Enseignement supérieur, méritocratie, discrimination positive, démocratisation scolaire, égalité des chances, équité, justice sociale, Boudon, Geneviève Koubi, Gilles J. Guglielmi, ACSE Agence Nationale pour la Cohésion Sociale, Nicolas Charles, grandes écoles, universités, Élise Ternet, Michael Young, François Dubet, élitisme, inégalités scolaires, inégalités sociales, Antoine Prost, Pierre Merle, Éducation nationale, Cédric Hugree, orientation scolaire
D'une manière générale « l'égalité des chances est une vision de l'égalité qui cherche à faire en sorte que les individus disposent des « mêmes chances », de mêmes opportunités de développement social, indépendamment de leur origine sociale ou ethnique, de leur sexe, des moyens financiers de leurs parents, de leur lieu de naissance, de leur conviction religieuse, d'un éventuel handicap...? ». Allant plus loin que la simple égalité des droits, l'égalité des chances consiste principalement à aider les individus défavorisés afin de leur garantir une équité de traitement. Elle implique que les écarts liés au milieu d'origine soient pris en compte. Le concept d'égalité des chances est donc empreint de justice sociale et se rapproche de la notion d'équité, qui vise à corriger des inégalités dont sont victimes des personnes ou des groupes défavorisés. Cependant, dans le système éducatif, diverses approches sont possibles comme la recherche de l'équité de confort pédagogique (chaque groupe a des conditions d'études identiques), l'équité de production pédagogique (par exemple la recherche de neutralité sociale dans les programmes pédagogiques) l'équité pédagogique (réduction des écarts de performances entre les élèves « faibles » et les élèves « forts » entre le début et la fin de l'activité pédagogique), l'équité externe (chances équivalentes d'exploiter les diplômes ou les compétences acquises au cours de la formation) ou encore l'équité socio-économique d'accès. Dans l'objet de recherche qui nous intéresse, à savoir les dispositifs d'ouverture sociale vers l'enseignement supérieur, et plus particulièrement les « Cordées de la réussite », il faut délimiter les contours de la définition de l'égalité des chances. En effet, le sens donné pour ce type de programme est bien une égalité des chances d'accès à l'enseignement supérieur, et pour le dispositif OP ! « Ouvrir les possibles », que nous étudierons ultérieurement, un accès à l'université.
[...] Pour la première « on parle de la démocratisation de l'enseignement comme de celles de l'automobile, des vacances ou de la salle de bain ». Il associe en fait l'éducation à un bien comme unautre dontl'objectif est l'ouverture au public le plus large possible des études, à tous les niveaux d'enseignement. Cette définition de la démocratisation « assimile donc celle-ci à l'acquisition plus fréquente de diplômes (CAP, ВЕР,Bac, DEUG, BTS, licence, etc.), directementliée à l'augmentation des taux de scolarisation par âge ».8 MERLE PIERRE « Le concept de démocratisation de l'institution scolaire : une typologie et sa mise à l'épreuve. » In: Population, 55e année, n° pp. [...]
[...] Les obstacles, les freins & la question de l'orientation Il existe également d'autres obstacles à la démocratisation « réelle » de l'enseignement supérieur qui sont mis en exergue dans un bon nombre de recherches. Ces constats ontfait l'objet d'attention de la part des institutions et des établissements qui tentent, à travers les politiques préconisées, de lever les freinsmis en évidence. Sans être exhaustif, on peut dire que certaines entraves sont en lien notamment avec les mécanismes et le fonctionnement de l'orientation, avec les offres de formation, avec les représentations et des phénomènes d'autocensure, ou encore,enlien avecles ressources économiques des familles. [...]
[...] Le milieu culturel qui environne l'enfant joue donc un rôle déterminant. ». Les trajectoires scolaires restent donc socialement différenciées malgré tout.En ce qui concerne les études supérieures cette étude montre que « la proportion des enfants d'ouvriers âgés de 20/21 ans qui poursuivent (ou ont poursuivi) des études supérieures est passée de à en l'espace d'une décennie, et tend à se stabiliser depuis quelques années aux environs d'un tiers » et constateque« l'ouverture du supérieur a été rapide et de grande ampleur : en seulement quinze ans, la part de jeunes obtenant un diplôme du supérieur a doublé, passant de pour les générations nées entre 1960 et 1962 à pour celles nées entre 1975 et 1977. [...]
[...] Elle ajoute que « l'école, pour sa part, ne tranchant pas entre les dimensions innée et acquise du mérite, le diplôme est devenu un instrument privilégié à l'aune duquel évaluer le degré d'aboutissement de la méritocratie » (P.31). Si la méritocratie a perdu en grande partie la connotation négative présente dans l'approche de Young, c'est que « la fonction idéologique de la méritocratie– et sa force –tient aucaractère particulier de l'idée de mérite : la plasticité de la notion et la difficulté d'évaluer sa réalisation effective permettent à la méritocratie, à moindresfrais, de s'appliquer dans un grand nombre de situations et d'emporter l'adhésion du plus grand nombre »(P.49).Cependant, certains détracteurs qui remettent en cause l'idée de « justice » dans cette notion de méritocratie estiment entre autres que celle-ci peut être associée,voire réduite,à la responsabilité individuelle et serait donc l'apanage des seuls élèves capablesde saisir leurs chances, de montrer leurs qualités, de déployer leurs talents, ce qui supposedonc, d'une part, d'exclure en partie les défaillances du système éducatif et d'autre part ceux qui n'auraient pas de mérite apparent. [...]
[...] En effet, ils ne suivraient lors de leur cursus initial à l'IUFM, qu'une journée sur ce thème, ce qui, pour les auteurs, est loin d'être suffisant pour appréhender la notion d'orientation et la connaissance des multiples voies possibles. On peut donc supposer en toute logiqueque les enseignants ont tendance à privilégier les filières qu'ils connaissent. Pour F. Andréani et P. Lartigue, les familles des CSP les moins favorisées sont en demande vis-à-vis de l'école, même si certaines se « déchargent » sur l'école, la majorité souhaiteêtre impliquéedans la construction du projet de leur enfant en lien avec les enseignants et les différents acteurs. [...]
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