Dans quelle mesure l'émotion est-elle un frein ou un moteur à l'apprentissage (I) mais également dans quelle mesure l'enseignant et l'apprenant peuvent-ils, indépendamment ou conjointement user de cette faculté pour faciliter les externalités positives de cette relation et en limiter les externalités négatives (II).
[...] Cette variété des profils est présente pour l'intégralité du spectre des émotions. Ainsi, la motivation peut être tirée de la fierté d'un profil pour lequel l'esprit de contradiction sera un levier efficace de sa motivation. A l'inverse, certains profils d'apprenant pourraient voir leur motivation fortement entamée s'ils font face à un environnement a priori peu encourageant, limitant dès lors l'efficacité de cette méthode. Ainsi, les émotions jouent un rôle important et aujourd'hui peu contesté dans le processus itératif que représente l'apprentissage. [...]
[...] Ces dernières peuvent être décomposées en 6 émotions fondamentales que sont la joie, le dégoût, la surprise, la colère, la tristesse et la peur. Ces six émotions fondamentales peuvent cependant se décomposer en un nombre important d'émotions qui leur sont corolaires et qui vont entrer en compte dans le processus d'apprentissage de l'individu. Par ailleurs, la notion d'apprentissage suppose une évolution de la capacité de celui qui apprend et notamment et notamment une modification durable du comportement d'un apprenant ou sujet. Cette modification provient, notamment d'une réaction à l'amplitude variable suite à des expérimentations vécues de manière répétées. [...]
[...] Cette pratique va notamment permettre de solliciter les participants apprenants en une série d'exercices visant à mieux réguler et mieux comprendre le processus interne de formation des émotions en chacun et d'en déterminer les effets. Des compétences sont ainsi sollicitées et notamment l'acceptation de soi et des autres mais aussi de l'incertitude. C'est cette capacité à analyser ses émotions et donc, potentiellement à les contrôler qui permet d'en limiter les effets négatifs dans le processus d'apprentissage notamment en terme de motivation mas également en terme de méthode. Ces situations pratiques, inconfortables par essence, nécessitent parallèlement le développement d'une intelligence émotionnelle nécessaire à la mise en avant des qualités des émotions dans le processus d'apprentissage. [...]
[...] Ainsi, la peur peut-elle avoir des effets inhibant forts et devenir une émotion invalidante pour l'apprenant. A l'inverse, les effets de cette émotion sur les apprenants peuvent varier dans d'autres cultures comme, par exemple, les cultures anglo-saxonnes. En effet, dans ces environnements culturels, l'erreur est considérée comme faisant partie intégrante du processus d'apprentissage. Dans ce cadre, l'erreur ou la faute ne revêtent pas la même charge émotionnelle, la peur de l'échec présente donc des effets inhibant moins forts pour les populations d'apprenants se référant à cette culture. [...]
[...] A titre d'exemple, le travail réalisé, par exemple avec les populations apprenantes autistes montre l'importance de la capacité d'identification de l'apprenant de ses émotions en tant que facilitant l'apprentissage. Un emploi du stimulus que constitue l'émotion difficilement maîtrisable par l'enseignant : la question de la perception des émotions par l'enseignant Cependant, si la pratique du contrôle des émotions peut apparaître comme un bon moyen de limiter les externalités négatives liées à l'impact des émotions sur le processus d'apprentissage, soit en en augmentant l'efficience, soit en réduisant la résistance à la répétition, la valorisation de l'usage des émotions dans un sens positif reste un acte délicat dont les marges d'incertitudes sont importantes. [...]
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