Par sa vision singulière de l'enfant, son humour et un talent unique pour mettre en mots simplement les théories psychanalytiques, Françoise Dolto (1908-1988), "médecin d'éducation", a largement contribué à la modification du statut de l'Enfant dans la société contemporaine. Elle a été une pionnière de la psychanalyse des enfants en France.
Un des principaux apports de Françoise Dolto fut de reconnaître l'enfant, dès son plus jeune âge, comme sujet de lui-même. Elle découvrit qu'une parole adressée à un nourrisson qui ne parle pas encore peut avoir des effets thérapeutiques. C'est pourquoi elle a toujours proposé aux parents de parler à l'enfant de tout ce qui le concerne, de « parler-vrai », dès sa naissance. Car le pire pour un être humain est ce qui reste privé de sens : ce qui n'est pas passé dans le langage.
« Tout est langage » est un ouvrage qui reprend le contenu d'une conférence faite à Grenoble en août 1984 destinée à des psychologues, des médecins ou encore des travailleurs sociaux. Dans la préface écrite par Françoise Dolto il est souligné que ce livre est également adressé à un large public dans le but de tenter de répondre à des questions fondamentales concernant l'éducation des enfants et plus précisément noter l'aspect fondamental du langage dans le rapport aux enfants. Françoise Dolto met en évidence l'importance des paroles dites aux enfants et devant eux. Elle souligne la nécessité de parler à l'enfant dans toutes circonstances, y compris les plus délicates comme la mort, le divorce, l'adoption, le handicap.
[...] Pour conclure brièvement, Françoise Dolto a été précurseur dans le domaine du langage adressé à l'enfant, et j'aimerai intégrer ses propos dans une ligne de conduite professionnelle. Pour moi, exprimer par des mots la vie, c'est la base de tout développement personnel, et la vie c'est parfois des douleurs, des événements qu'on ne comprend pas et auxquels il est utile de mettre des mots dessus, pour évoluer, comprendre, grandir. 1Source: http://www.francoise-dolto.com/index-fr.htm 2Mortifère: qui entraîne la mort 2Psychose: affection psychique grave, dont le malade n'a pas conscience, caractérisée par une désintégration de la personnalité accompagnée de troubles de la perception, du jugement et du raisonnement. [...]
[...] Si les propos de Françoise Dolto datent d'il y a plus de vingt ans, je pense qu'ils sont toujours d'actualité. En effet, dans notre travail avec les enfants, nous insistons beaucoup sur la pédagogie, sur les projets qui peuvent être mis en place pour leur développement moteur, sur l'apprentissage de la collectivité, la solidarité mais finalement nous ne prenons pas assez le temps de parler, à mon goût, du langage approprié. En effet, il nous arrive souvent d'assister, lors de la séparation de l'enfant et de sa mère, à des propos qui leur sont propres mais qui nous paraissent inadaptés voire, à la longue, destructeurs. [...]
[...] Cela va lui permettre »être associé à la famille en tant qu'humain et de réaliser les choses et si ce n'est le cas, de les imager, d'en faire sa propre représentation. Il en va de même pour l'infirmité d'un enfant: lui parler de son handicap dès qu'on l'a repéré lui permet de savoir très tôt comment se faire comprendre et accepter des autres, par d'autres moyens que ceux qui lui manquent. L'enfant accepte sa situation si elle lui est expliquée, décrite, en toute simplicité. Et c'est par cette acceptation qu'il arrivera à évoluer avec les autres, malgré son infirmité. [...]
[...] Entendre, cela ne signifie pas toujours comprendre mais lorsqu'on parle de l'enfant devant lui, celui-ci est à même de comprendre qu'il s'agit de lui dont on parle. Il réagit positivement ou négativement en fonction des propos qu'on tient sur lui. Il en est de même par rapport aux propos qu'on tient de ses parents, appelés personnes structurantes de l'enfant par Françoise Dolto dans ce livre. La différence entre besoin et désir dans l'éducation des enfants Pour Françoise Dolto, il est indispensable de satisfaire les besoins des enfants mais il ne faut pas confondre besoin et désir. [...]
[...] S'il ne veut pas manger c'est qu'il n'en a pas besoin. Le forcer à manger comblerait alors notre désir à nous, parents, travailleurs sociaux ou médecins mais pas celui de l'enfant. Elle ajoute à cela que notre rôle n'est pas de rythmer les besoins d'un enfant mais d'être au service de ses propres rythmes. somme, il faudrait arriver à aider l'enfant à acquérir une autonomie par rapport à lui-même. Ce n'est pas ce que l'enfant absorbe (alimentation) ou produit (continence) c'est-à-dire la satisfaction des besoins qui est importante mais qu'il soit dans une démarche de désir donc de création pour les autres. [...]
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