Dans le cadre de la préparation à la réalisation d'un mémoire de recherche portant sur l'implication des parents dans la scolarité de leurs enfants dans les milieux défavorisés, j'ai été amenée à étudier l'ouvrage Sociologie de l'école de Marie Duru-Bellat et Agnès Van Zanten. Le chapitre 8 du livre, Les pratiques éducatives des familles, a été particulièrement intéressant et riche en informations, apportant une approche sociologique de l'implication des parents, selon leurs profils (milieux socioculturels d'origine, immigrés ou non, composition de la famille - parents mariés/séparés, enfants de sexe féminin/masculin, etc. - ou encore rapport à l'école), dans l'éducation scolaire de leurs enfants. Nous aborderons dans cette fiche de lecture les différents thèmes de ce chapitre.
S'appuyant sur de nombreuses sources bibliographiques, des études et des statistiques, les auteurs abordent trois thèmes principaux, que nous étudierons respectivement : tout d'abord, l'intervention des parents dans les choix de l'école, leur rôle et la prise en compte de leur avis dans la politique éducative et les décisions concernant l'école est décrite en partant des deux points de vues, parents et enseignants ; ensuite, un portrait des parents des milieux défavorisés apporte des explications quant au manque d'implication dans la scolarité de leurs enfants qui leur est parfois reproché, prenant en compte tous les facteurs et barrières liés aux différences culturelles ; enfin, nous verrons que l'ouvrage fait un lien entre l'implication des parents et la réussite scolaire des enfants.
[...] Or, l'école privilégie une culture qui invite l'enfant à s'interroger, à tester, à trouver lui-même des hypothèses. Les enfants des milieux défavorisés n'y étant pas habitués par leur culture familiale, ils ont plus de difficulté à répondre aux attentes de l'école. Parents immigrés : la barrière des différences culturelles. On trouve dans la plupart des milieux défavorisés une population immigrée relativement importante par rapport aux autres milieux. Les parents qui immigrent en France ne maîtrisent pas toujours la langue française, ce qui, très souvent, diminue leurs possibilités d'implication, notamment lorsque l'enfant apprend 4 à lire. [...]
[...] L'implication des parents en milieux défavorisés est moins importante que dans les autres milieux. Les associations de parents d'élèves peinent à recruter des adhérents et semblent peu écoutées par l'équipe éducative lorsqu'il s'agit de décisions concernant l'école d'une façon générale. Par ailleurs, une absence de 5 culture scolaire chez les familles entraîne des difficultés chez les enfants, qui doivent jongler entre la culture familiale et celle de l'école. Les parents ne sont pas toujours conscients de ce que l'on attend d'eux, ou ne se sentent pas capables d'être aussi impliqués que ce qu'on leur demande, souvent en raison d'un parcours scolaire fastidieux ou parce qu'ils ne maîtrisent pas bien le français ou les disciplines enseignées en classe. [...]
[...] Les auteurs, Marie Duru-Bellat et Agnès Van Zanten, sont toutes les deux sociologues. Marie DuruBellat est également professeur de sciences de l'éducation à l'université de Bourgogne ainsi qu'à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et chercheur à l'Observatoire Sociologique du Changement et à l'Institut de Recherche en Education (IREDU). Auteur de nombreux ouvrages dont Education and Equity : International Perspectives on Theory and Policy volumes), dirigé avec R.Teese et S.Lamb et publié chez Dordrecht, Springer en 2007 ; L'école des filles. [...]
[...] Pour s'impliquer dans la scolarité de leurs enfants comme le souhaiteraient les professeurs, ces parents doivent donc faire le travail d'intégrer la culture scolaire et celui de la transmettre à leurs enfants. Or, adulte, nous sommes beaucoup moins “adaptables” que les enfants et ce travail peut se révéler long et laborieux. Enfin, nous pouvons noter que beaucoup de parents immigrés se persuadent qu'ils ne sont pas capables d'aider leurs enfants, et ceux dès le CP, en raison de leur parcours scolaire très différent du parcours habituel français, voire chaotique ou même inexistant. [...]
[...] Enfin, nous pouvons noter que les parents adhérant à une association de parents d'élèves ont très souvent un rapport à l'école positif, ont fait des études et intégré la culture scolaire, d'où une implication moins forte dans les milieux défavorisés où vivent majoritairement des personnes immigrées ou ayant arrêté les études très tôt. Comment l'implication des parents dans la vie scolaire est - elle organisée ? Si l'école manifeste une réelle volonté à collaborer avec les parents dans leur travail d'éducateurs, les rapports entre familles et enseignants ne sont pas toujours simples. [...]
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