L'entrée en maternelle d'un enfant de 3 ans, et des éléments théoriques (compétences que l'enfants met en avant pour s'intégrer à la classe, communication et organisation des relations entre pairs), j'aimerais m'interroger sur les mécanismes permettant à l'enfant de se faire une place dans cet univers collectif.
L'enfant qui n'a connu depuis sa naissance qu'un rapport égocentrique aux autres, va désormais exister au sein d'un groupe, dont le fonctionnement est tout à fait différent de celui de la famille.
Même s'il y a souvent des ajustements à trouver, dans sa famille la place de l'enfant est donnée. Mais maintenant, il devient acteur. Il n'existe pas de place prédestinée pour lui dans ce groupe. C'est à lui de trouver, de changer, de s'adapter. Quelles modifications ou adaptations, le contact avec les autres pairs d'âge fait naître chez l'enfant de 3 ans ?
En définitive : comment l'enfant fait-il, de quoi se sert-il pour passer d' « être individuel » à personne sociale « membre d'un groupe » ?
[...] Donc il y a quelque chose de très, peut-être très archaïque, mais en tout cas, ils appartiennent bien à cette classe-là, et pas à une autre. Vous voyez ? - Oui - C'est ça que vous me demandiez ? - Oui - par rapport à ce sentiment d'appartenance. Oui, y y y a aussi la fierté de faire des choses ensemble, et puis y y a tous ces rituels que l'on fait dans ma classe et qu'on ne fait pas ailleurs. [...]
[...] C'est donc une réelle distance par rapport à l'adulte qui s'effectue là. Il n'est pas rare de voir un enfant ne pas se contrôler pour se retrouver seul avec l'adulte qui va s'occuper de lui pour le laver. L'enfant s'isole avec l'adulte et l'adulte ne s'occupe que de lui. Mais avec le groupe autour, s'isoler avec l'adulte et donc avoir un contact privilégié avec lui, c'est reconnaître que l'on est encore petit. Et l'adulte qui ira nettoyer cet enfant ne manquera malheureusement pas d'alimenter la honte de l'enfant en rappelant que seuls les bébés ne se retiennent pas. [...]
[...] La façon dont les enfants créent leur place dans le groupe dépend également de leur passé, de leurs expériences familiales, différentes personnalités qui composent le groupe. D'autre part, il est important de souligner le fait que les enfants de trois ans n'adoptent pas un rôle figé et sont en devenir. Des cris, des violences peuvent surgir à tout moment et peuvent totalement modifier leurs attitudes habituelles. Au cours de l'année, les enfants se sentent très rapidement appartenir à leur groupe, malgré l'absence momentanée de l'enseignante. [...]
[...] Hein, c'est un peu comme ça que mon expérience professionnelle me le fait dire. - D'accord, et vous, qu'est-ce que vous mettez en place pour favoriser la collectivité ou pour initier un sentiment d'appartenance chez les enfants ? - Oui, alors ça, c'est plutôt un petit peu alors là vous m'interrogez sur ma pratique professionnelle, bon. Euh l'enfant doit se sentir enfin moi, mon but quand même, c'est que l'enfant se sente bien dans sa collectivité, qui l'y prenne plaisir, qu'il soit partie prenante, euh que ça ne soit pas un invité, mais quelqu'un un acteur quoi. [...]
[...] Les dominés agressifs eux aussi participent peu aux compétitions mais sont souvent agressifs sans raisons apparentes. Les dominés ont le plus souvent des comportements affiliatifs, mais s'effacent face aux dominants dans la compétition. Les enfants isolés se distinguent par la rareté de leurs comportements sociaux, en retrait du groupe, ils présentent aussi peu de comportements agonistiques qu'affiliatifs. Finalement, les interactions entre pairs s'organisent autour de conduites d'observation et d'imitation de l'autre et de l'objet (médiateur de ces interactions). L'objet est à l'origine de beaucoup de conduites affiliatives et agonistiques jusqu'à 6 ans. [...]
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