Au début du XIXe siècle, avec la révolution industrielle de nouveaux lieux d'accueil pour les jeunes enfants se mettent en place. En ce début de siècle c'est la bienfaisance privée qui se charge des premières fondations à Paris, l'éducation de la première enfance ne devient que tardivement une véritable préoccupation des pouvoirs publics. Ainsi, Madame de Pastoret ouvre la première salle d'essai en avril 1826 qui remporte un succès. Dans le même temps le maire du 12e arrondissement Denis Cochin installe une salle d'asile, rue des Martyrs, avec l'aide de Madame Millet. Les salles d'asile aussi appelées salles d'hospitalité se multiplièrent partout en Europe, s'inspirant souvent du modèle parisien instauré par Cochin. En 1826 il n'existait qu'une seule d'asile à Paris il y en avait 19 en 1836. Pour l'ensemble de la France en 1837 il y avait officiellement 800 salles regroupant 23000 enfants.
L'extrait que nous avons ici est tiré de l'ouvrage intitulé L'invention du jeune enfant au 19e siècle, De la salle d'asile à l'école maternelle. Cet ouvrage a été rédigé en 1997 par Jean-Noël Luc, historien français spécialiste d'histoire de l'éducation. Il est aussi professeur à l'université Paris IV et l'auteur d'articles consacrés à l'histoire de la Gendarmerie.
Dans cet extrait l'auteur s'attarde sur les raisons de la création d'un tel type d'établissement destiné aux jeunes enfants, la salle d'asile. Puis montre les résistances que rencontre de la salle d'asile de par sa nature située entre le foyer de rechange et la première école. Ainsi on peut se demander dans quel but ces salles d'asile furent elles créées. Mais surtout quel statut et quel rôle jouent-elles dans la prise en charge de la petite enfance ?
[...] L'œuvre des salles d'asile participe à un vaste projet de réforme sociale dont les ambitions sont immenses. Tout d'abord, il s'agit de diminuer les dépenses publiques, maîtriser l'indigence à sa source (l.6). Pour les fondateurs philanthropiques des salles d'asile, hommes éclairés et économes, c'est en organisant la garde des enfants pauvres qu'on pourra s'attaquer au paupérisme. En effet, cela permettra de libérer de la main-d'œuvre féminine, une force de travail (l.10) qui se trouve être moins cher : les promoteurs de la salle d'asile veulent les réintégrer dans les circuits productifs (l.9). [...]
[...] Ainsi, on peut se demander dans quel but ces salles d'asile furent-elles créées. Mais surtout quel statut et quel rôle jouent-elles dans la prise en charge de la petite enfance ? Nous allons voir dans un premier temps l'origine des salles d'asile, des circonstances économiques et sociales de l'époque qui ont pu favoriser leur création aux modèles dont se sont inspirés les fondateurs. Puis dans une deuxième partie, nous verrons en quoi la salle d'asile se situe au croisement de l'école et du foyer par l'ambition éducative qui y règne, mais qui doit faire face. [...]
[...] Dans le même temps, le maire du 12e arrondissement Denis Cochin installe une salle d'asile, rue des Martyrs, avec l'aide de Madame Millet. Les salles d'asile aussi appelées salles d'hospitalité se multiplièrent partout en Europe, s'inspirant souvent du modèle parisien instauré par Cochin. En 1826 il n'existait qu'une seule d'asile à Paris il y en avait 19 en 1836. Pour l'ensemble de la France en 1837 il y avait officiellement 800 salles regroupant 23000 enfants. L'extrait que nous avons ici est tiré de l'ouvrage intitulé L'invention du jeune enfant au 19e siècle, De la salle d'asile à l'école maternelle. [...]
[...] Cependant dans sa circulaire de 1833 le ministre de l'instruction publique, Guizot, nomma les salles d'asile les écoles les plus élémentaires de toutes et les instructions de1836 les appelaient premières écoles. D'autre part, il se trouve que très vite dans les salles d'asile on ne se contentait pas de surveiller les enfants, mais au contraire une sommaire instruction, une instruction profane (l.15) y était faite. C'est à Cochin que l'on doit d'avoir commencé un programme d'enseignement qui est en fait un programme d'enseignement scolaire en miniature qui juxtapose des enseignements empruntés à l'enseignement des filles et à celui des garçons. [...]
[...] D'après la tradition chrétienne, l'éducation religieuse des jeunes générations est un devoir pour les familles, l'Eglise et la société. Ainsi, à l'inverse de l'instruction profane, personne ne remet en cause l'instruction religieuse qui est faite dans les salles d'asile. Au-delà de l'instruction, la salle d'asile se donne une ambition éducative (l.21). Cela passe tout d'abord par la construction de la moralité, pour Cochin toutes les activités de l'asile n'ont pour valeur que d'habituer les enfants à se comporter de manière honnête, décente et chrétienne. [...]
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