Apprendre ! - André Giordan (1998)

Thèmes abordés

Apprendre, André Giordan, modèle allostérique, apprentissage, modèle behavioriste, fonctionnement scolaire, compréhension, mémorisation, mobilisation du savoir, projet éducatif, pédagogie, savoir

Résumé du document

Né en 1946 à Nice, André Giordan est diplômé en biologie, ancien instituteur et professeur de collège et lycée. Fondateur et directeur du Laboratoire de Didactique et Épistémologie des Sciences de Genève (LDES), il est également professeur à l'université de Genève. Dans ses travaux, Giordan explique avoir rencontré des difficultés d'apprentissage lorsqu'il était en classe. C'est cela qui va le pousser à réfléchir sur de nouvelles façons d'apprendre. Il développe alors, durant sa carrière, des travaux sur les conceptions des apprenants et l'appropriation des savoirs. Il est principalement connu pour son nouveau modèle de l'apprendre, le modèle allostérique.

Extraits

[...] En bref, il doit pouvoir créer les conditions de l'apprendre en décryptant et en connaissant parfaitement ses élèves. Cela lui permettra alors de créer des situations pédagogiques adaptées. Giordan suggère aux enseignants de repenser le système d'évaluation, et de ne plus considérer cette dernière comme une sanction, mais comme un outil permettant à l'élève de progresser et de se situer par rapport à ses objectifs. L'organisation de l'enseignement à l'école doit être également repensée. Actuellement, l'école ne se consacre pas aux démarches qui permettent la transmission de savoirs. [...]

[...] Finalement cette matière et le livre « Apprendre  » m'ont permis de revoir ma façon d'apprendre et de revaloriser certaines façons de faire de l'enseignement actuel. Ainsi ma motivation n'en ressort que grandie et me permet de mieux enregistrer et de cibler les informations que l'on me propose et d'en dégager l'essentiel. Je me retrouve également dans le modèle allostérique développé par Giordan qui prône ceci : j'apprends si je suis concerné et questionné, que j'y trouve un plus, que j'ai confiance, que je fais des liens et que j'ancre les données, que je trouve des aides à penser, que je prends conscience du savoir et de son intérêt, que je mobilise mon savoir, que je prends appui sur mes conceptions. [...]

[...] La réussite et la volonté de résultats passent aujourd'hui avant l'envie d'apprendre et de se forger en tant qu'Homme. En effet, le système éducatif est principalement basé sur le principe d'un apprentissage par cœur. Que faire lorsque l'on arrive dans ce système et que l'on est un élève qui a des difficultés à assimiler les choses par cœur, qui plus est sans parfois chercher à comprendre le savoir et le fond que l'on cherche à nous enseigner ? Je faisais partie de ces élèves qui avaient beaucoup de mal avec cette méthode, mais j'ai eu la chance de faire partie de ceux qui ont cherché à se connaître et j'ai fini par trouver une autre méthode d'apprentissage plus visuelle avec les cartes mentales, que ne m'a pas enseigné l'école, mais qui me permettait de réussir sans apprendre mot pour mot mes cours et sans passer par du « par cœur ». [...]

[...] Le savoir est présenté comme propre à chaque individu. André Giordan invalide l'idée selon laquelle le cerveau serait fini et figé une fois pour toutes à la naissance. L'apprendre est un processus de déconstruction, où l'individu doit en effet déconstruire les circuits déjà créés, être capable de remettre en question les connaissances déjà acquises pour en acquérir de nouvelles et ainsi former de nouveaux circuits. Bien évidemment, l'apprentissage sera facilité dès lors que l'apprenant connaîtra ses modes de fonctionnement et s'appropriera ses propres démarches. [...]

[...] Finalement, ces deux livres ont une sensibilité semblable. Ils cherchent tous deux à sensibiliser les professeurs vers une nouvelle vision de l'apprentissage, amènent les parents à réfléchir sur ce que vit leur enfant dans le quotidien de l'école, et proposent aux élèves de s'interroger sur leur propre manière d'apprendre. Il y a donc une triple vision dans les deux livres, les trois visions n'étant pas indissociables les unes des autres. Les deux livres mettent en avant le fait que le professeur n'est pas toujours responsable de la motivation de ses élèves, et que bon nombre de paramètres propres à l'élève jouent un rôle majeur. [...]