Mythes grecs, programmes de 6e, école, cours, apprentissage, élève, enseignant, Égypte antique, thème d'histoire, Hounefer, Anubis, plume de Mâat, Osiris, Dévoreuse, livre des morts, sciences sociales
"Après sa mort, Hounefer est accompagné par Anubis vers une balance où est pesé son coeur, par rapport à la plume de Mâat. Si le coeur est plus léger que celle-ci, le défunt aura accès au royaume des morts gouverné par Osiris. En revanche, si le coeur est plus lourd que la plume signe qu'au cours de sa vie il a accompli de mauvaises actions, Hounefer sera englouti par une divinité appelée la Dévoreuse, hybridation entre un hippopotame, un crocodile, un chacal et un lion". Voici le mythe que j'ai raconté, représenté sur un exemple de Livre des Morts (celui d'un scribe nommé Hounefer), que j'ai projeté à mes élèves, alors que nous abordions le royaume d'Égypte antique dans le cadre du premier thème d'Histoire en classe de 6e.
J'ai constaté que les élèves étaient captivés par le récit. À sa fin, Maxime, un élève parmi les plus curieux, me pose la question prévisible que je n'avais pourtant pas prévue : "Monsieur, c'est vrai ? C'est vraiment ce qui se passe lorsqu'on meurt ?" La question de Maxime a fait écho à une question similaire que j'avais posée à mon enseignante de latin lorsque j'étais en 5e : "Madame, les histoires que vous nous racontez sur les Dieux, c'est vrai ? Ça s'est vraiment passé ?" Elle m'a alors répondu, après un temps de réflexion : "Non, mais ce sont des mythes auxquels croient les Romains". De la même façon, j'ai répondu que je n'étais pas en mesure de leur dire ce qu'il advenait lorsqu'on mourait ; cependant, les Égyptiens croyaient en ce déroulé après la mort. J'ajoutai que ce qu'on trouvait dans le Livre des Morts était un mythe, de l'ordre des croyances et de la religion égyptiennes. Je décidai de ne pas insister, malgré une moue de mes élèves, car nous aurions largement le temps de revenir sur la notion de mythe au cours de l'année.
[...] Conclusion J'ai éprouvé du plaisir à préparer les cours et à enseigner le chapitre sur le monde des cités grecques, avec comme notion centrale le mythe. J'ai tenté de respecter les attendus programmatiques en donnant plusieurs grilles de lecture aux mythes homériques, non sans relater la réflexion des historiens sur leur fonction sociale. De leur côté, les élèves ont montré des signes d'intérêt lorsqu'on a travaillé sur les textes, ce qui ne m'a pas surpris, car j'ai des souvenirs où moi-même, en position d'élève de 6e, j'avais apprécié travailler sur l'Odyssée en classe de français, et j'étais captivé par les récits mythologiques de mon enseignante de latin. [...]
[...] L'intérêt des élèves pour les mythes rejoint le mien. J'ai toujours apprécié entendre ces histoires qui font intervenir des dieux et des créatures, sans en réaliser la portée lorsque j'étais écolier d'abord, puis en comprenant progressivement ce qu'elles impliquaient. Par ailleurs, au cours d'une discussion informelle avec mes élèves, je me suis rendu compte que très peu regardaient la télévision, car beaucoup avaient un ordinateur ou un téléphone portable et passaient plusieurs heures quotidiennement devant YouTube, des séries ou encore des jeux vidéo. [...]
[...] D'ailleurs, sur la page de l'activité, jamais le mot de mythe n'est défini, ni même écrit, ce qui constitue d'après moi une lacune par rapport aux attentes du programme. Il est toutefois possible d'adapter cette activité afin de construire, en fin de séance, la notion de mythe que l'enseignant choisit d'apporter à la fin. - Enfin, les élèves sont confrontés à un très bon texte de l'historien Pierre Vidal-Naquet sur les conditions de diffusion des poèmes d'Homère et sur l'importance d'Homère dans l'éducation des Grecs. [...]
[...] Les mythes participent donc grandement à engendrer une communauté de valeurs. Nous avons fait un bref état de la recherche à propos du mythe. Les Grecs, contemporains du contexte de leur élaboration, adoptaient déjà une démarche interprétative des mythes, ce que les sciences sociales tenteront de faire à partir de la deuxième partie du XIXe siècle. Hormis les différentes méthodes et grilles de lectures proposées pour saisir l'essence des mythes, les historiens se sont attachés à en dégager le rôle social. [...]
[...] J'ai choisi le texte, présent dans le livre scolaire, de l'historien Pierre Vidal-Naquet. Après avoir demandé de présenter le texte, j'ai posé la question de savoir si on était en présence ou non d'un récit mythique. Les élèves ont plutôt identifié que ce n'était pas le cas, car il n'y avait aucune trace de dieux, de héros, ni d'éléments surnaturels. Après avoir répondu à ces deux questions, j'ai précisé que Vidal-Naquet était un historien, et ai posé les questions 3 et 4 : « De quelle manière se diffusent les poèmes homériques ? », et « Pourquoi peut-on dire que ses poèmes ont contribué à créer une culture commune à tous les Grecs ? ». [...]
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