Au niveau du système familial, l'exil provoque, bien souvent un déséquilibre inattendu. L'enfant peut se retrouver, du jour au lendemain, porteur de grandes espérances au sein de la cellule familiale. L'avenir de l'enfant peut servir de « justification » au sacrifice de l'exil des parents ; de ce fait, ces derniers misent beaucoup sur l'intégration et l'insertion de leurs enfants.
De manière générale, les enfants de réfugiés ayant plus de facilité à apprendre la langue du pays d'accueil, servent très souvent d'interprètes à leurs parents. Ainsi, ils peuvent très vite se retrouver projetés dans un monde d'adultes et encore plus lorsqu'ils sont adolescents, où ils se confrontent et se mêlent, à leur insu, aux problèmes de leurs parents. Ils se trouvent eux aussi, confrontés à l'intégration en France.
De ce constat, il résulte plusieurs questions :
- Comment ces adolescents en proie à diverses difficultés d'ordre sociales, familiales ou personnelles, vivent-ils leur processus d'intégration semé d'obstacles, de déconstruction et de reconstruction ?
- Comment le sentiment de différence auprès de la société d'accueil se fait-il sentir ?
- Quelles instances de socialisation peuvent faciliter leur insertion dans la société française ?
- De façon générale, cette période bien spécifique de l'adolescence favorise t-elle, ou complique t-elle le processus d'intégration ?
Dans le cadre de ce mémoire, pour répondre à ces questions et suite à mes observations et interactions (avec l'équipe de travailleurs sociaux et des familles de réfugiés), j'ai choisi de centrer mon étude sur les adolescents migrants, dans leur processus d'intégration et l'accompagnement éducatif qui en résulte.
[...] Les rapports familiaux se sexualisent avec la puberté, c'est-à-dire qu'ils se chargent d'une dimension de gêne et d'un sentiment de proximité vite insupportable, auxquels l'adolescent se sent contraint de répondre par une prise de distance exagérée. Les conduites d'opposition deviennent un moyen de rétablir une distance protectrice. (Jeammet, 1997) Pour se développer, l'adolescent est obligé de s'éloigner de ses parents. Ce faisant, il perd cet appui ou bien celui-ci devient tellement difficile et conflictuel qu'il ne sait plus l'utiliser. Alors, il va devoir prendre la mesure de ce qu'il peut lui-même réaliser : je suis impatient de me débrouiller seul, mais en serai-je capable ? En effet, aura-t-il été suffisamment nourri de relations suffisamment bonnes. [...]
[...] La première intégration est l'intégration citoyenne. Il existe différents processus d'intégration qui sont visibles à l'école : - L'intégration dans l'établissement (favoriser l'arrivée des nouveaux élèves de 6ème, ou des élèves arrivés en cours d'année). - L'intégration culturelle (fréquentation d'un club) qui s'associe à l'intégration sociale - L'intégration professionnelle. Claude Lelièvre consacre dans son ouvrage un paragraphe sur la scolarisation de la formation professionnelle et l'apprentissage La formation professionnelle en France est dominée par le modèle scolaire qui sanctionne cette formation par un diplôme. [...]
[...] Bien évidemment, en abordant le parcours et l'expérience de l'exilé, il apparaît, dans les premiers temps, que la différence culturelle et ethnique complexifie la quête identitaire et donc ralentit le processus d'intégration chez l'adolescent. Ceci déclenche l'expression de différents mécanismes de défense, telstel le déni d'origine, l'assimilation, le repli communautaire, la marginalisation (subi ou affirmée volontairement) . C'est donc là que l'éducateur se doit d'intervenir et d'aider ces jeunes à vivre au mieux leur différence. L'enracinement dans une culture n'est pas toujours conscient, et les enfants et les jeunes ont tout intérêt à connaître l'histoire dans laquelle ils s'insèrent et à en assumer les heurs et malheur. [...]
[...] D'autres, s'organisent pour fuir leur pays, en prenant avec eux les documents nécessaires pour continuer leur vie (passeport, extrait de naissance, livret de famille, permis de conduire, diplômes Alain BACQUET, président dsu Service Social d'Aide aux Etrangers (S.S.A.E.) résume ainsi la situation de la personne à son arrivée en terre d'asile : Un réfugié n'est pas un immigré comme un autre. Il a fui son pays parce qu'il a subi ou craint de subir des persécutions, parce qu'il est menacé de mort parfois. Cela n'a rien à voir avec celui pour qui, vivre ailleurs est un choix, quand bien même ce choix serait dicté par des conditions de vie misérables. [...]
[...] Le jeune ressent le désir de fuir, de s'enfermer dans sa chambre, de retrouver un espace. Il lui faut être loin de la présence physique de ses parents. Il a pourtant besoin de contact, mais il le trouvera plus facilement auprès de tiers moins impliqués : le groupe, un(e) meilleur(e) ami(e), les amis des parents, les grands-parents A travers ces attitudes, le jeune tente de se protéger en posant ses limites entre lui et ses parents, il essaye tant bien que mal de s'affirmer, il cherche cherche sa place D'ailleurs, l'absence de limite serait dangereuse pour la construction identitaire du jeune, en effet, la relation fusionnelle avec l'un des parents apporterait une confusion dans les rôles de chacun. [...]
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