La notion de handicap est apparue récemment dans l'histoire sociale française. La personne handicapée insécurise par sa différence. La peur de la contagion qui passerait par le regard, la crainte d'être puni par un handicap pour une faute, implique des modes d'exclusion inconscients ancestraux.
Hier muettes et honteuses, les personnes touchées revendiquent aujourd'hui le droit de participer à la vie de la cité. Elles sont à l'origine d'une prise de conscience. Une réflexion s'initie sur les concepts, les mots utilisés, une manière de regarder le handicap et les personnes atteintes d'incapacités mentales. Leur intégration sociale relève alors d'un souci éthique et d'une volonté politique.
Avec la loi du 30 juin 1975 est née une véritable politique du handicap. Beaucoup de textes sont venus renforcer cette orientation jusqu'à la loi du 11 février 2005, « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ».
Mais quid de cette loi en situation dans les écoles ? En CLIS, dispositif d'intégration dans les établissements élémentaires, l'obstacle de l'acceptation de la différence est une barrière récurrente. L'écart à la norme des jeunes handicapés mentaux provoque des difficultés dans les rapports intergroupes. Ils se font remarquer pour leur réaction impulsive, incompréhensible pour les autres enfants. Leurs difficultés de langage peuvent être extrêmes et sont sujettes à des moqueries perpétuelles.
Ce climat au sein même de la société scolaire a un impact fort sur le développement de l'estime de soi. Tous les jours discrédités, comment développer et construire une image de soi positive ? Sans estime de soi comment avoir suffisamment de confiance pour entrer dans les apprentissages ?
[...] Elle communique par fragment de phrases retenues par cœur, mais est incapable de relater un évènement. Elle exprime ce qu'elle ressent par des rires très bruyants ou bien des crises de larmes subites. Elle a des changements d'humeur brusques. Elle peut être agressive envers ses camarades et l'adulte parfois. Elle comprend rarement une consigne. Stella : neuf ans est en progrès constant depuis un an et demi. Elle est prise en charge par le SESSAD plusieurs fois dans la semaine (psychomotricienne, orthophoniste, psychologue, atelier sportif). C'est une enfant agitée très provocatrice envers ses camarades. [...]
[...] Elle sollicite toutes les parties du corps, sur un rythme musical plus ou moins rapide, qui peut être par son originalité un outil très motivant pour les enfants. Problématique : L'importance de la confiance en soi, de l'estime de soi dans l'attitude des enfants handicapés mentaux face aux apprentissages apparaît maintenant évidente. La confiance en soi et l'estime de soi joue un rôle majeur dans les phases d'apprentissage des enfants en situation de handicap. Or de par leur atteinte mentale, la stigmatisation qu'ils subissent, le regard porté à leur encontre est souvent empreint de négativité leur renvoyant une image dévalorisée d'lui-même. [...]
[...] De plus, la répétition avait été assez catastrophique, je n'étais pas tranquille. Le jour J arriva. Quatre capoeristes et l'enseignante participaient. Nous étions là pour rassurer les enfants et les mettre en valeur. Quand nous sommes entrés sur la scène, tous les élèves de l'école se sont mis à crier et applaudir avant même que le spectacle ne commence. Ils avaient reconnu les acrobates ! Pendant trois minutes, les enfants de la CLIS ont tous joué, ils ont donné le meilleur d'eux même. Excepté Camélia qui a reculé au dernier moment. [...]
[...] c'est-à-dire que le handicap pose le problème de l'identité, qui produit des modes d'exclusions parfois conscients, mais surtout inconscients. Le contexte guadeloupéen est de plus particulier. L'éloignement, les influences diverses dues à l'emplacement géographique ainsi que les greffes culturelles observées au fil de l'histoire des Antilles, font de la Guadeloupe un terrain d'étude différent de celui de la métropole, qu'il convient donc d'appréhender. Il arrive d'être confronté à un regard négatif, stigmatisant, ainsi qu'à des représentations d'ordre magico- religieuses, qui ajoute une autre complication à l'intégration. [...]
[...] Il est difficile de prétendre que le bien-être procuré par la pratique de cette activité va être transposable dans leur vie en général. En outre, on peut difficilement affirmer et mesurer l'impact de ce projet dans les autres domaines d'apprentissages faute de moyens et de temps. Conclusion La loi du 11 février 2005, se met en place plus lentement que prévu et se heurte à la lente évolution des mentalités. Toutefois, on sent que l'enjeu de ces propositions est d'amener la société française à avoir le réflexe handicap. [...]
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