Orienter mon travail sur la pédagogie différenciée m'a permis de beaucoup réfléchir sur mes pratiques en classe. J'ai en effet tenté de m'appuyer sur les références théoriques et plus particulièrement sur les travaux de chercheurs reconnus pour adapter mon enseignement aux élèves dont j'avais la charge. Au travers de mon analyse, je me suis rendu compte de nombreux points importants. Tout d'abord, je peux dire qu'il n'y a pas de recette miracle en pédagogie et qu'il faut partir des besoins des élèves afin de différencier son apprentissage.
En effet, en mettant en place différentes activités différenciées dans les trois cycles de l'école primaire, on a clairement pu voir qu'il n'y avait pas « un » type de différenciation qui pouvait convenir à tous les élèves. Par conséquent, je pense qu'il faut varier et alterner les manières de différencier les apprentissages et c'est ce que je tenterai de faire lors des prochaines années.
Pour appuyer mes propos, je peux une nouvelle fois citer Philippe Meirieu qui, lors de sa conférence à Nancy en 1986, a dit : « si on utilise le monolitisme pédagogique, on ne touche réellement qu'environ 30% des élèves ». Il faut donc utiliser plusieurs méthodes permettant d'agir sur un maximum d'élèves possibles.
Un autre point important a été le suivant : on a pu voir à quel point l'utilisation d'un matériel adapté permettait de différencier (« l'activité des voleurs », cycle 1), sans pour autant demander beaucoup de travail supplémentaire de la part du maître.
[...] On a donc bien un parcours différencié permettant à chaque élève de travailler à son niveau. En effet, si j'avais laissé les 3 lecteurs avec le reste du groupe, ils auraient eu tendance à lire à la place des autres ou au contraire à ne rien dire, s'ennuyer et perturber les autres élèves. De plus, le fait de les mettre en autonomie pendant seulement une partie de la séance, permet de ne pas les exclure totalement du groupe. Cela a également permis de m'appuyer sur leurs compétences de lecteurs puisque ce sont eux qui ont lu les mots qui n'avaient pas été déchiffrés par les autres élèves. [...]
[...] Enfin, il reste Louis qui a été pour moi le cas le plus surprenant. En effet, au moment où je suis venu l'aider pour la deuxième fois dans la séance, il s'est mis à pleurer. En essayant d'en discuter avec lui et avec l'enseignant que je remplace en stage filé, je me suis rendu compte que c'est un élève qui est très fier de lui et qui n'accepte pas d'être en difficulté. Il convient de préciser que c'est presque uniquement en géométrie où les difficultés sont présentes. [...]
[...] Il faudrait sans doute jouer sur les variables didactiques et ainsi lui proposer des exercices plus simples (figure ne présentant pas de complexité concernant les propriétés géométriques) puisque l'étayage ne semble pas être un moyen très efficace pour elle. Claire est l'élève la plus en difficulté dans la classe et ce dans la plupart des disciplines scolaires. C'est sans doute avec elle que j'ai passé le plus de temps lors de cette séance. Mon aide a été très bien acceptée et elle a même eu tendance à en redemander en m'appelant à plusieurs reprises. [...]
[...] Par exemple, j'allais régulièrement observer leur travail pour ainsi pointer les erreurs, pour leur demander d'apporter des informations supplémentaires sur la figure qu'ils devaient décrire, pour les faire réfléchir sur ce qu'ils écrivaient, pour leur donner des idées, pour leur demander de tracer la figure uniquement à partir de leur description pour qu'ils se rendent compte par eux-mêmes des éventuels manques Perception du maître : Parmi ces 5 élèves fortement aidés par l'enseignant, il y en a deux (Léo et Alexandre) qui ont quelques difficultés en géométrie mais qui ne sont pas loin derrière les autres concernant leurs capacités dans cette discipline. Ce sont deux élèves qui ont très bien accepté l'aide apportée par le maître et qui ont tiré profit de celle-ci en cherchant leurs erreurs ainsi que les moyens d'améliorer leur travail. En revanche, pour les 3 autres élèves, l'accueil de cet étayage et les conséquences ont été vraiment différents. Ce sont, qui plus est, des élèves ayant de grandes lacunes en géométrie. [...]
[...] La différenciation doit-elle être similaire dans les trois cycles de l'école élémentaire ? C'est donc à travers ce type de questionnement que j'ai souhaité me pencher sur le sujet de la pédagogie différenciée. Il s'agit bien entendu d'un souci de bien faire et d'éviter de laisser certains élèves en marge des apprentissages scolaires. Lors de mes stages en responsabilité dans les trois cycles, j'ai donc tenté lorsque cela était possible, de proposer des activités différentes, de mettre en place un étayage du maître plus ou moins important ou encore d'agir sur les variables didactiques dans le but de jouer sur la complexité des différentes tâches proposées aux élèves. [...]
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