Dans les établissements scolaires, la prévention de la violence renvoie bien entendu et d'abord à la sécurité des personnes et des biens, qui est une condition, voire un préalable, pour enseigner et éduquer. En même temps la sécurité ne peut constituer à elle seule une finalité pour l'établissement : l'école n'a pas pour but sa propre pacification, au contraire elle est tout entière tournée vers la société et l'avenir des jeunes. L'objectif de l'école ne peut donc se réduire à éradiquer la violence scolaire ; il est forcément plus ambitieux ; il est de combattre un développement de la violence dont on sait qu'il se manifeste dans bien d'autres lieux que l'école. Du fait des évolutions sociales, l'école est devenue, de nos jours, le lieu principal de socialisation de la jeunesse, et l'on ne peut s'étonner du fait que l'espace scolaire soit un de ceux où la violence juvénile se manifeste. Pour autant l'éducation nationale ne peut se dérober à une responsabilité éducative qui la dépasse : sans être socialement toute puissante l'école est loin d'être impuissante, il nous semble qu'elle dispose de bien des moyens de lutter efficacement contre une violence dont les jeunes sont aujourd'hui, dans et hors les murs de l'école, à la fois les victimes principales et les principaux auteurs.
Les mesures de prévention que nous proposons ici sont centrées sur le second degré et plus précisément sur l'établissement scolaire. Ces propositions sont issues de l'observation d'établissements qui se mobilisent avec succès, dans des contextes assez divers, contre les incivilités et la violence des adolescents ; elles y ont fait leurs preuves. Outre leur recueil, leur sélection et leur présentation systématique afin d'en faciliter la diffusion, ce travail tente d'en dégager les principes communs et les conditions de généralisation. Notre objectif est que demain chaque établissement puisse s'en inspirer en les adaptant à sa propre situation, et devenir ainsi un « établissement sans violence », ou du moins, de façon plus réaliste, un collège ou un lycée « mobilisé contre la violence ».
[...] L'élection et la formation de délégués des élèves ne prennent du sens que sur cette base. De même, une action constante auprès des personnels permet de donner à ces délégués des possibilités réelles de pouvoir s'exprimer et d'être écoutés. Faire du règlement intérieur la loi vivante de l'établissement Tous les niveaux d'organisation de l'établissement travaillent à la définition, la clarification et la formalisation des règles qui font la loi commune. Ce travail se fait dans la classe (heure de vie de classe), dans les instances représentatives des élèves, dans les lieux et structures particuliers (CDI, salle d'étude, internat, demi-pension, foyer, heure de vie d'établissement La loi commune de l'établissement doit faire l'objet de débats entre adultes et élèves, débouchant sur l'élaboration de propositions constructives prenant place dans le règlement intérieur et respectant les principes généraux du droit. [...]
[...] Elle peut également jouer un rôle de conciliation et de médiation et permettre un recours moins fréquent au conseil de discipline. Elle peut avoir une composition fixe, ou bien en partie variable en fonction des élèves concernés (présence, notamment, d'un ou plusieurs professeurs de la classe) ; elle permet alors un meilleur suivi des élèves. Le comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté Il est le lieu privilégié d'une réflexion et d'une mise en place d'actions de prévention avec les partenaires extérieurs concernés par le trafic et la consommation de drogues, licites et illicites, ainsi que par la violence des jeunes (municipalité, polices, justice, travailleurs sociaux et de santé). [...]
[...] Certains, en trop grande difficulté, voire en réelle souffrance, engendrent, au sein d'une classe ordinaire, des situations de blocage et de désordre, une montée des tensions, parfois des déviances et des violences. Les réponses pédagogiques et éducatives visent en général à amoindrir les effets d'une trop grande hétérogénéité. Cependant, le maintien d'une certaine mixité sociale à l'école reste un des fondements de la cohésion de la société : la vie en commun d'élèves d'origines diverses préfigure la vie dans une société faite elle aussi de mélanges sociaux et culturels, et est un gage d'intégration et d'apprentissage de comportements citoyens. [...]
[...] Les personnels sont notamment encouragés à aborder une réflexion sur leur rapport à la violence et la gestion de l'agressivité. Les nouveaux enseignants bénéficient pendant leurs premières années d'exercice d'un dispositif particulier (accompagnement par un groupe d'accueil ou tutorat par un enseignant confirmé, stages d'adaptation L'efficacité des formations locales est fortement augmentée s'il existe une organisation académique permettant à chaque établissement de travailler en cohérence et en complémentarité avec les autres. La participation des IPR, la définition d'objectifs communs, les inspections d'équipes favorise cette démarche. [...]
[...] Ses fonctions s'inscrivent dans le cadre d'un projet éducatif global prenant en compte la dimension sociale, au sein de laquelle elle assure le repérage et le suivi des jeunes en difficulté personnelle, familiale ou sociale. Elle est la seule professionnelle de l'institution scolaire habilitée à se rendre dans les familles. Les personnels de direction Propositions Donner une réelle visibilité et une certaine solennité à l'exercice de la fonction Le chef d'établissement écoute et consulte, notamment les élèves et les familles, puis décide. Il est aussi le garant ultime, dans l'établissement, de la vie et de la loi commune. [...]
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