Cet ouvrage ne prétend pas apporter une solution miracle au problème de la violence scolaire. Il présente les résultats des recherches menées dans un but de vulgarisation auprès des acteurs des institutions participant à la prévention de la violence à l'école, mais aussi avec l'intention de permettre d'inspirer et d'ajuster des mesures permettant de réduire, d'endiguer la violence scolaire. Il est difficile de rédiger la synthèse de 16 textes rendant compte des résultats des recherches de 16 équipes sur des sujets se complétant, se recoupant parfois ou abordant la question par des angles différents. Toutefois, certaines grandes lignes peuvent être dégagées : un état des lieux sur la violence telle qu'elle est vécue au quotidien, ses causes, ses conséquences et des exemples de remèdes envisageables
[...] Le rôle de médiateur peut être très bénéfique pour des élèves en situation d'échec scolaire (valorisation) et pour les élèves difficiles (responsabilisation, prise de conscience). Les élèves médiateurs suivent une formation à l'acquisition de méthodes de gestion des entretiens, des exercices pour développer les capacités d'écoute, de reformulation, des techniques d'aide à la recherche de solutions, la déontologie de la médiation (confidentialité des propos). Cette formation est ensuite ponctuellement suivie d'apports concernant des points précis. Des réunions rassemblent tous les médiateurs de l'établissement. [...]
[...] Catégorisation des actes de violence : On peut les diviser en 3 groupes : 1. ce qui relève du pénal, du délictuel : racket, vandalisme, viol, harcèlement sexuel, coups et blessures avec ou sans arme, homicide, maltraitance ce que l'on regroupe sous le terme "incivilités", les atteintes aux droits de chacun de voir sa personnalité respectée : paroles blessantes, grossièreté, bousculades, humiliations, racisme, indifférence à ce qui est enseigné la "violence institutionnelle" ou "violence symbolique" : celle exercée par la société qui ne sait plus accueillir ses jeunes sur le marché du travail, par l'école qui est le lieu où commence et s'exprime cette violence, par des professeurs qui refusent de ré expliquer, qui dévalorisent, par l'indifférence et l'absentéisme des élèves. [...]
[...] Un travail est réalisé avec l'école, l'enfant et sa famille. Des parents sont engagés dans l'encadrement de tâches péri- scolaires et rémunérés pour cela au SMIC. Le Youth Guidance organise par exemple des rencontres nocturnes de basket-ball (baisse de 50% de la délinquance à St Louis), fait appel à l'art-thérapie pour l'extériorisation et le traitement des émotions négatives ressenties par les enfants traumatisés. Les œuvres sont exposées et vendues. Le Youth Guidance a en moyenne fait diminué de moitié le taux d'abandon de scolarité. [...]
[...] Ce qui est perçu comme grave, comme sanctionnable : Seules la violence physique et l'agression verbale contre un adulte font l'objet d'un accord général pour dire qu'il y a faute. Pour le reste, c'est très variable selon la personnalité de l'enseignant, le profil de l'élève. Les adolescents sont en général plus sévères que les professeurs dans le jugement de la gravité des actes violents. Ils prennent en compte le caractère répétitif des actes d'incivilité pour en déterminer la gravité et la sanction encourue . [...]
[...] localisation ? Il est difficile d'identifier des seuils et frontières à la violence scolaire : il existe une forte subjectivité dans la caractérisation de la violence. Une parole peut être jugée violente par l'un et anodine par l'autre. Le parti pris dans cet ouvrage est, dès lors, de présenter une synthèse des travaux sans décider d'emblée de ce qu'est la violence. Toutefois, ce livre recueille et analyse les points de vue sur la violence de ceux qui fréquentent l'école quotidiennement. [...]
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