savoir, recherche, école, savoir savant, savoir approfondi, savoir scolaire, savoir à enseigner, savoir enseigné, apprenant, scolarité
Le savoir est produit dans les laboratoires et les centres de recherche. C'est ce qu'on appelle le savoir savant ou approfondi. Pour arriver à l'école, ce savoir est passé par des filtres didactiques, conceptuels, linguistiques et épistémologiques afin de le simplifier ou de le remodeler et surtout l'adapter au développement cognitif des apprenants ou à leurs structures cognitives qui varient avec l'âge (La cognition est définie comme la capacité qu'a un individu de pouvoir connaître). L'école ne produit pas le savoir, elle le consomme.
[...] Le savoir subit en quelque sorte un élagage dans le sens où il n'est plus relié à aucun contexte ni social ni épistémologique. Cette situation où se trouve le savoir n'est pas sans conséquence sur l'image que l'on se fait communément des enseignants. Le savoir, doté d'une existence réelle et ayant statut de vérité, les enseignants sont considérés par eux-mêmes, par les apprenants et par le milieu scolaire voire le milieu social comme ses détenteurs dans le sens où ils en sont les possesseurs ou les propriétaires. [...]
[...] Avant de les transmettre, en maîtrisent-ils suffisamment les tenants et aboutissants épistémologiques, sociologiques et philosophiques ? - Est-ce que les enfants, les adolescents et les jeunes savent pourquoi ils vont à l'école (sinon, c'est une frustration qui s'apparente au dogmatisme dans le sens où cette dernière sait ce qu'elle fait et ceux qui la fréquentent ne savent - Leur a-t-on expliqué ce qu'est l'école, l'enseignement, l'apprentissage, l'éducation et à plus forte raison pourquoi cette école transmet-elle le savoir (sinon, c'est une autre frustration qui s'ajoute à la première dans le sens où ce sont les apprenants qui sont faits pour l'école et non l'inverse) ? [...]
[...] Alors, on auréole le producteur et sa production (savoir). III. L'apprenant une fois en face du savoir enseigné Tout d'abord, commençons par dire que l'apprenant, suite à son interaction sociolinguistique avec le milieu environnant, n'a pas attendu et n'attend pas d'être sur le banc de l'école pour se faire une idée, une opinion, etc. sur les choses, les objets, les situations, les phénomènes qui l'entourent. Autrement dit, comment les conçoit-il et se les représente ? Il arrive à l'école avec un background (un savoir) qui lui est propre. [...]
[...] Le savoir enseigné est un avoir décontextualisé. Il ne dit donc rien sur les conditions et les circonstances de production du savoir savant qui lui a donné naissance. Isolé de son contexte réel, il devient ainsi par la force des choses un savoir systématisé (normalisé), institutionnalisé, standardisé, achevé (définitif), voire idéalisé et intemporel. Pour être plus clair, le savoir à enseigner et le savoir enseigné font l'objet d'une objectivation (et non d'objectivité), c'est-à-dire d'un consensus qui leur donne un statut de savoirs acceptables, valables et viables (tant qu'ils n'entrent pas dans la désuétude du fait de facteurs sociaux, sociologiques ou épistémologiques). [...]
[...] Comment ne plus être crédule, mais critique, comment baser sa relation au monde sur une approche réfléchie et non spontanée, comment se débarrasser des a priori, etc. Que dire alors d'une école qui fait fi des a priori de l'apprenant et, de surcroît, chosifie le savoir, le systématise, l'institutionnalise, le standardise et va jusqu'à l'idéaliser ? Que dire d'une école qui transforme un savoir seulement objectivé en savoir objectif ? C'est tout simplement une école qui base son existence sur l'enseignement, en tant que processus de transmission de connaissances, tout en marginalisant l'apprentissage et à plus forte raison l'éducation. [...]
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