Pour un enseignant, un élève difficile est un élève qui perturbe la classe parce qu'il est agité, parce qu'il conteste, provoque, est agressif. Ce peut être également un élève qui refuse de travailler. Une classe difficile est une classe bavarde, qui refuse de travailler, qui est passive, apathique.
Les auteurs nous montrent que la crise sociale, crise de l'emploi, instabilité des liens familiaux, et de manières générales, la crise des valeurs peut être à l'origine de problèmes de comportement.
Par ailleurs, l'adolescence se traduit par des transformations profondes sur le plan physique, psychique, social. Les relations aux parents se modifient et sont tiraillées entre deux besoins contradictoires : le besoin de dépendance (besoin affectif) et le besoin de séparation (qui s'accompagne de la contestation des valeurs parentales). La relation à l'enseignant se caractérise par l'identification (l'adolescent cherche d'autres références adultes que les références parentales..), et la projection (l'adolescent projette les conflits qu'il vit avec ses parents sur l'enseignant, l'enseignant est alors considéré comme surface et projection.)
Le vécu scolaire est souvent source de frustration. L'enseignement n'est pas assez adapté, pas assez ouvert sur le monde extérieur, la sélection est permanente, la parole des adolescents n'est pas prise en compte, les adolescents finissent par intérioriser le sentiment d'être méprisé par l'institution.
Face à cela, face aux violences perçues, ressenties, par les adolescents, trois réactions sont possibles : la fuite (elle se traduit par exemple par une passivité en classe, par l'absentéisme, l'abandon des études) ; l'agressivité (contestation, menace, provocation, pouvant aller jusqu'au passage à l'acte, l'agression) ; la soumission (soumission au système au mépris de son propre développement personnel).
[...] La façon dont l'enseignant regarde ses élèves est déterminante non seulement de son comportement mais aussi de ses performances (effet Pygmalion). L'enseignant s'identifie plus facilement à l'élève qui réussit. Si l'écart est trop grand entre l'élève qu'il a en face de lui et l'élève qu'il a lui- même été, il y a risque d'incompréhension voire de rejet. Par ailleurs, la relation qu'un enseignant entretient avec un élève peut réactiver ses propres conflits infantiles. Dans la relation éducative, un certain nombre de désirs contradictoires sont en présence : désir d'exercer un pouvoir, de se poser comme modèle ; désir d'être reconnu et aimé par ses élèves ; désir de nourrir abondamment ses élèves. [...]
[...] Cette dynamique va permettre à l'élève de restaurer la manière dont il se perçoit, ce qui peut enclencher un processus de changement. Accueillir et constituer le groupe classe c'est : prévoir un temps suffisant en début d'année pour apprendre à se connaître et élaborer des projets ; crée des situations favorisant les situations de communication entre les élèves ; définir ensemble ce qu'est une ambiance agréable de classe pour constituer les valeurs communes du groupe. Il est nécessaire de mettre en place un cadre, d'élaborer des règles pour sécuriser les élèves ; leur permettre de se structurer grâce à des adultes qui donnent des repères, qui posent des limites ; socialiser, c'est-à-dire apprendre à vivre ensemble dans des relations de respect mutuel, excluant la violence. [...]
[...] "Elèves difficiles profs en difficulté", de Marie-Thérèse Auger et Christiane Boucharlat (2004) élèves difficiles, profs en difficultés, une réalité complexe Chapitre 1 : qu'est-ce qu'un élève difficile, une classe difficile ? Pour un enseignant, un élève difficile est un élève qui perturbe la classe parce qu'il est agité, parce qu'il conteste, provoque, est agressif. Ce peut être également un élève qui refuse de travailler. Une classe difficile est une classe bavarde, qui refuse de travailler, qui est passive, apathique. Chapitre 2 : l'élève difficile pourquoi ? [...]
[...] L'enseignement n'est pas assez adapté, pas assez ouvert sur le monde extérieur, la sélection est permanente, la parole des adolescents n'est pas prise en compte, les adolescents finissent par intérioriser le sentiment d'être méprisé par l'institution. Face à cela, face aux violences perçues, ressenties, par les adolescents, trois réactions sont possibles : la fuite (elle se traduit par exemple par une passivité en classe, par l'absentéisme, l'abandon des études) ; l'agressivité (contestation, menace, provocation, pouvant aller jusqu'au passage à l'acte, l'agression) ; la soumission (soumission au système au mépris de son développement personnel). Chapitre 3 : la classe difficile, pourquoi ? [...]
[...] Pour les élèves difficiles il peut être bénéfique de faire intervenir d'autres professionnels. Bibliographie conseillée par les auteurs Psychologie de l'enfant et de l'adolescent DOLTO F. La cause des enfants ; Paris Laffont ; 1985 Idem, La cause des adolescents ; Paris ; Laffont ; 1988 Idem, Paroles pour adolescents ou le complexe du homard ; Pari ; Hatier ; 1990 Les élèves DUBET F. Les lycées, Paris ; seuil ; 1988 Le groupe classe, le fonctionnement des groupes Cahiers pédagogiques, Classes difficiles, classes impossibles Nº Idem, La communication dans la classe Nº L'enseignant ESTEVE J FRACCHIA malaise des enseignants”, Revue française de Pédagogie, Nº La relation éducative DEBARBIEUX La violence dans la classe, Paris, ESF IMBERT Médiations, institutions et loi dans la classe, Paris, ESF WIEL G. [...]
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