Les querelles entre les parents et l'école ne cessent d'alimenter les remises en cause de l'institution scolaire. L'école républicaine est alors devenue un mythe. La massification a changé les règles du jeu. Les familles sont désormais inégales face à un système scolaire transformé en « marché » au détriment des classes populaires. Pour demeurer républicain, faut-il alors introduire des mécanismes inégalitaires pour produire plus d'égalité ? L'éducation des enfants est partagée entre celle donnée par les parents et l'instruction de l'école, la frontière restant très mince. Pour chacun des deux il est difficile de remplir sa tâche. « C'est la faute aux parents », expression bien malheureuse qui exprime la non adéquation des familles avec l'image des enseignants eux mêmes. Toutefois, que les parents des classes populaires soient victimes des médias ou coupables de désintéressement scolaire, l'école ne se tient jamais pour responsable de l'échec. L'âge d'or dont parlent certains enseignants n'a jamais existé que dans les livres. Sans compter les parents trop capables jugés comme des rivaux.
[...] Sans compter les parents trop capables jugés comme des rivaux. Entre la confiance et la peur : Malgré tout, chacun est attaché à cette école républicaine, sa vertu essentielle étant la justice. Mais les enseignants ne font plus partie des quartiers, ils n'ont plus la connivence qu'avait le maître d'école. De plus les parents sont méfiants : s'entendre dire l'échec de son enfant fait perdre l'honorabilité à toute une famille, sans compter que ces parents sont tous issus de l'école de masse, et ont donc rencontré l'échec scolaire. [...]
[...] La démission parentale n'est qu'un mythe. Elle prend tantôt la forme de dépassement (comme le sont les enseignants avec ces enfants), tantôt de conflit de loyauté face à l'apprentissage (transfuge de culture pour les immigrés). De plus le communautarisme a toujours existé (polonais, italiens ) mais l'école républicaine assurait une intégration politico- culturelle, alors qu'à présent l'intégration c'est d'abord l'insertion professionnelle. La question du sens (du vivre ensemble, de la vie) est alors occultée. Autrefois, les enfants arrivaient pré-élèves alors qu'à présent les parents envoient à l'école des enfants matériaux bruts D'où le sentiment de démission qu'ont les enseignants. [...]
[...] A la lumière de l'histoire, François de Singly, Bernard Charlot et Philippe Meirieu soulignent les nouvelles attentes et attitudes des parents et des élèves. Ils désignent de nouveaux contrats possibles dans lesquels un nécessaire décalage des rôles et des objectifs serait accepté. La mobilisation familiale pour le capital scolaire François de Singly L'école a mis à bas la famille traditionnelle. Auparavant, à l'âge de 7ans les enfants étaient envoyés dans une famille noble pour parfaire leur éducation. Depuis la création de l'école, l'enfant reste auprès de sa famille. [...]
[...] Ne devrait-on pas pour combler les inégalités donner plus à ceux qui ont moins ? Si l'école doit être un sanctuaire, elle ne doit pas être une forteresse, véritable enclave coloniale dans certains quartiers. Il reste un problème majeur : le statut de l'élève qui est un adolescent ? L'école pour répondre à ces enjeux doit apprendre à parler avec Tous les parents, tels qu'ils sont. De l'intérêt personnel à l'action collective : depuis la loi Savary les parents d'élèves ne sont plus cantonnés aux remarques matérielles. [...]
[...] Or les enseignants souhaitent s'occuper du relationnel et que la famille soit autoritaire Malentendu ! Les familles ne sont pas démissionnaires car elles inculquent la croyance en l'école, mais démissionnaires car refusent de jouer le rôle de professeur à la maison ou le père autoritaire, qui n'est pas non plus valorisé par les enseignants En fait le problème se situe davantage dans la structuration du savoir et des apprentissages au sein de la famille, et non pas des apprentissages eux-mêmes. [...]
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