Sociologie du genre, Isabelle Clair, adolescence, sexualité, tenue vestimentaire, hétéronormative
Au cours de l'adolescence, l'individu se socialise avec d'autres individus que ces derniers appartiennent à sa même génération ou non. Je m'intéresse ici aux sociabilités entre adolescents.
Ces interactions, entre l'adolescent et des pairs, peuvent se dérouler dans le cadre de plusieurs formes de groupes.
Nous allons ici plus précisément nous intéresser aux groupes d'amis et aux « cliques » à partir de l'enquête menée par Isabelle Clair (2012) sur des adolescents vivant en milieu périurbain en France.
[...] Isabelle Clair cite ainsi dans le texte plusieurs adolescentes exprimant des jugements sur des tenues comme « la minijupe » jugée comme « faisant trop pute » (p. 72). Les garçons, quant à eux, ont pour figure repoussoir celle du « pédé ». Tout comme pour les filles, cette figure repoussoir concerne la sexualité. Les filles doivent éviter d'être accusées d'être trop active sexuellement tandis que les garçons voient le potentiel d'homosexualité réprouvé. L'auteure montre, par des observations et des entretiens, que les tenues vestimentaires sont là aussi les objets de jugement. [...]
[...] La sociologue explique ainsi qu'il existe une norme : « l'hétéronormativité » qui s'impose aux garçons comme aux filles. Néanmoins, elle montre que cette norme ne pèse pas des mêmes façons. Nous allons alors, pour exposer les traits les plus importants de cette lecture, décrire tout d'abord les façons dont cette norme pèse sur les filles puis sur les garçons. Analyse Isabelle Clair distingue des « figures repoussoirs » (p. 69). Du côté des filles, il s'agit de d'éviter d'être qualifiée de « pute » par ses pairs. [...]
[...] J'ai appris par cette lecture que les adolescents peuvent utiliser les insultes, réciproquement, pour juger les autres selon leur genre et leur sexualité. Ces « jugements » peuvent avoir des effets de « pressions sociales » sur les adolescents qui peuvent se sentir obligés de se soumettre à des pratiques par exemple. Cette lecture permet d'accéder à des éléments « concrets » sur ce que se disent des jeunes tout en analysant cela avec des appuis théoriques. Mon étonnement repose sur le fait que chez les garçons comme chez les filles, la figure repoussoir renvoie au féminin : les filles doivent éviter d'être « trop filles » et les garçons doivent éviter d'être « trop garçons ». [...]
[...] Être un « vrai » garçon passe aussi par l'adoption de goûts culturels (football, mobylettes, etc.) (p. 70). Là où la virginité n'est pas l'objet de réprobation pour les filles, elle l'est en revanche du côté des garçons. Être un garçon repose sur une sexualité active qui doit, nécessairement, être hétérosexuelle sous peine d'être stigmatisé par ses pairs. Ainsi, Isabelle Clair montre que l'hétéronormative est diffuse et qu'elle pèse aussi bien sur les adolescentes que sur les adolescents. Sa diffusion est multiple puisqu'elle transparait dès lors que l'on s'intéresse aux tenues vestimentaires ou encore aux loisirs. [...]
[...] Sociologie du genre - Isabelle Clair (2012) - Les figures repoussoirs chez les adolescents au prisme du genre et de la sexualité Présentation technique Date de rédaction de la fiche : 30/04/2021 Les figures repoussoirs chez les adolescents et les adolescentes au prisme du genre et de la sexualité Lieu de consultation de la source bibliothèque, portail, site web, catalogue . Livre Portail cairn.info Références bibliographiques complètes respectant les normes APA. (Ne pas oublier de préciser les dates et sites de consultation en ligne) Clair, I. [...]
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