Privatisation de l'éducation, avantages, inconvénients, Mitterrand, loi Savary, cohésion sociale, intervention de l'État
En 1981, Mitterrand promet une école entièrement publique par le biais de la loi Savary qui naîtra quelques années après. Dès 1984, de grandes manifestations ont lieu de la part des écoles privées et d'un nombre important de parents d'élèves. La privatisation de l'éducation est donc un débat qui existe depuis plusieurs décennies en France, mais aussi au niveau mondial.
La privatisation est l'opération consistant à transférer une activité, un établissement ou une entreprise du secteur public au secteur privé. D'une manière générale, on peut parler de privatisation de l'éducation lorsque l'enseignement est dispensé par des établissements privés (groupes religieux, entreprises commerciales, etc.) et son financement assuré par des personnes privées (frais de scolarité versés par les familles). Ce processus de privatisation de l'éducation s'observe de plus en plus, notamment en Angleterre avec la récente privatisation de 30 000 établissements, ou encore au Québec.
[...] c - une cohésion sociale altérée Les adversaires de la privatisation avancent qu'un marché compétitif dans le domaine éducatif aggraverait les tensions entre citoyens. En effet, les individus privilégieront les avantages personnels plutôt que collectif. Dès lors, les écoles rivaliseront entre elles pour offrir de plus en plus des bénéfices particuliers et non plus collectifs, ce qui risque à terme de jouer sur la cohésion sociale, l'engagement citoyen, etc. E - quelques exemples 1980 : Système universel de bons d'études au Chili Accroissement de l'offre d'écoles privées à but lucratif et du taux d'inscription dans ces écoles mais résultats comparables à ceux des écoles publiques Système de gestion privée des écoles au Pays Bas 70% des élèves de ce pays fréquentent des écoles gérées par des conseils d'établissement privés (institutions religieuses, écoles mettant en oeuvre des projets pédagogiques particuliers) : L'État couvre les dépenses d'investissement tandis que la municipalité locale couvre les dépenses de fonctionnement Bilan positif en ce qui concerne la liberté de choix et l'efficacité de l'enseignement scolaire, aucune aggravation des inégalités ni baisse de la cohésion sociale (Patrinos, 2002) Pour conclure, si la privatisation semble avoir des avantages non négligeables, elle doit cependant prendre place dans un cadre réglementé et suivi, afin d'éviter toute revendication ou tout écart de la part des familles, qui se voient attribuer une plus grande liberté, accompagnée d'une moindre intervention de l'État du fait de l'importance du secteur privé. [...]
[...] Les partisans de la privatisation estiment que la famille a le droit souverain de choisir son éducation et mettent au premier plan l'argument de l'efficience. Face à eux, les détracteurs invoquent le caractère inégalitaire d'un système d'éducation privé reposant sur la capacité de payer. a - Liberté de choix Droit des familles de choisir l'école de leurs enfants en fonction de leurs valeurs, philosophies pédagogiques, enseignements religieux et conceptions politiques propres Implication des parents dans l'éducation de leurs enfants (études de Peterson et Hassel sur la satisfaction des parents aux États-Unis en 1998) B - efficience productive Difficulté pour les systèmes scolaires publics de collecter un tas d'informations (préférence éducative des parents, degré d'effort des élèves, coût de gestion d'une école, prix des principaux facteurs de production) et de les traduire en services éducatifs efficaces Les agents privés font un emploi plus rationnel des ressources que des organismes gouvernementaux Shleifer et Vishny (1998) : La propriété et la gestion privées sont considérées comme des modèles plus efficients que la propriété et la gestion publiques (contrats incitant les employés à travailler dur utilisation de différentes combinaisons de facteurs de production, Efficience des écoles privées par rapport à celle des écoles publiques d - dépenses réduites, compétitivité et qualité Diminution des dépenses de l'État en matière d'éducation Financement d'autres secteurs Situation de concurrence des écoles Compétitivité : Meilleure qualité + évincement des écoles de moins bonne qualité Inculcation des compétences sociales et enseignement de l'importance des vertus civiques (cours d'instruction civique, de sciences politiques ou d'éducation religieuse, organisation d'actions charitables, etc.) Promotion de la cohésion sociale III. [...]
[...] La privatisation : pourquoi? De nombreux facteurs existent pour expliquer la possibilité d'une privatisation de l'éducation, autres que la simple confrontation idéologique entre libéralisme et intervention de l'État. Les facteurs liés à la demande : Dans bien des pays, l'éducation est perçue comme un moyen de promotion sociale et économique et de cohésion sociale + étude de Robert Barro selon laquelle l'éducation serait le moteur de la croissance économique Éducation = Création d'externalités positives La demande d'enseignement est donc forte et, si l'État n'a pas les moyens d'offrir et de financer l'enseignement que les parents attendent pour leurs enfants, alors ces derniers se tourneront vers des prestataires privés Souhait d'une éducation différente de celle dispensée dans les écoles publiques Incitation à la privatisation à tous les niveaux d'éducation Les facteurs liés à l'offre : Baisse de la qualité de l'enseignement public et diminution des crédits alloués au secteur public (Murphy, 1996) Croissance démographique rapide, classes surchargées Sentiment d'insatisfaction et volonté des parents d'exprimer l'incapacité de l'école à garantir la sécurité des enfants : En République dominicaine, les écoles privées reçoivent des subventions en contrepartie de l'accueil d'élèves issus des familles à bas revenu, lorsque les écoles publiques sont en situation de sureffectifs. [...]
[...] Les professeurs sont dès lors des salariés, il peut leur être imputé la mauvaise réussite d'un élève. Le problème est qu'un enseignement n'est pas en grande partie responsable de l'échec d'un apprenant. En effet, l'éducation prodiguée par l'enseignement ne représente qu'une petite part de tout ce que l'élève sait. Dans ce cas, on ne peut pas le tenir responsable de la totalité des performances, ou des non performances des élèves. Il est impossible de déterminer la valeur ajoutée qu'apporte chaque enseignant. [...]
[...] Faut-il privatiser l'éducation? En 1981, Mitterrand promet une école entièrement publique par le biais de la loi Savary qui naîtra quelques années après. Dès 1984, de grandes manifestations ont lieu de la part des écoles privées et d'un nombre important de parents d'élèves. La privatisation de l'éducation est donc un débat qui existe depuis plusieurs décennies en France, mais aussi au niveau mondial. La privatisation est l'opération consistant à transférer une activité, un établissement ou une entreprise du secteur public au secteur privé. [...]
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