Pour ce faire, nous avons mis en place trois expériences différentes : la première consistait à offrir aux élèves la possibilité de préparer à l'avance, chez eux, un exercice qui serait ensuite donné en devoir. Le second visait à la réalisation d'une fiche-synthèse d'un chapitre de cours, par les élèves. La troisième renversait la logique de travail sur document en demandant aux élèves de rédiger eux-mêmes les questions relatives à un tableau statistique (...)
[...] Les élèves ont eu du mal à faire le lien entre le cours et cette question. Ils ont quasiment tous proposés des formules de calcul vues cette année, sans expliquer les raisons et l'utilité des calculs proposés. Très peu se sont appuyés uniquement sur le tableau pour trouver des calculs. Il était possible de calculer la part des enfants nés hors mariage, ou la part des divorces par rapport aux mariages. Seuls trois élèves de la seconde 9 ont eu l'idée de calculer la part des naissances hors mariage et 2 dans la seconde 7. [...]
[...] Dans l'ensemble, le cours est mal appris et logiquement mal acquis. Les élèves ne parviennent pas à le mobiliser de façon correcte, pour répondre à des exercices qui demandent le support du cours ainsi qu'une réflexion personnelle. Nous nous sommes alors demandés si le travail fourni par les élèves n'était pas la source du problème. Philippe Perrenoud en parlant du métier d'élève dans son ouvrage de 2004 Métier d'élève et sens du travail scolaire montre justement que les élèves ont appris durant leur scolarité, par un mécanisme de socialisation, (on parle de curriculum caché qu'Anne Barrère définit comme tout ce que la formation déclenche à l'insu du formateur, au-delà du temps, de l'espace, du contrat qu'il maîtrise à cacher leurs lacunes et essayer de s'en sortir en masquant leur manque de travail. [...]
[...] Notre expérience acquise cette année nous a montré que les consignes font l'objet de réappropriation et de déformation de la part des élèves. Ce constat nous a conduit à préciser nos objectifs et attentes exprimées dans nos instructions, d'une part en faisant correspondre à chaque attente une consigne et, d'autre part, en faisant en sorte d'ajuster le niveau de difficulté et de compréhension des consignes aux conditions matérielles de travail (temps imparti, niveau d'attention des élèves, etc.,) et aux élèves. [...]
[...] Outre le fait que certains élèves se sont amusés de la question, certaines réponses ont montré que les élèves ne travaillaient quasiment pas le cours. Nous avons constaté des lacunes chez les élèves notamment au niveau de la compréhension des exigences implicites des exercices demandés. C'est donc à partir de ce double constat que nous avons voulu tester des moyens pour à la fois pallier, en partie en tous cas, le manque de travail des élèves et leurs difficultés à assimiler les exigences nécessaires à une bonne compréhension des SES Nous avons donc décidé au second trimestre de donner de rapides devoirs surprise. [...]
[...] Elisabeth Chatel, Gérard Grosse et Adeline Richet dans un ouvrage de 2002 Professeur de sciences économiques et sociales au lycée. Un métier et un art précisent cette analyse. Ils exposent les enjeux du postulat selon lequel les élèves ont les ressources pour transformer leur expérience du monde social en connaissances valides. Pour ces auteurs, cette capacité repose en amont sur un engagement au niveau des élèves dans les thèmes abordés en classe, et une mise en activité intellectuelle organisée par leur professeur. [...]
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