L'école est une instance de socialisation primaire grâce à laquelle l'individu intègre les valeurs et les normes nécessaires à son insertion dans la société. Cependant, la massification et la démocratisation de l'enseignement permise grâce au « collège unique » vont faire apparaître des inégalités entre les élèves face à l'école (notamment des inégalités sociales). Les zones d'éducation prioritaires (ZEP) ont été créées dans le but de mettre fin à l'échec scolaire et aux inégalités qui apparaissent alors au grand jour, en focalisant des initiatives sur des territoires cibles déterminés à partir de critères sociaux. En effet, la préoccupation de l'Etat est de diminuer les conflits sociaux et cette diminution passe par la baisse des inégalités entre individus.
Les ZEP sont des zones dans lesquelles sont situés des établissements scolaires dotés de moyens supplémentaires et d'une plus grande autonomie pour faire face à des difficultés d'ordre scolaires et sociales.
Elles se basent sur l'exemple anglais des Local Educational Anthorithy (LEA) et ont été mises en place en 1981 en France avec l'arrivée de la gauche au pouvoir et sous l'initiative d'A. Savary, ministre de l'Éducation. A cette époque, l'évolution économique de la France est telle qu'elle entraîne la problématique d'augmentation du niveau de formation tout en ne laissant personne sur le côté.
En quoi les ZEP représentent-elles des chantiers d'innovations ?
[...] Les zones d'éducation prioritaires chantiers d'innovations ? L'école est une instance de socialisation primaire grâce à laquelle l'individu intègre les valeurs et les normes nécessaires à son insertion dans la société. La réussite scolaire semble donc une condition nécessaire à la réussite sociale et les réformes de Jules Ferry en 1881 et 1882 vont dans le sens d'une plus grande égalité des chances. En effet, ces réformes rendent l'école publique, laïque, gratuite et obligatoire. En 1975, la réforme Haby, qui regroupe les CEG et les CES sous le nom simple de collège et qui créer le collège unique mettant ainsi fin aux filières, constitue l'aboutissement du processus d'unification et de démocratisation. [...]
[...] En quoi les ZEP représentent'-elles des chantiers d'innovations ? Nous allons voir dans une première partie que les ZEP représentent une innovation, puisqu'elles rompent avec le modèle traditionnel de l'école française. Cependant, nous verrons dans une deuxième partie que le succès de celles-ci est limité et qu'elles représentent encore actuellement un vaste chantier I L'objectif majeur de l'éducation prioritaire est de promouvoir l'égalité des chances et de lutter contre l'échec scolaire. Dans les années 1960, l'échec scolaire était vu comme un fatalisme social et on avait tendance à classer les élèves dans des catégories doués et non doués La massification de l'enseignement et son ouverture à des classes sociales nouvelles augmentent alors le taux d'échec et ébranle cette représentation en mettant en avant certains déterminismes sociaux. [...]
[...] Les ZEP vont ainsi permettre de concevoir des parcours scolaires souples et différenciés en opposition avec l'idée de monoculture normative qui dominait le fonctionnement traditionnel de l'école de la IIIème République. Elles vont permettre le glissement du registre scolaire habituel à un registre plus large, qui sortirait du cadre étroit de la classe et de l'établissement scolaire de l'Education nationale et qui s'élargirait à d'autres acteurs (bibliothèque municipale, sorties culturelles). Suite à la mise en place des ZEP, l'éducation nationale repose sur une logique d'équité plus que sur une logique d'égalité. [...]
[...] Les objectifs de l'éducation prioritaire n'ont pas réussi à combler de façon significative les écarts entre les élèves en éducation prioritaire et hors éducation prioritaire. Ainsi, selon l'Inspection Générale, en 2006, les moyens supplémentaires importants mis en place dans les ZEP n'ont pas réussi à augmenter sensiblement les performances des élèves. Le succès global des ZEP apparait donc très limité et ses résultats assez confus. Les réformes actuelles démontrent qu'elles sont encore un vaste chantier qu'il s'agit de corriger afin de favoriser l'égalité des chances entre tous les élèves et de réduire significativement les inégalités face à l'enseignement. [...]
[...] Ce qui ne favorise pas la mixité scolaire et encore moins sociale. Cela est renforcé par le fait que les activités étudiées en classe de ZEP ne sont pas les mêmes. Selon Viviane Isambert Jamati, les élèves des classes les plus défavorisées vont plus avoir tendance à apprendre des choses de la nature (structures complémentaires à l'activité en classe) contrairement aux classes plus favorisées qui vont apprendre des choses pratiques). Cette différence d'enseignement serait également due aux prénotions que les enseignants peuvent avoir sur les élèves. [...]
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