Apprentissage précoce - précocité -
Aujourd'hui en France, à l'école élémentaire, les élèves reçoivent un enseignement de langues vivantes à partir du CE1. Depuis la rentrée 2008, une sensibilisation est conduite dès le CP voire la Grande section.
Or, depuis les années 60 et surtout à partir des années 80, de nombreux chercheurs se sont penchés sur la question de l'âge dans l'apprentissage des langues. Pour beaucoup d'entre eux, l'apprentissage précoce parait un facteur essentiel à l'acquisition d'une langue étrangère.
Pour certains, il ne fait aucun doute que l'apprentissage précoce apporte au long terme un avantage tandis que pour d'autre, non seulement l'enfant jeune n'est pas plus capable qu'une personne plus âgée d'apprendre une langue de plus il n'en est pas ou presque pas plus avantagé pour autant. Il s'agit donc de voir quel bilan peut-on faire d'un apprentissage précoce, des élèves ayant reçu un tel apprentissage ont-ils des réelles facilités par rapport à d'autres l'ayant reçu bien plus tard ?
Bien qu'il existe un avantage potentiel à commencer tôt l'apprentissage d'une langue étrangère, dans la mesure où un enseignement approprié sur un temps hebdomadaire suffisant permet de mettre en marche les capacités d'acquisition linguistiques intuitives des jeunes enfants, les enfants plus âgés ne semblent pas moins capables d'apprendre une langue étrangère.
Néanmoins, d'autres enjeux sont à prendre en compte dans un tel apprentissage, ainsi l'enjeu culturel a toute sa place et peut tout à fait justifier un apprentissage précoce à l'école maternelle.
[...] Cette thèse de l'âge critique s'est ensuite étendue pour concerner l'acquisition des langues étrangères. Il pense alors que des similitudes subsistent entre l'acquisition de la langue maternelle et l'apprentissage d'une langue vivante étrangère. Alors que vers l'âge de 7 ans, l'enfant traverse une nouvelle période de réorganisation perceptuelle, il passe d'un traitement dit global à un traitement dit analytique Cette stratégie d'analyse, nouvelle pour lui, sollicite de sa part beaucoup d'attention et de contrôle, ce qui expliquerait les pertes de discrimination constatées à cet âge. [...]
[...] singleton, dans son ouvrage language acquisition-the âge factor (1989) sur la question de l'âge dans l'acquisition d'une langue étrangère, dit qu'« il n'existe aucune certitude qui pourrait soutenir l'hypothèse que les enfants sont de meilleurs apprenants que les apprenants plus âgés pour lui il existe une maturité cognitive chez la personne adulte ou l'adolescent que les très jeunes enfants n'ont pas. Ainsi, l'efficacité d'un apprentissage de langue débuté à un jeune âge semble être remise en cause. Pourtant et comme nous l'avons vu, les écoles européennes tendent vers un tel apprentissage de plus en plus jeune. Les écoles françaises sont touchées dès le CP par une initiation d'une langue étrangère et cela pourrait même toucher les premières années de maternelle en 2013. C'est donc à partir de ces observations et des ces différentes thèses que mon travail s'est positionné. [...]
[...] Cependant cet enseignement n'est pas prévu dans les programmes du cycle 1. Or, depuis les années 60 et surtout à partir des années 80, de nombreux chercheurs se sont penchés sur la question de l'âge dans l'apprentissage des langues. Pour beaucoup d'entre eux, l'apprentissage précoce parait un facteur essentiel à l'acquisition d'une langue étrangère. Nous avons tous à notre disposition des exemples qui attestent de la facilité avec laquelle de jeunes enfants peuvent apprendre une langue qui n'est pas leur langue maternelle. Dans son livre Acquisition et utilisation d'une langue étrangère. [...]
[...] J'ai en effet pu constater ces phénomènes. Par exemple, lorsque je demandais aux élèves s'il y avait des volontaires pour répondre à une question ou répéter des mots, tout le monde ou presque se portait volontaire. Dans la classe observée, lorsque le professeur invite les élèves à faire un sketch ou à répondre à des questions, toutes les mains ne sont pas levées, loin de là. Beaucoup d'élèves restent passifs et n'osent pas parler dans la langue étrangère et lorsque le professeur désigne un élève en particulier qui n'avait pas encore parlé depuis le début de la séance, celui-ci avait la bonne réponse. [...]
[...] Dalgalian (1981) n'hésite pas à parler oreille nationale comme nous l'avons vu précédemment. La perception auditive et l'imitation vont de pair. Cependant ces deux capacités ne seraient finalement pas autant utiles pour l'acquisition de la langue à des enfants qui n'oseraient pas répéter, imiter, jouer avec la langue. Pour C. Hagège la capacité d'imitation devient de plus en plus difficile lorsque l'enfant atteint l'âge de 6/7 ans. Dans les premières années de la vie, son envie d'apprendre et sa docilité à reproduire ne sont pas ou à peine inhibées par les pressions sociales. [...]
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