Système scolaire, sociologie de l’éducation, inégalités sociales de scolarisation, Sociologie de l’éducation, M. Cacouault-Bitaud
Les études sociologiques à propos de l'éducation sont fortement marquées par les enjeux sociopolitiques qui ont influencé le développement de cette institution : réduire les particularismes au moyen d'une instruction commune et généralisée. La volonté politique de répandre l'instruction jusque dans les campagnes, de forger et maintenir « un sentiment national », implique l'organisation d'un corps enseignant dont la formation et les pratiques soient homogènes (au moins vrai pour le primaire).
Chez Durkheim c'est un devoir d'Etat, les citoyens devant acquérir une « suffisante communauté d'idées » pour que la cohésion sociale soit garantie. NB : il étudie le rôle de l'éducation dans la communauté sociale et non les différences entre les enseignés, même s'il n'ignore pas l'influence de l'héritage culturel sur l'avenir professionnel de l'enseigné. L'action éducative limite l'effet de l'hérédité.
[...] bonnes et mauvaises classes : la classe et sa composition jouent un rôle dans la réussite des apprentissages, dans la cristallisation d'attitudes chez les élèves et dans leur socialisation. Pour garder de bons élèves et rassurer les parents des classes moyennes, c'est à dire pour maintenir une certaine mixité sociale (et scolaire) dans les collèges notamment, les chefs d'établissement ont fréquemment recours au regroupement d'élèves dans des classes de niveaux, bien souvent par le biais d'options de langues vivantes (processus de ségrégation internes à l'établissement). [...]
[...] Les familles les plus marginalisées sont méfiantes à l'égard de l'école, elles s'impliquent peu dans la scolarité de l'enfant, ne répondent pas aux sollicitations de l'école, n'envisagent pas d'avenir scolaire précis . Les familles dont la situation est moins dégradées, attendent en revanche, beaucoup de l'école et s'investissent tout en envisageant un avenir scolaire pour leurs enfants. La politique des ZEP insiste sur l'importance de l'implication des familles. les stratégies individuelles : pour les sociologues du courant théorique de l'individualisme méthodologique comme Boudon, les causes des inégalités sociales de scolarisation sont à rechercher auprès des acteurs eux mêmes. [...]
[...] Si les façons de faire, les références culturelles, les conduites attendues restent exactement ce qu'elles ont été, une partie importante du nouveau public éprouve de telles difficultés qu'elle est rapidement éliminée comme inapte. Non seulement le retard, mais l'échec devient un problème social Isambert Jamati l'hétérogénéité des élèves dans un système unifié Des parents d'élèves plus consommateurs (causé par l'ouverture de possibilités de choix) : demande d'efficacité grandissante (succès, palmarès d'établissements par ex.). Diversification des approches en sociologie de l'éducation Années 60-70 : question de la relation école/classe sociale Certains chercheurs remettent en cause les approches des années 60. [...]
[...] Le contexte de scolarisation Les trajectoires scolaires ne sont pas seulement le reflet des niveaux inégaux d'acquisition. A niveau égal, l'élève aura une carrière différente selon qu'il vit à la ville ou à la campagne, selon les ambitions de sa famille mais aussi selon l'opinion de l'instituteur sur ses chances de réussite. l'établissement et ses effets : paradoxalement c'est avec la création du collège unique et l'uniformisation du premier cycle secondaire qu'est apparue, en France, la problématique de l' effet établissement une étude réalisée dans des collèges de l'académie de Dijon a montré que le contexte de scolarisation jouait un rôle dans la modulation des différences sociales initiales de réussite (Duru-Bellat 2002). [...]
[...] Par la suite le processus de démocratisation a stagné au niveau lycée du fait de la multiplication des filières inégalement prestigieuses qui ont permis, en particulier, de conserver le caractère sélectif de l'enseignement général. M. Duru Bellat et A. Kieffer ont montré que, s'il ya eu démocratisation, sa perception est atténuée par la persistances des inégalités d'accès aux différentes filières. Les effets sociaux des politiques volontaristes : le système scolaire français est sans doute devenu moins brutalement sélectif mais l'élimination progressive et la relégation touchent toujours les milieux populaires. [...]
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