Coopération en EPS, apprentissage, dyade durable, collège, APSA Activité Physique Sportive et Artistique, EPS Education Physique et Sportive, programmation annuelle, tutorat, performances, revue de littérature, socialisation, pédagogie, autonomie des élèves, comportements individuels, dyades coopératives, motivation, mentalité, mémoire professionnel, mémoire master 2
Ce mémoire se propose d'évaluer les possibilités coopératives en classe de collège à partir d'une étude de terrain afin de concilier socialisation et apprentissage. Il retrace les travaux effectués sur le travail en coopération et plus particulièrement le travail en dyade coopérative pour s'interroger sur la meilleure façon de les constituer et sur les différents impacts de la coopération.
Partant du constat que la coopération permet de nombreux avantages et bénéfices, nous avons cherché à constituer les dyades les plus propices à cela, à savoir : les dyades coopératives affinitaires durables légèrement dissymétriques.
Nous avons étudié deux classes de 3e pendant une année scolaire en EPS. C'est en analysant et en comparant le travail en dyades coopératives durables et le travail en enseignement traditionnel que nous sommes parvenus à relativiser l'efficacité du travail en dyades coopératives durables sur les apprentissages et la motivation des élèves en EPS. Le travail en dyade coopérative durable serait plus efficace, plus motivant et plus épanouissant que le travail en binôme non stable ou que l'enseignement "traditionnel" concernant les apprentissages des élèves, d'un point de vue moteur, méthodologique et social en EPS et l'acquisition de nouvelles mentalités psychologique et sociale.
[...] Des recherchent soulignent que la construction de l'intelligence est plus rapide avec des conflits qui prennent place au cours d'une interaction sociale réelle avec un partenaire (Ames et Murray, 1982). Ainsi, il faut une divergence cognitive (conflit de réponses) et un désaccord social (avec un partenaire) pour « construire » plus rapidement l'intelligence (Gilly, 1989 ; Levine, Resnick et Higgins, 1993 ; Doise et Mugny, 1997). Dans une relation coopérative, focalisant les participants sur la tâche et une activité sociale, on va observer une régulation épistémique (ou sociocognitive) qui stimule leur investissement cognitif, ce qui favorise les renforcements cognitifs sociaux (le traitement des informations, la qualité du raisonnement, l'apprentissage) (Doise, Mugny et Pérez, 1998 ; Butera, Caverni et Rossi, 2005). [...]
[...] Une étude d'analyse multiniveaux menée sur quinze pays en 2000 par l'OCDE montre que l'esprit de coopération augmente avec le niveau scolaire. En effet, selon Fishbein HD et Kaminski NK (1985), la réciprocité sociale (capacité de l'individu à interagir et à maintenir des échanges sociaux mutuels) et la confiance mutuelle, composantes de la coopération, augmentent avec l'âge. D'après les théories de Piaget sur le développement infantile, le jeune enfant, prisonnier de sa pensée égocentrique, est dans l'incapacité de comprendre des points de vue différents du sien et de se mettre à la place de quelqu'un d'autre. [...]
[...] La stimulation du travail coopératif suscite un traitement cognitif et méthodologique de manière plus approfondie de la tâche (Butera, Mugny et Buchs, 2001 ; Quiamzade, 2007). Les élèves peuvent également mieux comprendre leurs pairs sur certaines difficultés (Gillies et Ashman, 1998) dont les enseignants peuvent ne pas avoir conscience (Baudrit, 2005). Ainsi le travail coopératif implique la construction de « tâches d'aptitudes » particulièrement pertinentes pour l'apprentissage (Mugny et Butera, 1995) comme la compréhension, le raisonnement, la curiosité épistémique, l'acquisition de connaissances, la réflexion critique, la résolution de problèmes et plus généralement les tâches qui présupposent un apprentissage méthodologique et un développement cognitif. [...]
[...] Cependant, pour Michinov (2005) le fait d'être ami ou pas est dans tous les cas une source de perturbation au niveau se la participation, de la motivation et la coordination. Malgré ces avantages, les groupes affinitaires (formés par les élèves) sont souvent les plus « faibles » moins performants, car ils choisissent leurs coéquipiers en fonction des liens d'amitié qui les unissent sans tenir compte des compétences nécessaires au bon fonctionnement du groupe. Ainsi, selon Hartup (1992), les divergences entre amis seront moins productives par peur de dégrader les liens d'amitié, mais la qualité des conflits sera meilleure (Baudrit, 2005) Quantité, fréquence et durabilité des dyades En EPS, l'équipe sportive, le club, le collectif stable qui constituent un des piliers des pratiques sociales de référence et des expériences émotionnelles sont généralement évincés de l'enseignement. [...]
[...] Olry-Louis (2003) précise que la communication en contexte de coopération est « une suite d'actions, verbales ou non verbales, qui sont interdépendantes, qui s'influencent mutuellement » afin de développer des habiletés de communication (écoute, expression verbale) et l'intelligence interpersonnelle (capacité à interagir avec les autres, Gardner, 1997). Dans la plupart des situations scolaires ou universitaires, l'acquisition de nouvelles connaissances présuppose la communication sociale et les interactions sociales (Butera et al. 2002). En effet, pour Vygotsky (1985) « la mise en place des compétences se fait d'abord au cours des relations interindividuelles ». J.-F. [...]
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