Qu'est-ce que lire ? Quand et comment apprenons-nous à lire en France et à l'étranger ? Quelles contraintes et difficultés sont rencontrées par les enseignants ou les enfants durant l'apprentissage ? Quelle attitude adopter pour y remédier ? Ce sont ces questions entre autres auxquelles l'INRP a voulu répondre dans le séminaire et le dossier « Méthodes de lecture et difficultés d'apprentissage : les échanges entre recherche, médiatisation et formation », ciblant ses travaux sur les enfants de 5 à 8 ans.
On pourrait naïvement réduire la lecture à l'acte de déchiffrage alors qu'il s'agit d'une activité bien plus complexe. Selon différentes sources (l'Observatoire de la lecture, PISA, l'OCDE…), lire, c'est non seulement identifier les mots écrits mais aussi traiter leur sens afin de comprendre des textes, d'utiliser l'information écrite, de réfléchir et d'étendre ses connaissances et capacités. De là naissent toutes les interrogations sur les voies d'apprentissage et les outils adaptés aux futurs lecteurs.
[...] Aux Etats-Unis, l'objectif officiel est l'acquisition de la lecture à 8 ans. Plusieurs programmes sont validés par la recherche scientifique et chacun a ses points forts selon les cas : enfants dits sans risques, enfants à risques, enfants issus de milieux très défavorisés, enfants peu autonomes Les programmes américains Reading First, DISTAR, SRA, ECRI, OC, CRSP sont différentes méthodes de lecture, et autant de solutions aux difficultés éprouvées par les enfants lors de l'apprentissage. Mais qu'appelle-t-on une méthode de lecture? [...]
[...] Selon les résultats d'une étude du DEST en Australie, peu importe la méthode, il faut cibler la lecture en quatre points principaux : la relation graphies/phonies, l'identification et la manipulation des sons oralement, la compréhension des mots nouveaux, la compréhension du texte lu. Outre cela, il faut surtout préparer, guider et former continuellement les enseignants. Aussi, les évaluations sont des outils de première importance pour assurer un suivi individualisé et régulier, ainsi qu'une relation avec les parents, essentielle pour l'enfant. En effet, le développement des capacités de lecture des enfants dépend grandement de l'implication des parents (les activités diverses autour de la lecture en famille s'avèrent être très efficaces pour améliorer le niveau de l'enfant). [...]
[...] On peut encore citer la méthode gestuelle qui lie des gestes aux associations lettres-sons et à leurs combinaisons en syllabes et mots, mais qui reste peu répandue. Les enquêtes prouvent que si la méthode syllabique n'est pas du tout utilisée ou de manière non systématique les enfants accumulent d'importantes lacunes difficilement surmontables en ce qui concerne la compréhension et l'épellation. De plus les effets de la méthode du déchiffrage perdurent et assurent des acquis minimaux. Enfin, comme la méthode globale utilisée seule n'apparaît pas comme la meilleure méthode selon les enquêtes, la méthode dite mixte reprend des procédés de chacune des méthodes précédentes : le point de départ est le texte, ou la phrase, qui permet aux enfants de formuler des hypothèses de sens (voie idéovisuelle). [...]
[...] Ensuite, les neurosciences soulignent le fait qu'il y a des périodes plus propices pour certains apprentissages et qu'il pourrait être judicieux de les faire coïncider, surtout à l'école maternelle, pour faciliter la découverte de la lecture. Aussi, comme la littéracie se construit dans le cerveau de façon graduelle, instaurer des pratiques avec l'écrit permet de mettre en place les circuits neuronaux capables de développer les aptitudes de lecture. Les neuroscientifiques concluent que l'approche sémantique et l'approche phonologique sont toutes deux nécessaires pour apprendre à lire car tout fonctionne de manière bidirectionnelle. [...]
[...] Il faut aussi ajouter que les jeunes enfants appréhendent mieux le réel avec le toucher qu'avec la vue. Le toucher actif les aide à éviter les erreurs perceptives, par exemple entre la lettre p et la lettre q qui nécessitent des activités motrices bien différentes. Ajouter à la représentation visuelle l'activité haptique donne par conséquent une meilleure connaissance et mémorisation des lettres. Comment mettre en place la méthode ? Il faut organiser des séances en petits groupes d'enfants, de façon régulière et intensive. [...]
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