J'ai choisi de rendre compte de l'ouvrage de Joseph Rouzel intitulé Le travail d'éducateur spécialisé car celui-ci traite du travail même de l'éducateur spécialisé, non pas en nous décrivant des journées-types mais en nous expliquant son travail à travers la psychanalyse car cette dernière fonde sa pratique sur la relation et la parole tout comme l'éducation spécialisée selon l'auteur : « Pourquoi la psychanalyse ? Parce que c'est la seule approche épistémologique qui place au centre de la pratique et de la réflexion théorique, le désir du sujet et ses conditions d'émergence dans l'espace social, c'est-à-dire dans la parole et le langage. ».
Pour cela, l'auteur nous donne donc à voir une approche nouvelle du travail d'éducateur spécialisé. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il a rédigé cet ouvrage.
[...] L'éducateur réalise également des projets avec des collaborateurs. Ces projets sont spécifiques à un individu et donc à un problème, les projets individuels (personnalisés) ne peuvent donc pas être utilisés pour plusieurs personnes. Ces différentes thèses émises par l'auteur permettent pour un futur éducateur d'avoir une certaine approche du métier qu'il souhaite exercer et pour ceux qui sont déjà dans ce métier, d'avoir un nouveau point de la vue, une autre méthode, voire une redéfinition de leur propre exercice de la fonction. [...]
[...] Les deux derniers grands sujets qu'aborde l'auteur dans son ouvrage sont l'espace institutionnel et le projet. Le projet se caractérise par une phase d'élaboration suivie d'une phase de réalisation ponctuée et conclue par une phase d'évaluation. Pour l'auteur, faire un projet c'est répondre à plusieurs questions : quoi, quoi, quels constats, pour qui, pour quoi, pourquoi, avec qui, comment, quand, où, que c'est-il passé, que se passera-t-il après ? Le ou les porteurs du projet peuvent être soit une seule personne soit une équipe entière qui s'impliquent dans leur proposition, dans leur projection (p.57). [...]
[...] Le projet va avoir plusieurs objectifs à court et à long terme. Il faut alors que les acteurs du projet se demandent par quelles voient matérielles ces objectifs vont pouvoir se réaliser et ensuite les articuler de façon logique, les objectifs deviennent alors les «moyens que l'on se donne pour arriver aux finalités Les projets ne se faisant pas de façon individuelle, les acteurs du projet ont besoin de partenaires. Il faut alors pouvoir définir la place que tiendra chacun de ces partenaires au sein même du projet et inviter chacun à s'y impliquer réellement. [...]
[...] Cette manière d'agir et de penser de l'éducateur lui permettra non pas de faire des personnes dociles ou de les faire se tenir tranquilles (car cela est impossible), mais ces actes permettront l'avènement du sujet chez chaque personne que rencontrera l'éducateur (p.181). Les éducateurs ont donc à transmettre au quotidien la loi du vivre ensemble (p.116). Joseph Rouzel pense que les éducateurs ont un autre devoir : celui de parole et de dénonciation des conditions inhumaines dans lesquelles sont acculés les démunis, exclus sociaux ou handicapés mentaux et physiques (p.88). [...]
[...] L'auteur formalise ceci sous la notion de "transfert" : la fonction éducative exerce sous transfert, c'est-à-dire dans une rencontre qui ne laisse pas froid, où la part de l'émotion et de l'affectif, les projections d'amour et de haine, entrent en jeu. Il n'y a pas de travail éducatif sans cette dimension opérationnelle du transfert (p.24). Un éducateur ne peut être neutre face à une personne, face à un problème, il entre forcément en jeu des sentiments. Ceux-ci ne sont pas que positifs, c'est-à-dire que l'éducateur ne va pas toujours ou forcément ressentir en sentiment d'amour ou de protection face à la personne ou au problème qu'il a en face de lui. [...]
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