Enseignant à l'université Paris VIII à Saint- Denis, Docteur en Lettres et Sciences Humaines et Sciences de l'Education, Gilles Boudinet est l'auteur de recherches sur l'éducation, l'esthétique, le « rapport au savoir », la pédagogie de la musique, le rôle des langages artistiques et les pratiques des jeunes en termes de médiation culturelle. C'est ce dernier aspect en particulier qui est abordé dans l'ouvrage choisi intitulé, Pratiques Tag, Vers la proposition d'une « transe-culture », paru à l'édition L'Harmattan en 2001. Sa réflexion s'appuie sur différents auteurs tels que F. Nietzsche, R. Barthes, B. Charlot, J. Beillerot…
L'initiative de ce livre provient des différentes promenades que l'auteur a pu faire dans sa ville, Saint-Leu-la- Forêt ou il a pu constater le développement de tags à travers son quartier. Il a ainsi pu recenser plus de 900 tags et plus de 170 signatures différentes lors de ses deux recensements qui ont eu lieu en décembre 1997 et mars 1998. Il a par la suite mené une enquête avec dix entretiens et trente questionnaires. Il est donc important de souligner que son étude ne s'appuie pas sur un échantillon représentatif mais a plutôt un rôle d'indicateur. Il a ainsi adopté une démarche ethnographique pour écrire ce livre. Il s'interroge sur le sens de cette pratique et en vient à se demander si de tels actes perçus comme faisant partie d'un rite de passage permettant aux jeunes de s'en sortir ou si au contraire cela ne conduit pas à une mise en marge de la société. Ainsi, l'ouvrage s'articule autour de deux principaux axes : tout d'abord, la présentation du tageur et l'analyse d'un ensemble de traces recensées. La seconde partie tend à explorer les enjeux culturels de ces pratiques pour aboutir à la proposition finale d'une « transe-culture ».
[...] La seconde partie tend à explorer les enjeux culturels de ces pratiques pour aboutir à la proposition finale d'une transe-culture II. Compte-rendu de l'ouvrage Commençons par un bref rappel historique du phénomène tag Celui-ci s'inscrit dans la culture hip-hop, qui a vu le jour dans les ghettos des Etats-Unis dans les années 1970 (dans une situation sociale et économique très difficile). Elle est principalement fondée sur le fait de dire du rap to rap signifiant bavarder en anglais). La culture hip-hop recouvre trois modes d'expression : musical avec le rap, chorégraphique avec le break-dance et enfin graphique avec le tag. [...]
[...] Cet ouvrage, très bien découpé, permet d'avoir une compréhension et une réflexion progressives de cette pratique et plus en général des autres cultures. Cela m'a fait faire un retour en arrière sur la crise des banlieues que nous avons connue lors de l'automne dernier. En effet, le tag représente un mode d'expression pour ces jeunes, ils font ressortir leurs sentiments à travers cette pratique. Les difficultés à un accès égal au logement, à l'école, à l'emploi, à la santé, à la culture etc . font que les jeunes se regroupent. [...]
[...] Il a ainsi adopté une démarche ethnographique pour écrire ce livre. Il s'interroge sur le sens de cette pratique et en vient à se demander si de tels actes perçus comme faisant partie d'un rite de passage permettant aux jeunes de s'en sortir ou si au contraire cela ne conduit pas à une mise en marge de la société. Ainsi, l'ouvrage s'articule autour de deux principaux axes : tout d'abord, la présentation du tageur et l'analyse d'un ensemble de traces recensées. [...]
[...] Ainsi, d'autres cultures peuvent entrer en conflit avec la culture dominante et devenir des contre-cultures. Cependant des groupes affichant leur volonté contre- culturelle peuvent être récupérés comme cela est le cas pour la culture hip- hop. Le break dance est devenue une danse très appréciée et reconnue, de très grandes marques ont utilisé le tag dans leurs publicités, certains magasins ont recours à ce type de dessins pour leurs stores ou devantures de magasins . Dans ce cas là, les particularités de la culture hip-hop s'intègrent à la culture dominante, ce qui montre que celle n'est pas figée, mais en transformation permanente, même si, en son sein, des groupes résistent. [...]
[...] Pour ce philosophe et anthropologue du XXème siècle, il y a toujours un ordre dans le désordre. Aux yeux des tageurs, leur pratique est liée à un loisir, un mode d'expression et à un art par la beauté des lettres et des dessins et ou là principale valeur mise en avant est le métissage, c'est-à-dire le mélange des groupes, des jeunes originaires de tous milieux sociaux. Cela peut être mis en relief avec les inégalités de chance qui existent et persistent dans le milieu scolaire. [...]
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