Quel degré d'autorité attend on (les élèves, l'établissement…) réellement de nous ? Quelle est le niveau d'autorité nécessaire pour se faire respecter par les élèves, d'autant plus que la différence d'âge entre eux et moi n'est pas si grande ? Doit on apprendre l'autorité ou celle-ci est-elle au contraire naturelle ? Autant de questions sur lesquelles je me suis interrogée durant cette année, mais qui semblent par ailleurs tout aussi cruciales pour un bon nombre d'enseignants, débutants comme expérimentés.
[...] Or, dans un système éducatif qui fonctionne justement sur un mode de dénégation du conflit, le chahut prend sa place structurante : face à la position du professeur, les élèves signalent qu'ils existent et qu'ils veulent être partenaires pour construire eux aussi la réalité de la classe au quotidien. Cela suppose donc une prise de distance vis-à-vis de l'autorité pour qu'ils puissent trouver du sens aux savoirs qu'ils doivent acquérir. L'Ecole doit donc fonctionner comme un Etat de droit, s'appuyant sur des règles connues de tous. [...]
[...] L'autorité n'est jamais acquise une fois pour toutes. Elle s'établit en situation dans un réglage constant et précaire entre être, avoir et faire. Cette situation peut se résumer à travers le schéma suivant : J'ai donc essayé ici d'organiser ma réflexion autour de trois axes, axes qui répondent chacun à une question précise que je me suis posée cette année concernant la place et l'importance de l'autorité dans la classe, élément primordial pour exercer mon nouveau métier dans un climat le plus serein possible. [...]
[...] C'est pourquoi, selon G. Lavrilleux, il faut en fait renoncer au fantasme de l'autorité et comprendre qu'il s'agit non pas d'être autoritaire mais plutôt d'exercer une autorité Si savoirs et compétences sont les sources de l'autorité dans la classe, il s'agit aussi d'œuvrer à installer des pratiques collectives au sein de l'établissement pour instaurer des références communes, seules à même de fonder véritablement l'autorité de chacun. Vouloir asseoir son autorité d'entrée de jeu est souvent un échec avec certains élèves : il faut donc chercher dans ce cas là à contourner le problème, par exemple par des mises en activité mieux adaptées ou en mettant simplement les élèves en valeur plutôt que de les sanctionner en permanence. [...]
[...] Une formation à l'autorité ne pourrait cependant pas se réduire à la seule acquisition de techniques ou de savoirs à maîtriser. L'autorité n'est pas non plus l'exercice d'un pouvoir naturel qui force à l'obéissance car ici, seule la dimension personnelle de l'enseignant serait centrale. L'autorité prend donc son sens dans un processus d'acceptation d'une reconnaissance mutuelle entre enseignant et élèves. En réalité, c'est l'élève qui, dans sa relation avec nous, nous accorde de l'autorité. L'adulte ne fait pas la loi mais il en est uniquement le garant. [...]
[...] L'autorité qui est au service des élèves doit donc contribuer à garantir la mise en acte de la loi afin que chacun comprenne que l'autorité est un gain, une nécessité au regard de son absence (si l'on vivait dans une société sans loi, celle-ci ne pourrait fonctionner. C'est la même chose dans une classe). Du point de vue des modalités d'action de l'enseignant, Bruno Robbes (précédemment cité) a proposé le schéma suivant pour signifier que trois significations, trois formes d'autorité doivent être travaillées ensemble. Chacun perçoit bien aujourd'hui qu'il ne suffit pas d'affirmer sa position statutaire je suis l'enseignant pour que les élèves reconnaissent l'influence du professeur et lui obéissent. [...]
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