Philippe MEIRIEU dans son texte « apprentissage et transgression », dans son introduction évoque le fait que « les lycéens ont, en effet, admis qu'il leur arrivait de s'ennuyer à l'école quand, contre toute attente, ils n'y travaillaient pas assez », et donc que « seul le vrai travail suscite le goût d'apprendre », puis au point quatre des hypothèses de travail, explique que « nul ne peut déclencher mécaniquement le désir d'apprendre chez quelqu'un, même dans une structure où tout est programmé et organisé. Nous ne pouvons que créer les conditions qui permettent l'émergence de ce désir, sur lequel nous n'avons pas pouvoir ». Et enfin, il met en avant dans le point six des hypothèses de recherche, le fait que « la « main à la pâte » est une manière de faire arbitrer les rapports entre les Hommes par la vérité scientifique ». C'est donc sur ces lignes de force de ce texte, qu'il faudra mettre en lien, que j'ai choisi de travailler dans le cadre du cours sur les « théories de l' apprentissage ». Il s'agit en fait de voir pourquoi les élèves s'ennuient à l'école ? D'étudier plus précisément ce qui à l'école est défavorable au goût d'apprendre, mais aussi ce qui le favorise. En effet, les élèves vont à l'école pour apprendre. Et l'école est obligatoire, donc apprendre apparaît comme quelque chose d'obligatoire pour les élèves. Or ce qui est obligatoire est souvent vécu par les élèves, notamment à l'adolescence, comme une contrainte. Cependant penser le fait d'apprendre comme étant une contrainte ne signifie pas qu'on ne veut pas savoir, qu'on ne veut pas s'instruire. Et Freinet en est convaincu : les enfants ont envie de travailler. Mais il ne faut pas grand-chose pour que nos chers bambins s'éloignent de la parole de leur professeur, de leur apprentissage et du désir d'apprendre. Alors comment retrouver ce goût d'apprendre ? Souvent le professeur pense qu'un sujet que lui-même trouve passionnant ne peut pas ne pas intéresser ses élèves. Il ne peut considérer que ses élèves n'aient pas envie d'apprendre quelque chose qui le passionne. Et en effet cela pose question : pourquoi un sujet passionnant pour le professeur ne l'est pas forcément pour l'élève ? La fascination du professeur pour un sujet n'est elle pas suffisante pour montrer à l'élève que le sujet est passionnant et nécessite d'être appris ? Et alors qu'on sait que les élèves sont curieux, ont envie de savoir, comment leur donner le goût d'apprendre pour savoir ? Selon la formule de Freinet , « comment faire boire un cheval qui n'a pas soif ? ». Il s'agit d'approfondir le fait que le désir d'apprendre n'est pas quelque chose de mécanique, puis de voir pourquoi les élèves s'ennuient à l'école, pour enfin montrer comme le dit Philippe Meirieu, que « seul le vrai travail suscite le goût d'apprendre », et donc montrer les conditions qui créent le goût d'apprendre.
[...] Mais alors comment le professeur peut-il faire pour motiver ces élèves qui n'ont pas envie d'apprendre parce qu'autre chose les préoccupe ? Tout d'abord, le professeur doit tenir compte de ce fait. Il ne doit pas faire comme si l'élève était simplement un élève, mais tenir compte de ses difficultés extérieures. L'enseignant est donc une personne à l'écoute. Bien sûr il ne peut écouter chaque jour, tous ses élèves. L'enseignant ne peut pas ne pas faire partie du problème quand il y a démotivation, mais il ne peut pas tout. [...]
[...] L'élève doit être au centre des apprentissages. Le professeur sait déjà, il n'a pas besoin d'apprendre, donc il paraît normal que ce ne soit pas lui l'acteur principal du cours. Les apprentissages concernent les élèves. Ce sont ces derniers qui doivent être acteurs. Philippe Meirieu évoque le fait que la mise en activité permet de construire un rapport critique à la vérité C'est Célestin Freinet qui est à l'origine de cette théorie de mise en activité des élèves. En effet, les élèves auront plus d'intérêt à apprendre si on les fait participer. [...]
[...] D'ailleurs, lorsqu'on demande à un groupe de collégiens ce qui les motive à apprendre, ils répondent presque unanimement l'enseignant et la relation qu'ils entretiennent avec lui. Si le professeur ne se préoccupe que de la transmission du savoir, de sa passion pour le sujet, les élèves décrochent forcément. Et d'ailleurs, le professeur doit se montrer aussi passionné et dynamique pour n'importe quel sujet. Les élèves attendent de leur professeur qu'il soit présent pour eux, c'est-à-dire que les élèves attendent un dialogue, des échanges avec l'enseignant. [...]
[...] Et alors que pour certains élèves, ce temps est largement suffisant pour comprendre le sujet, pour commencer à s'exercer, pour d'autres il n'est pas suffisant. Ces élèves devront continuer cet apprentissage seuls, chez eux, or c'est ce que les élèves n'aiment pas dans l'apprentissage. Quand ils sont chez eux, ils ont d'autres intérêts et le désir d'apprendre s'estompe. Et puis dans ces 55 minutes, quel temps est donné aux élèves pour s'exprimer ? Rester toute une journée assise à écouter le professeur parler d'un sujet qu'il faut apprendre, est-ce motivant ? [...]
[...] Réciter ses règles de grammaire n'a vraiment rien de passionnant. Les réviser sans s'en rendre compte, en rédigeant le journal est quelque chose de plus productif. D'après de nombreuses expériences[2], quand l'élève est spectateur et qu'il apprend par motivation extrinsèque, c'est-à-dire qu'il a un but autre que le plaisir dans ses apprentissages, tel que la note, faire plaisir à ses parents, recevoir un prix, on remarque que c'est un élève plutôt moyen, qui s'ennuie souvent en classe et qui se sous-estime. [...]
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