Système normatif scolaire, déontologie, égalité de traitement, ATSEM Agent territorial spécialisé des écoles maternelles, rationalisation comportementale, charge productive, système de valeurs, individualisme
L'environnement scolaire du primaire est un environnement multiscalaire qui, croisant les échelles de valeurs intrapersonnelles, familiales et sociales, doit parvenir à une stabilisation des impératifs et des relations entre les multiples acteurs qui y sont investis, dont les agents, les parents et les enfants eux-mêmes. L'égalité de traitement par l'indifférenciation des préférences individuelles et des valeurs familiales inculquées à l'enfant (et dont ce dernier est dépositaire au travers de son interaction avec l'environnement scolaire) est fondamentale : elle aide à saisir la double-mission des agents investis dans la communauté scolaire, entre instruction des contenus et fondamentaux promus par les politiques publiques éducatives et respect des repères axiologiques intrafamiliaux.
[...] Comment, dès lors, concilier à la fois un cadre juridique propre au système normatif scolaire et une attitude déontologiquement correcte de la part de l'agent concerné quant à la réponse à apporter au parent ? En fondant son appréciation sur la valeur républicaine d'égalité, l'ATSEM pourra apporter une solution précise et adéquate au cas présent sans pour autant écarter toutes les possibilités qui s'offrent à lui sous forme d'hypothèses développées (II). La résolution du cas présenté : un passage par la rationalisation comportementale des acteurs Alors que l'enfant a constaté que ses camarades de classe consommaient effectivement de la viande en dépit du fait qu'il se trouvait confronté à un impératif contraire, il a réagi en réclamant du poulet à son tour dans un geste d'imitation propre à « un milieu social où il lui est demandé de surseoir à recherche d'affection exclusive [du cadre familial] pour ( . [...]
[...] Comment concilier à la fois un cadre juridique propre au système normatif scolaire et une attitude déontologiquement correcte de la part de l'agent concerné quant à la réponse à apporter au parent ? « La première question que pose la collaboration école-familles est celle d'une division ou d'une coordination de l'activité des uns et des autres : qui fait quoi ? Cette question en appelle immédiatement d'autres : pour qui ? Et pour quoi ? Quel est l'intérêt de cette collaboration ? [...]
[...] Il faut donc dresser un plan à la fois pédagogique et explicatif pour les parents : leur permettre d'intégrer le fait que répondre immédiatement au désir de l'enfant sans prendre en compte le temps de la réflexion et de l'adaptation des habitudes de l'enfant engendre des situations de trouble et d'incongruités dans le développement de ce dernier. Enfin, les parents, confrontés à cette rationalisation du problème, ont tout intérêt à mettre en avant la même stratégie de rationalisation de leur changement, qui ne peut plus apparaître soudain ou brusque à tout le moins. Ils doivent conséquemment conclure aux forces et faiblesses de leur changement décisionnel et prendre du recul par rapport à la saillie impulsive de la mère : l'ATSEM se placerait ainsi en médiateur. [...]
[...] Alors que le cas donné se présente dans le contexte scolaire au sein d'un établissement de maternelle, il s'agit d'heures liées à l'heure de la cantine (soit du repas) et postérieure à cette dernière, lors du retour en classe : l'enfant a pris connaissance du menu servi aux autres (comprenant du poulet) et s'est plaint auprès de l'ATSEM, après coup, de n'avoir pas eu de traitement équivalent - autrement dit, de n'avoir pas pu manger lui-même du poulet. Le lendemain, la mère de l'élève vient se plaindre de ce fait rapporté le soir même par son enfant lors du dépôt de ce dernier à l'école maternelle ; l'ATSEM est pris de court dès le début de la matinée. Dans ce cadre, les protagonistes identifiés du cas sont l'agent lui-même, un ATSEM, les élèves qui ont pu manger du poulet, l'élève lui-même et sa mère. [...]
[...] La difficulté est bien de concilier les deux impératifs qui prennent en tenaille l'applicabilité des sciences éducatives dans le contexte scolaire, qui plus est à la maternelle ou le facteur de développement de l'enfant prend une place évidemment considérable dans l'élaboration des politiques publiques scolaires et dans la formation de pédagogies conscientes de ces enjeux. Conjuguées à un cadre juridique et déontologique opportun, l'émergence d'une pédagogie de conciliation entre désirs de l'enfant, besoins de l'ATSEM et volontés des parents doit pouvoir permettre d'harmoniser le processus décisionnel et de soumettre l'élève à une pédagogie qui valorise les notions de responsabilité - loin des désidératas sociétaux liés à la montée radicale d'un individualisme qui corsète la prise de décision des ATSEM sur le long terme et empêche une gestion pragmatique des multiples tâches auxquels l'agent technique est confronté au quotidien. [...]
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