'avaient jamais connu la collectivité. Je découvrais à la fois les conditions d'accueil de l'école maternelle, ses enjeux et le travail d'accompagnement de l'enfant. J'ai ainsi constaté à quel point cette socialisation peut être exigeante et requiert des capacités bien acquises, notamment sur le plan de l'autonomie.
En intégrant la formation d'éducateur de jeunes enfants (EJE), les apports théoriques sur le développement de l'enfant ont mis en lumière mon intérêt pour la construction du sujet et la notion d'identité. Mon premier stage dans un multiaccueil riche d'une mixité sociale et culturelle m'a permis d'observer des bébés à la fois semblables et déjà très différents : préférences d'endormissement, niveau d'éveil, rythmes, sensibilité, rapport au corps, à la sensorialité, besoins affectifs… etc. De ces observations a émergé une réflexion sur l'influence de l'environnement dans lequel évolue l'enfant.
Comment construit-il son rapport à l'autre ? Mon questionnement sur les bébés a notamment trouvé des réponses dans la théorie de l'attachement de Bowlby. Puis il a évolué et s'est enrichi d'expériences. Un stage en crèche associative s'inspirant de la pédagogie Loczy m'a permis d'en appréhender les grands principes que je me suis appropriés. J'ai été particulièrement intéressée par l'idée que l'enfant puisse être acteur de son propre développement. Cette expérience a été marquante dans la construction de mon identité professionnelle, posant les bases de mon positionnement. Je souhaitais ensuite m'ouvrir à d'autres références éducatives en partant dans une école d'un village isolé dans les montagnes de République Dominicaine. Pendant trois mois, j'ai pu suivre des enfants de deux à six ans et mesurer l'influence de la transmission de façons de vivre et de penser sur la construction de leur identité. D'autre part, j'ai vu qu'indépendamment du contexte culturel, l'école reste une institution clé dans la construction de l'enfant. Il doit répondre à la commande sociale de devenir élève, et cela à un âge où sa personnalité s'enrichit au regard de ses expériences sociales.
[...] Il ne devrait pas y avoir de rupture, mais au contraire une certaine continuité qui rassure l'enfant et lui garantisse sécurité et bien-être. De même grâce à ces échanges le parent n'est pas face à un inconnu et leurs retrouvailles seront plus aisées[87]. Par les transmissions on signifie également au parent tout l'intérêt que l'on porte à son enfant. C'est les assurer que l'enfant a été pris en compte dans ses demandes, respecté dans sa personne, alors qu'ils ne sont pas auprès de lui. [...]
[...] Conclusion En débutant ce mémoire, je me demandais ce qu'apporte l'Autre dans la construction d'une personnalité, quel rôle joue-t-il ? En quoi réside son importance pour qu'une identité naisse, prenne forme, se découvre, découvre la vie et s'y épanouisse avec l'Autre? En questionnant les origines de l'identité de l'enfant, j'ai dégagé l'importance de l'Autre d'une part pour répondre à ses besoins physiologiques et affectifs et d'autre part pour faire émerger son potentiel et ses capacités. Ses toutes premières relations marquent ainsi l'enfant de par les échanges affectifs qui ont lieu et qui le guident déjà vers une façon d'échanger avec l'Autre et de créer des liens. [...]
[...] Mes interventions auprès des groupes d'enfants m'ont par ailleurs fait prendre conscience que la créativité caractérise ma démarche professionnelle. II La créativité comme médiation collective au service de l'identité Je considère comme essentiel, dans mon positionnement professionnel, de soutenir le processus de créativité chez l'enfant en vue de la construction de son identité. Comme Dominique Quélin-Souligoux je conçois la médiation comme aide à l'expressivité de l'enfant ce qui va lui permettre de donner de lui, de faire naître quelque chose donc montrer quelque chose de sa personnalité, affirmer son identité, ses goûts, ses choix, ses désirs (de faire, de ne pas faire), une manière de faire aussi : être acteur, se différencier de l'Autre. [...]
[...] En quoi l'altérité est un enjeu important dans la construction de l'identité de l'enfant pour un épanouissement dans sa future vie personnelle et sociale ? Quel est le rôle d'un éducateur de jeunes enfants vis-à-vis de cet enjeu ? Si je m'interroge à ce sujet, c'est qu'il me semble que les enfants d'aujourd'hui sont propulsés dans une société complexe et exigeante. Le mérite fonde la légitimité des positions sociales et la responsabilité repose sur l'individu[1]. La société est ainsi l'éloge de la réussite personnelle et de ce fait, dans une course à la performance. [...]
[...] Il s'agit également de construire un collectif tel que je l'ai développé plus haut, capable grâce à l'accompagnement des professionnels et la confiance donnée, de fonctionner en autonomie. C'est faire du groupe non pas une agrégation de tous les enfants, une sorte d'entité sui generis répondant d'une seule voix aux sollicitations des adultes mais bel et bien un collectif qui forme un tout, riche de la diversité de chacun. À travers les différents points évoqués on retrouve l'idée d'organiser le temps et l'espace au service de l'accueil d'une identité et pour permettre la rencontre. [...]
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