Au sein d'un établissement social et éducatif pour « mineurs isolés étrangers », un travailleur social a été accusé de maltraitance et de pratiques discriminatoires dans l'accompagnement des jeunes migrants. Il est suspendu dans le cadre d'une enquête et d'une procédure judiciaire en cours. L'équipe socioéducative est traumatisée par cet incident et s'est divisée en trois clans :
1 – Clan n°1 : La personne licenciée était ancienne et reconnue pour ses compétences. L'équipe se demande comment elle va faire sans cette personne qui assumait des responsabilités spécifiques auprès de jeunes migrants, et qui formait ses nouveaux collègues. Ce clan la soutient dans cette épreuve difficile.
2 – Clan n°2 : Mais certains de ses collègues de ce clan sont plus réservés, d'autant plus que l'accusation de maltraitance est ressortie de certains signalements des migrants, puis de quelques membres de l'équipe socioéducative. Ils pensent même que cette maltraitance cacherait des velléités « xénophobes » et « racistes » dans le travail social.
3 – Clan n°3 – Ses collègues de ce clan pensent que cette situation est arrivée à cause de la « souffrance éthique », des politiques migratoires coercitives qui contraignent à faire des tris et des dérapages involontaires.
La tension est palpable entre les trois clans et les jeunes migrants.
En analysant cette situation conflictuelle inspirée de faits réels, nous discuterons autour de mécanismes de ce conflit dans les relations avec les jeunes migrants dans le travail social et intervention sociale, et des techniques de médiation que nous proposerions au moment des signalements. Comment l'équipe socioéducative aurait-elle pu gérer ce conflit ? Quels seraient les impacts socialisateurs ou destructeurs de ce conflit collectif ?
[...] Cette méthode de résolution de conflit vise donc à permettre à des personnes issues de cultures différentes de trouver des points d'entente et de trouver des points de conciliation en prenant en compte les différences liées à leurs différences culturelle. Par exemple, selon les pays, arriver en retard peut être signe de respect ou à l'inverse être totalement irrespectueux. Etre capable de connaître et de comprendre cette différence culturelle peut éviter de se montrer agressif lorsqu'une personne arrive systématiquement avec dix minutes de retard, si le second individu sait que pour le premier, c'est « normal ». [...]
[...] Cependant, Simmel a démontré que le conflit n'était pas toujours néfaste pour une société, pour un groupe. Au contraire, il peut parfois être vecteur d'amélioration, de changements, et donc devenir positif. A. Le conflit et ses impacts destructeurs Les conflits, de par les tensions, les différents, les problématiques sociales et relationnelles qu'ils entraînent presque inévitablement, vont menacer la tranquillité et l'ordre social, remettre en question les habitudes, les normes, les manières de faire et de vivre des personnes et groupes concernés. [...]
[...] Les mécanismes du conflit dans les relations avec les jeunes migrants Dans la situation qui nous intéresse, les principaux protagonistes sont des professionnels du travail social et des jeunes issus de la migration. Ainsi, s'intéresser plus particulièrement aux conflits pouvant être liés aux flux migratoires est essentiel. Il semblerait tout d'abord que les conflits liés à la migration puissent naître et exister dans de nombreux lieux et domaines : préfectures, consulats, administrations, centres d'accueil d'urgence . mais également dans les institutions d'accueil, comme nous pouvons l'observer ici (dans un centre social et éducatif). [...]
[...] Lorsqu'un sentiment d'isolement ou d'infériorité naît, des tensions ont davantage de chance de se former. D'autre part, malgré le peu d'études faites sur la question des conflits entre les professionnels et les personnes migrantes, force est de constater que certains conflits naissent d'une méconnaisse du système, d'un manque d'informations concernant les lois et les politiques en vigueur, mettant les professionnels dans des situations délicates, auxquelles ils n'ont pas les moyens de répondre, accentuant ainsi le risque de conflit. Ainsi, le professionnel de la situation étudiée est accusé d'avoir eu des actes pouvant être définis comme « discriminatoire ». [...]
[...] Le monde du travail social est un milieu pluridisciplinaire, où de nombreux professionnels travail en collaboration. Les professionnels doivent ainsi pour compter sur les compétences des uns et des autres lorsqu'il rencontre une situation délicate : en effet, les situations et les publics étaient divers et variés, une seule même personne ne peut avoir toutes les compétences, toutes connaissances, tous les savoirs-être et savoir-faire, pour gérer cette diversité de problématique. Ici, alors qu'un professionnel se retrouvait en conflit avec un jeune immigrant, il aurait cherché conseil et soutien chez les autres membres de son équipe : par exemple, au début du conflit, un temps de réunion aurait pu être mis en place pour expliquer la situation, exposer ses difficultés à gérer cette dernière, voir si des pistes pouvaient être envisagées dans certains domaines (aides sociale, psychologue, aide éducative . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture