Les institutions actuelles sont de plus en plus contestées, voire évaluées. Elles doivent à présent justifier la ou les finalités de leurs actions et l'utilisation des moyens qui leurs sont accordés. C'est au Colloque d'Amiens en 1968 que l'on reconnaît l'établissement comme un l'élément central pour analyser le fonctionnement et penser la transformation de l'organisation scolaire. Deux commissions se sont penchées pour imaginer un nouveau type d'organisation interne pour les établissements, et proposer de nouveaux modes de relation avec les autres structures de l'État. A cette époque plusieurs idées nouvelles émergeaient déjà : l'accroissement des pouvoirs de l'établissement, une recherche d'une organisation moins fragmentée et plus cohérente, une ouverture plus large sur la société, et une nécessité de plus en plus grande de planifier et programmer des évolutions. On accuse l'école de suivre les projets et non plus de les faire apparaître (...). Le projet d'établissement (notion apparue dans un rapport ministériel de L. Soubré en 1982 consacré à la décentralisation et la démocratisation des institutions scolaires) exprime la politique que l'établissement entend suivre sur une période moyenne de 3 à 5 ans (...). Le but du projet d'établissement est de demander aux établissements de trouver par eux-mêmes les méthodes les mieux adaptées localement à une prise en charge de la diversité des élèves. Il a été critiqué par quatre thèses principales : comme étant une technique managériale, venue des entreprises, comme imprégné d'idéalisme chrétien, comme renforçant les inégalités sociales déjà présentes à l'école, et comme un moyen de réaccords locaux au nom d'un bien commun local.
[...] A cela s'ajoutent un suivi et une aide technique pour la communication, la formation et l'animation des établissements. La gestion des personnels apparaît comme un fardeau dont les collectivités locales semblent peu soucieuses de s'encombrer, bien que le niveau et la nature de cette gestion soient en débat. La création des IUFM peut apparaître comme un pas vers un recrutement déconcentré des professeurs au niveau académique. Il est à noter qu'en 1990, le financement des collectivités ne représentait encore que le de celui de l'État. [...]
[...] L'accroissement des distances culturelles entre les élèves et les profs est- il une des causes de l'échec scolaire, ou à l'inverse un effet d'entraînement vers les modes de pensées et de comportements plus en osmose avec la société ? Antoinette Ashworth hésite. L'organisation du travail L'organisation pédagogique traditionnelle apparaît fondée sur le modèle Taylorien-fordiste, c'est-à-dire une séparation totale entre ceux qui conçoivent et ceux qui exécutent. De plus le travail est fondé sur la parcellisation des taches. Ainsi, pour Patrick Rayou, le lycée est "un univers totalement industriel". [...]
[...] Mais les projets d'établissement sont encore assez souvent des juxtapositions de projets pédagogiques. Le décalage entre les écrits et les faits est encore important. Le fonctionnement réel des établissements scolaires De l'observation du réel à la construction d'un concept de projet Il existe 4 niveaux reconnus comme référentiels d'étude : la classe, l'établissement, les services académiques, l'administration centrale du ministère. C'est au Colloque d'Amiens, puis dans le rapport Joxe que l'établissement scolaire apparaît comme étant le référentiel le plus pertinent. [...]
[...] Le travail y est alors dépersonnalisé, inachevé et dépourvu de participation. La production accélérée de savoir L'organisation est centralisée autour de la conception des programmes : ils permettent de garantir une certaine permanence et une continuité dans les traditions, et à l'inspection générale de contrôler des normes pédagogiques. De plus, comme l'organisation pyramidale n'est pas conçue pour faire remonter les inadaptations ou les décalages, le système reste figé, on parle alors de stratification ou sédimentation. La formation des adultes et l'instrumentation pédagogique Le domaine de la formation des adultes, ou formation continue, la concurrence est plus forte (sur stagiaires en 1988 seuls ont été formés par l'éducation nationale). [...]
[...] On glisse alors de l'effet d'établissement à des politiques d'orientation donc à des politiques d'établissement, voire de véritables stratégies. Il faut pourtant remarquer que les lycées pourraient, en excluant moins et en faisant moins redoubler, mener un plus grand nombre d'élèves à obtenir le baccalauréat et à moindre coût pour la collectivité. Enfin un grand nombre d'enquêtes apparaissent durant les années 80 pour dénoncer le déterminisme social tout n'est plus joué d'avance. L'établissement scolaire joue un rôle important dans la manière dont l'influence du paramètre socioculturel peut être accentuée ou, au contraire gommée. [...]
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