Rôle de l'autorité, autorité à l'école, autorité éducative, raison, éducation, pédagogie, contrainte, obligation, obéissance, enseignement, apprentissage, contrat social, communication, cohésion sociale, normes sociales, règles, autorité légitime, développement technologique, Internet, numérique, connaissances, Emmanuel Kant
L'autorité est légitime si elle est guidée par la raison. Par exemple, demander aux élèves de lever la main avant de parler, c'est de l'autorité. Mais c'est une autorité qui a du sens : elle est légitime, elle favorise les apprentissages et aide à la communication. Selon Emmanuel Kant, l'autorité peut s'expliquer et doit s'expliquer. Cette idée s'oppose à une conception militaire de l'autorité « tu dois obéir parce que c'est comme ça » où l'enfant exécute sans comprendre les demandes de l'adulte.
L'autorité éducative, même quand elle est légitime, relève d'une relation asymétrique : c'est l'enseignant qui est le détenteur du savoir et l'élève qui accepte cette influence. Afin qu'elle soit éducative et formatrice pour l'élève, il faut une reconnaissance de leur part. Il ne faut pas que l'adulte soit dans un rapport de domination, mais dans un rapport d'équité. L'importance de la légitimité de l'autorité est considérablement importante : elle doit pouvoir s'expliquer avec une autorité qui n'est qu'un moyen et non une fin en soi.
[...] Ce qui se joue à l'école ne relève pas du dressage, même quand on demande à l'élève d'obéir. Pourtant on peut se demander si le statut de l'autorité aujourd'hui n'est pas de nouveau en train de changer avec l'apparition et le développement des technologies et de la communication. Effectivement, l'enseignant n'est plus le seul détenteur du savoir, car l'élève, grâce au numérique dont internet, peut trouver une source immense de connaissances. [...]
[...] De plus, le but de l'école est également de rendre les élèves libres de penser et capables de développer une capacité réflexive autonome. Et pour accéder à cette finalité, les élèves vont devoir obéir et apprendre à s'intégrer dans un lieu encadré, sous la forme de contraintes régies par l'enseignant et par le cadre scolaire. Cette finalité qui amène à l'autorité est assez paradoxale puisque pour se passer d'un enseignant, il faut commencer par en avoir un, et pour être libre, il faut commencer par obéir. Les dérives de la contrainte Mais attention Il ne faut pas utiliser n'importe quelle contrainte. [...]
[...] L'autorité légitime permet de comprendre les raisons pour lesquelles on doit se comporter de telle manière qui permet le vivre ensemble et la cohésion sociale. Les élèves intègrent progressivement les normes, les règles et les codes pour vivre en société. Selon Durkheim, l'éducation c'est apprendre à vivre dans le respect des règles sociales harmonieuses. C'est aussi apprendre à devenir un être social. De plus, l'éducation ne réside pas uniquement dans le dressage, soit le fait d'apprendre par cœur une quantité d'informations incompréhensibles, mais a pour objectif de développer la raison de l'élève. Pour conclure, l'autorité est un processus complexe, mais nécessaire. [...]
[...] Aujourd'hui, nous sommes dans un système républicain où la place de l'enfant et de l'élève est centrale et protégée et dès leur plus jeune âge, on apprend aux élèves à comprendre avant d'obéir. L'autorité est définie comme la capacité à être obéit. Pourtant, il existe plusieurs formes d'obéissance. Premièrement, l'obéissance sous la forme d'une contrainte où l'élève est passif et docile, il obéit parce qu'il n'a pas le choix. Et deuxièmement, l'obéissance sous forme de l'obligation. En tant qu'enseignant, on souhaite une autorité sous cette forme « d'obligation », car on veut qu'elle soit justifiée, expliquée et débattue. [...]
[...] Afin d'exercer son autorité, il faut combiner plusieurs dimensions primordiales en parallèle : des actions, des paroles, des regards et des dispositifs pédagogiques adaptés. Une autorité bien exercée permet à l'élève la compréhension des règles et des normes afin qu'il travaille et réussisse. Un célèbre philosophe du nom de Bachelard nous montre que l'acte d'apprendre est complexe. Effectivement, en apprenant, on remet en cause ce que l'on croit savoir. C'est pourquoi l'enfant a besoin d'être aidé par l'adulte pour déconstruire ses représentations et surmonter les obstacles. L'enseignant, par son autorité, exerce un rôle primordial dans le processus d'apprentissage des élèves. [...]
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