éducation comparée, comparaison internationale
Certains pays comme la Nouvelle Zélande ou l'Angleterre ont réussi à transformer rapidement l'organisation des pouvoirs en éducation. En France, ce passage est plus lent et semble plus difficile à opérer. Faut-il pour autant interpréter cette 'résistance à la décentralisation' comme une exception française ? Nathalie Mons, pour répondre à cette question nous propose dans un premier temps de dresser un rapide portrait des évolutions institutionnelles, en matière d'organisation des pouvoirs en éducation, dans un second temps, elle comparera les caractéristiques de la décentralisation à la française avec ce qui s'est mis en place dans d'autres pays de l'OCDE.
[...] En matière d'équipement, les collectivités territoriales se sont vues dans l'obligation d'assumer pleinement leurs responsabilités. Le champ péri éducatif a largement été développé. Le mouvement de transfert des compétences s'est poursuivi avec la réforme de 2004. il s'est principalement concentré sur l'entretien des équipements et donc sur le recrutement des personnels effectuant cet entretien. Ce sont principalement des projets périscolaires qui se sont développés. Il est cependant remarquable que les collectivités territoriales manifestent de plus en plus le désir d'avoir une part active dans les différentes actions éducatives. [...]
[...] Les choix politiques en matière de répartition des pouvoirs ne sont pas neutres L'étude de Nathalie Mons permet d'établir un lien réel entre les réformes institutionnelles touchant au mode de gouvernance et l'efficacité des systèmes éducatifs. Organisation des pouvoirs et efficacité des systèmes éducatifs Mais l'étude de Nathalie Mons permet également d'établir la nécessité d'un pilotage fort de la part de l'Etat. Ainsi donner plus de pouvoirs localement doit, si on veut que cela soit efficace, être accompagné d'une véritable démarche pédagogique de la part de l'Etat visant à responsabiliser les acteurs locaux de manière progressive. [...]
[...] La France fait donc partie du modèle dominant et semble même s'imposer comme modèle pour les autres pays. Les écoles interviennent de plus en plus dans le recrutement des enseignants Sur ce point, le fonctionnement français est minoritaire. Seul un quart des pays de l'OCDE fonctionne encore de cette manière, pour les autres, la part des autorités est croissante. La fonction d'enseignant reste cependant conditionnée par la possession d'un certain niveau d'études. Dans plus d'un tiers des pays, ce sont les écoles elles-mêmes qui effectuent ce recrutement. [...]
[...] La recherche empirique ne légitime pas à ce jour les réformes de décentralisation Les recherches portant sur les effets des réformes de décentralisation sont peu nombreuses et présentent des conclusions discordantes. Décentralisation et efficacité des systèmes éducatifs : des résultats contradictoires Certaines études ont montré des liens positifs, cependant, l'impact de la décentralisation n'est pas identique partout et dépend largement des réalités locales. C'est particulièrement l'autonomie scolaire qui est en lien avec les résultats positifs. D'autres études montrent au contraire l'absence d'impact, il n'y a donc pas d'automatisme. [...]
[...] Cependant, l'absence de culture régionaliste ralentit fortement les tentatives de décentralisation des systèmes éducatifs. Le modèle de la ‘décentralisation collaborative' Les pays scandinaves sont emblématiques de ce modèle de décentralisation. L'Etat central conserve un rôle important, cependant les pouvoirs locaux interviennent sur tous les domaines de compétences de l'Etat. Les pouvoirs locaux ont donc des pouvoirs de décisions dans tous les domaines, ils participent par exemple à la définition des activités pédagogiques. L'Etat demeure cependant à encadrer ces activités en définissant les disciplines obligatoires, en gérant les ressources humaines. [...]
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