Mon stage de 2ème année effectué en Institution auprès de jeunes polyhandicapés ne m'a pas permis de réaliser un entretien proprement dit. En effet, cette population est démunie de langage verbal. La communication et par conséquent la relation d'aide passent par d'autres techniques comme la stimulation basale, la communication corporelle, l'échange de regard, la posture du corps, les vocalises.
Toutefois, il me semble que la relation d'aide peut aussi passer par autre chose que le dialogue sinon cela reviendrait à exclure toute personne dépourvue de langage verbal.
Si l'on se réfère à l'ouvrage de Mr TREMBLAY Luc, « Développer des compétences pour mieux aider » ; La relation d'aide passe par la création d'un lien de confiance ; l'écoute et l'observation ; par la faculté de montrer de l'empathie.
Je choisis de décrire une séance de relaxation où le jeune Jonathan et moi-même étions en relation duelle.
[...] C'est la naissance d'un nouvel échange. Conclusion Travailler et accompagner des jeunes polyhandicapés, c'est être confronté quotidiennement à un corps qui souffre, atteint dans son intégrité. Il est tout d'abord très important de pouvoir reconnaître en ces jeunes des ETRES HUMAINS à part entière et de leur attribuer une place de SUJET. Face à un jeune polyhandicapé et au-delà des premières impressions d'attirance et/ou de répulsions, on se retrouve rapidement confronté à un sentiment de désarroi. Il faut trouver une voie d'entrée et s'appuyer sur ce qui semble être des points forts pour dépasser ce qui manque. [...]
[...] Il était très important de rester soi-même avec ce jeune garçon. Car si son polyhandicap engendre beaucoup de déficits (intellectuel, physique), sa sensibilité est exacerbée et Jonathan était tout à fait capable de ressentir si j'étais préoccupée et non disponible. Une fois le moment de la prise de contact passé, il est important de montrer du respect, de l'intérêt et de l'attention. En fait, être à l'écoute du corps de l'autre, de ses réactions. Ceci afin que cet échange soit constructif pour lui mais aussi pour moi. [...]
[...] L'objectif premier de cette unité est d'apporter du bien-être aux jeunes et de traiter la douleur pour leur permettre de vivre au mieux leur handicap en mettant en avant leurs capacités et non leurs déficits. La relation d'aide pendant une séance La relation d'aide avec cet enfant présente de nombreux écueils, le premier étant la relation elle-même. Créer du lien ou un lien étant le premier défi. Il a fallu 5 à 6 semaines pour que Jonathan m'accepte. La relation d'aide, c'est aussi un accompagnement de la personne dans sa vie quotidienne. Etablir le lien de confiance Jonathan est un jeune garçon de 10 ans très sensible à l'intonation de la voix. [...]
[...] La création du lien de confiance prend alors toute son importance et toute sa force. Une fois les barrières de l'apparence physique, du manque de langage verbal, et de la déficience profonde tombées, je me suis rendu compte qu'une relation faite d'échanges, de partage et de respect était possible et très enrichissante. Une fois que ces jeunes m'ont intégré dans leur environnement et leur quotidien, nombre de choses semblaient alors possibles. L'acceptation de l'autre prend plus de temps mais semble être plus solide et sincère Avant d'envisager toute action éducative, il ressort que la vie quotidienne est un élément essentiel et indispensable qui apporte au jeune les repères structurants et encadrant nécessaires à sa construction. [...]
[...] Il faut avoir du temps et de l'énergie. Une séance avec son temps de préparation nécessite 1h30. En dessous, il vaut mieux annuler plutôt que de bâcler. Il ne faut pas faire pour faire mais faire pour partager et prendre le temps de ce partage. Se mettre dans des conditions favorables à cet échange : ( Pièce à l'écart du groupe pour le calme ( Fermer les volets ( Allumer les bougies, (permet la concentration sur une source lumineuse faible et non fatigante ou agressive. [...]
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