Si depuis la fin du XVIIIe siècle, les sociétés européennes en évolution se rejoignent en attribuant à l'éducation des enjeux économiques et sociaux, ils se distinguent néanmoins par des systèmes scolaires très différents, tant au niveau structurel et fonctionnel que pédagogique.
Parmi ces différents systèmes, la Finlande a développé le modèle éducatif le plus performant du monde, comme en témoignent les résultats aux évaluations internationales PISA, programme mis en place par l'OCDE en 2000, réalisé tous les trois ans, et dont l'objectif est d'estimer les résultats des apprentissages des élèves de quinze ans en mathématiques, en sciences et en lecture. Déjà en tête du classement de l'enquête PISA 2000, qui avait évalué les connaissances de quarante et un pays sur la maîtrise de la lecture, la Finlande a confirmé, lors de l'enquête PISA 2003, sa pôle position en la matière tout en améliorant ses performances en mathématiques. Enfin, d'après la plus récente enquête PISA, menée en 2006, la Finlande s'avère également être le pays le plus performant, à l'issue de l'évaluation des compétences en sciences.
Comment fonctionne ce système éducatif à priori sans failles ? Comment peut-on amener les élèves à de telles performances ? Quels sont les clés et secrets d'une telle réussite ? Quelles sont ses faiblesses ? Le système scolaire finlandais est-il un modèle à suivre et est-il transposable en France ? Pour apporter un début de réponse à toutes ces questions, nous développerons et nous nous appuierons ici sur l'enseignement de base, afin de découvrir et comprendre le fonctionnement d'un système éducatif présenté comme idéal.
[...] Ils adoptent ainsi une démarche active face aux informations qu'ils reçoivent. En effet, en Finlande, on souhaite que les élèves accèdent au savoir avec enthousiasme et cela n'est possible qu'en les rendant pleinement acteurs de leurs apprentissages. Le professeur n'est pas là pour tout faire, mais il organise, il aide les élèves à comprendre Dès lors, on attend surtout de lui qu'il favorise les apprentissages de ses élèves dans une atmosphère de tolérance et de respect, on lui demande ainsi davantage de créer des situations d'apprentissages variées et stimulantes que d'imposer d'autorité un savoir tout-puissant. [...]
[...] Ainsi, loin de mettre l'accent sur les résultats, les professeurs s'efforcent plutôt de valoriser l'inclusion En effet, dès qu'un élève présente une faiblesse dans une matière, il bénéficie immédiatement d'un cours supplémentaire personnalisé et d'un programme individuel, mettant l'accent sur des objectifs raisonnables à atteindre dans la discipline. Ainsi, à la demande du professeur, des parents, et parfois de l'élève, un tukiopettaja[6] peut intervenir pour une remise à niveau. L'élève peut alors choisir d'être accompagné pendant la classe ou en dehors, pendant ou en plus des heures de cours. Le soutien scolaire finlandais est tout à fait institutionnalisé et en moyenne élève sur 20 y a recours. [...]
[...] Les plus jeunes, à savoir les niveaux 1 et sont à l'école de 8h à 13h, soit 19 heures par semaine, puis l'on passe à 23 heures par semaine pour les niveaux 3 et heures par semaine pour les niveaux 5 et 6 et enfin 30 heures par semaine pour les niveaux et 9. Ainsi, ce fonctionnement permet aux élèves de disposer de l'après-midi pour se consacrer aux sports, aux activités artistiques ou à la découverte de la nature. L'enseignement fondamental est entièrement gratuit, y compris le repas du midi et le transport scolaire. En effet, le transport est gratuit pour les familles, tant qu'elles inscrivent leurs enfants dans l'établissement le plus proche de leur domicile. Pareillement, toutes les fournitures sont gratuites et fournies par les établissements scolaires. [...]
[...] Avant d'entrer en classe, les petits Finlandais ôtent leurs chaussures et peuvent ainsi se promener en chaussette, comme à la maison. C'est donc dans une ambiance de grande décontraction et de liberté de mouvement que les élèves circulent dans les établissements. Il semble, de plus, que les vols soient inconnus ; les élèves peuvent, par exemple, déposer leur vêtement dans un vestiaire en libre accès dans le hall de tout établissement, et quant aux vélos, ils sont également déposés sans anti-vol dans des emplacements prévus à cet effet. [...]
[...] Les élèves s'orientent alors soit vers une école professionnelle, soit vers une école secondaire supérieure. Le ratio entre les deux voies d'orientation est à peu près similaire à celui qui existe en France, à savoir 60% vers des études générales et 40% vers des études professionnelles. L'orientation n'est pas imposée mais résulte d'un dialogue entre les familles, l'élève et l'établissement. Enfin, une autre alternative est possible pour les élèves ayant achevé l'école obligatoire ; ceux-ci peuvent en effet faire le choix d'étudier une dixième année à l'école fondamentale, de manière volontaire. [...]
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