Comme son titre l'indique, ce livre s'adresse avant tout à ceux qui exercent le métier de professeur depuis peu, ainsi qu'à tous ceux qui ont le projet de l'exercer un jour. Son titre est explicitement inspiré de la Lettre à un jeune poète de Rainer Maria Rilke.
En guise d'avant propos, Philippe Meirieu nous livre deux enquêtes réalisées en 2004 auprès de professeurs du premier et du second degrés. Ces enquêtes révèlent l'existence d'un malaise chez ces acteurs de l'éducation. La majorité d'entre eux avouent que la réalité du métier d'enseignant ne correspond pas à leurs aspirations .Plus de 60% des professeurs interrogés pensent qu'ils ne réaliseront jamais le projet pour lequel ils se sont engagés. Il semble que c'est ce triste constat qui ait poussé Philippe Meirieu à écrire cette « lettre ».En effet, dans celle-ci Philippe Meirieu s'adresse directement (en utilisant la première et le deuxième personne) à ces professeurs désabusés pour tenter de les convaincre qu'il ne faut pas perdre espoir. Pour autant, son livre n'est pas un recueil de « recettes miracles » ni un traité théorique de pédagogie. Philippe Meirieu s'adresse dans un langage simple et humble à ces jeunes professeurs en leurs faisant partager son expérience et en proposant des pistes de travail qui pourront répondre à leurs interrogations et à leurs doutes. Cette lettre est constituée de sept chapitres qui traitent de sujets qui font souvent débat dans le monde enseignant, comme la discipline ou les pressions sociales sur l'école. Plus encore, tous ces chapitres tentent de lever les ambiguïtés et préjugés qui existent à propos du métier de professeur et qui parasitent le travail de ce dernier. En définitive, c'est un message d'espoir que souhaite faire passer Philippe Meirieu à travers cette « lettre bilan » en montrant qu'être un professeur satisfait de son métier n'est pas incompatible avec les nouvelles valeurs de la société. L'auteur tente de nous convaincre que l'avenir de ce métier n'est pas si obscur que l'on voudrait nous le faire croire et que ce sont justement les professeurs qui « sont l'avenir ».
Ce message d'enthousiasme est prolongé par une série d'entretiens qui constituent l'épilogue de cette lettre .Ces entretiens ont été réalisés par Marie-Christine Le Dû, journaliste à la rédaction de France Inter. Elle a recueilli les témoignages de jeunes professeurs stagiaires « enthousiastes et passionnés » comme autant de preuves que le message de Meirieu n'est pas utopique.
[...] Philippe Meirieu va par la suite définir l'école et mettre en lumière trois valeurs véhiculées par l'institution scolaire. L'Ecole comme institution de la rencontre de l'altérité : L'école incarne pour lui la rupture avec le cadre familial et met en œuvre les valeurs de la collectivité. Meirieu explique que l'école aide l'enfant à grandir dans le sens où il perçoit qu'il n'est pas au centre du monde en accédant à un monde commun L'Ecole comme institution de la recherche de la vérité : A l'école, on apprend qu'il existe des choses pour reprendre l'auteur. [...]
[...] Il ne doit pas voir en cela une restriction de sa liberté, mais au contraire, un moyen de l'obliger à innover. C'est cette démarche qui constitue une manière d'allier contrainte et satisfaction. L'obligation de s'adapter permet au professeur de chercher le moyen le plus efficace pour transmettre et le rapproche un peu plus du moment parfait ou élève et professeur se comprennent. Ainsi, les nombreux dispositifs d'accompagnement individuel ne doivent pas être perçus comme des réponses à la pression sociale qui demande de la progression et des résultats. [...]
[...] Pour Meirieu, toute véritable pédagogie est une pédagogie de projet et il rapproche ainsi les deux sens de discipline. Pour lui, le maintien de l'ordre en classe ne doit pas être dévolu à l'administration ; la discipline est apprentissage de l'Ecole elle-même. 7 Quel que soit notre statut, quelles que soient nos disciplines d'enseignement, nous sommes tous professeurs d'Ecole. Philippe Meirieu se livre dans ce dernier chapitre à une sorte de bilan approfondi des grandes idées qu'il a développées tout au long de son œuvre. [...]
[...] Si on s'intéresse au parcours de Meirieu, il est également contredit par les faits. Ainsi, comme nous l'avons vu dans sa biographie, il a conduit une consultation ministérielle sur l'enseignement en lycée à la fin des années 1990. Fidèle à ses convictions sur la nécessité de l'altérité et du travail de groupe, il s'est par la suite battu pour la mise en place des T.P.E (travaux personnels encadrés) qui consistaient à présenter en groupe, devant un jury de professeurs, un dossier sur un sujet en mêlant plusieurs disciplines. [...]
[...] Il a soutenu une thèse d'Etat es Lettres et Sciences humaines en 1983 et est aujourd'hui professeur des universités en sciences de l'éducation. Parmi ses engagements militants et professionnels, il fut responsable pédagogique d'un collège expérimental de 1976 à 1986, rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques de 1980 à 1986, formateur d'enseignants et directeur de l'Institut des sciences et pratiques d'éducation et de formation (ISPEF) de l'université LUMIERE-Lyon 2. Après le vote de la loi d'orientation de 1989, impulsée par Lionel Jospin, il participa à la création des Instituts universitaires de formation des maîtres et à celle du Conseil national des programmes. [...]
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