R. COUSINET est un pédagogue reconnu du XXe siècle. Il est tout d'abord enseignant et passe des années, auprès de ses élèves, à observer l'enfant libre dans ses jeux, dans sa vie sociale, ce qui fera d'ailleurs l'objet d'une thèse avec DURKHEIM, sociologue. Il devient inspecteur primaire à l'âge de 30 ans.
Il devient rédacteur en chef de L'éducateur moderne, une revue pédagogique qui lui permet d'entrevoir les travaux de ses contemporains DECROLY, MONTESSORI, DEWEY…et il fera partie de ce courant de pédagogues qui lanceront l'éducation nouvelle.
Parmi ses nombreux ouvrages, il publie donc Fais ce que je te dis en 1950, aux éditions du Scarabée. Le sous-titre en est d'ailleurs Conseils pratiques aux mères de famille. On s'attend donc à des conseils très proches du quotidien entre les mères (à l'époque c'est elles qui sont le plus présentes) et leurs enfants : « Je n'ai voulu, par ce petit ouvrage, que vous aider à comprendre vos enfants ». C'est ce titre accrocheur qui m'a donné envie de le lire…
Dans la préface, il s'adresse directement à elles en les interpellant et en leur parlant du quotidien, combien il peut être difficile pour la mère et pour l'enfant de vivre toute la journée ensemble et de ne pas se fatiguer, s'énerver l'un l'autre. Mais en ce qui concerne les jeunes enfants, il leur confirme ce qu'elles savent déjà : que c'est à elles de faire des efforts et de s'adapter à leurs enfants. Dans ce dessein, il explique qu'il va s'adresser à elles mais pas de façon savante car il lui semble que celles qui le liront tiendront plus à êtres aidés qu'instruites, afin de résoudre ces problèmes assez vite.
Il amorce une réponse en disant que « le remède consiste presque toujours à laisser votre petit enfant faire à sa guise » et que, le plus souvent, l'enfant répond à un besoin indispensable pour lui quand il agit de la sorte.
[...] Mais ce rituel justement est un repère, qu'il appelle manie il est important pour l'enfant. Il est de l'ordre de la régularité : il attache le même prix à toutes ces opérations qui, s'enchaînant dans le même ordre, constituent l'opération complète La solution pour les mères est de laisser les enfants mettre de l'ordre pour se sentir en paix et en sécurité Il se sentira d'autant plus en sécurité qu'il retrouvera les mêmes adultes, les évènements se succédant avec la même régularité et les choses toujours à la même place. [...]
[...] Et Cousinet conseille, dès que c'est possible, que l'enfant puisse lâcher la main de sa mère, qu'il puisse aller à sa guise qu'il puisse regarder ce dont son regard a besoin En fait on peut faire un ici un parallèle plus général, c'est à l'adulte à s'adapter à l'enfant bien sûr. Il faut que l'enfant évolue et connaisse le monde et le milieu des adultes car c'est la réalité. Mais il n'a pas tous les outils en main pour appréhender le monde tel quel comme tout adulte est capable (relativement) de le faire. C'est donc à l'adulte de se réguler quand il le faut, sur le rythme de l'enfant. [...]
[...] Je conclurai en disant que ce texte est un apport dans la formation d'EJE. Il reprend les grandes idées de la pédagogie active que j'ai travaillé en cours et sur le terrain, tout en y apportant un autre éclairage. Il confirme mon positionnement, en tant que future EJE, sur les comportements de l'adulte avec les enfants et comment trouver la meilleure façon d'accompagner chacun d'entre eux. Ensuite, il souligne pour moi le poids de la place des parents, premiers éducateurs de l'enfant, dans l'accueil des familles. [...]
[...] Mais ce désir d'instruire de la grand-mère est bien inutile. Déjà l'enfant n'a rien vu et donc n'a rien pas assimilé ce qu'elle lui a dit. Ensuite il semble qu'un enfant pose des questions que s'il porte un intérêt, que si sa curiosité est mise en jeu. De plus, pour le petit enfant, qui construit sa représentation du monde, tout est problème, et il faut qu'il ne soit pas distrait pour qu'il ait chance de trouver, de tous ces problèmes, la solution Pour lui, cette recherche est un plaisir et il ne faut pas l'en priver, il construit une démarche. [...]
[...] ou ne dit rien et est humiliée parce que son enfant lui fait honte. Il affirme que ce qui fatigue les mères avant tout c'est la peine qu'elle se donne pour réprimer cette activité Il faut qu'elle se remette en question car c'est pour l'enfant une attitude naturelle, c'est bon pour lui de découvrir, de toucher, monter, courir, explorer avec son corps. C'est ce qui lui permettra d'avoir une perception harmonieuse de son corps, sans mouvements maladroits, et donc d'acquérir son schéma corporel. [...]
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